En conclave de trois jours à Fatick: Les femmes juristes plaident pour leur participation aux instances

0

Fatick : L’association des femmes juristes sénégalaises (AJS), était en conclave la semaine dernière à Fatick. Avec en ligne de mire, le droit des femmes à participer aux affaires publiques et à exercer leurs droits politiques sur un pied d’égalité, objet de la rencontre tenue les 6, 7 et 8 février 2025 dans la salle de réunion du conseil départemental.

« Nous trouvons que ce droit est fondamental dans un contexte de justice sociale, de démocratie et de développement durable », a indiqué Mme Fatou Ciss, la coordinatrice du projet : « Protégeons les femmes et les jeunes dans les régions de Fatick et de Thiès », que nous avons interrogé sur le sujet.

Selon elle, « c’est fort de celà, que la plupart des textes internationaux, régionaux et sous régionaux, ont consacré la jouissance égale des droits politiques. Il s’agit notamment de la déclaration universelle des droits universelles des droits de l’homme de 1948 ».

Mme CISS de souligner d’ailleurs, « que si l’on prend six (6), il faudrait au moins respecter la parité en prenant trois (3) femmes et trois hommes. Ce qui, pour nous, est mieux. Mais, il n’y a pas vraiment de critères ». Cette série de rencontre est donc venue à son heure pour, comme l’a fait savoir, la coordonnatrice du projet : « Protégeons les femmes et les jeunes dans les régions de Fatick et de Thiès », «pour mieux conscientiser les décideurs. Il faut noter d’ailleurs que le projet est dans sa seconde phase ayant été initié par l’association des femmes juristes en partenariat avec l’ambassade du royaume des Pays-Bas depuis 2022 pour sa première phase dans trois (3) zones d’intervention que sont : Dakar, Matam et Ziguinchor. Il s’est achevé en 2024 avec des résultats satisfaisants qui ont été engrangés ce qui a motivé une seconde phase du projet qui concerne les régions de Fatick et de Thies ».

D’ailleurs, Mme Fatou CISS a fait savoir, « que cette nouvelle phase de mise en œuvre à travers différents axes, est surtout concentrée sur la sensibilisation, la communication et l’information. Et, c’est à travers cette phase, que nous sommes parvenues à organiser des émissions radio au niveau de Ndefleng FM. Et, aujourd’hui, la session qui nous réunit entre dans le cadre du second axe qui concerne la formation, mais également le renforcement de capacité des élus dans la localité de Fatick ».

Le souci qui anime les femmes juristes est de faire participer autant de femmes et de jeunes dans les instances électives. « On a eu à dérouler le projet dans trois régions avec des résultats satisfaisants, donc on a pensé vraiment qu’à Fatick, c’est également le même souci qui anime les femmes. D’où, la nécessité également de rehausser leur représentativité, en écoutant les jeunes comme les femmes de Fatick ».

Les discussions ont d’ailleurs fait ressortir beaucoup de questionnements mais également des propositions des femmes, à travers leur engagement et le souci permanent de renforcer leur capacité en étant déjà dans le domaine.

Comme l’a souligné Mme Fatou CISS, « pour être compétente, il faut avoir un certain nombre de bagages. Ce qui a motivé cette rencontre pour davantage améliorer la participation de femmes mais également leur permettre une meilleure compréhension des missions qui leur sont assignées ».

Interpellée sur les questions relatives aux violences de toutes sortes particulièrement le viol qui est même criminalisé, Mme Fatou CISS a laissé entendre, que, « le projet qui nous réunit ici, à Fatick, bien que ce volet n’y figure pas, mais notre association de femmes ne peut ne pas s’intéresser à cette criminalisation. Mais, qu’aujourd’hui, on est dans la participation politique des femmes au niveau de la région de Fatick. Et comme disent les wolofs : Bala Ngua Nane Name Néfa et par conséquent, les femmes doivent être sécurisées d’abord. Et,ce projet est venu pour permettre aux femmes de pouvoir lutter contre les violences qui nous sont faites. Il y’a également le projet de loi pour sensibiliser les femmes et de pouvoir les aider à se faire justice. Parce que souvent, elles sont victimes de violences et n’ont souvent pas les moyens».

Ainsi, l’association des femmes juristes sénégalaises (l’AJFS) a mis en place des fonds pour leur permettre d’accéder à la justice à travers ses services mais aussi à travers la commission d’un avocat. Tout ceci est en train de se faire pour sécuriser l’implication politique des femmes. Plus d’une trentaine ont participé au conclave de trois (3) jours de renforcement de capacités à Fatick. Autant de femmes qui il faut le reconnaitre à travers les différentes interventions et contributions ont démontré leur capacité d’adaptation, liée surtout selon la chef du projet, « à leur bagage intellectuel déjà acquis mais qu’il faut renforcer à chaque fois que de besoin pour leur permettre d’être au diapason et pouvoir défendre leur cause, les pousser également à être de véritables leaders sur le terrain politique et partout où nous puissions y aller en tant que femmes, que nous soyons craintes d’être violentées au risque de handicaper le projet ».

Mohamadou Sagne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *