Rejet de la demande de levée de l’immunité parlementaire d’Amadou Ba et Birima Mangara: Les erreurs fatales aux autorités
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Le juge d’instruction aurait récemment rejeté la demande de levée de l’immunité parlementaire des députés Amadou Ba, ancien Premier ministre, et Birima Mangara, ancien ministre. Vrai ou faux.
Cette hypothèse, qui a, déjà, suscité de vives réactions, notamment, celles du camp de l’opposant Amadou Ba, met en sourdine des erreurs de procédure et des approximations juridiques susceptibles de fragiliser la requête du procureur. Analyse sur les raisons qui peuvent sous-tendre ce rejet et les fautes qu’auraient commises les tenants du pouvoir.
Une procédure viciée dès le départ
La levée de l’immunité parlementaire est un processus, sérieux, encadré par des règles strictes. Selon la loi, toute demande doit être transmise de manière formelle et respecter une chaîne bien définie : le procureur de la République adresse la requête au procureur général près la cour d’appel, qui la transmet au ministre de la Justice, avant qu’elle ne parvienne au président de l’Assemblée nationale. Or, dans ce dossier, plusieurs sources judiciaires évoquent des irrégularités dans cette transmission, jetant ainsi le doute sur la validité de la procédure.
En outre, une demande de levée d’immunité parlementaire doit être dûment motivée. Elle doit préciser de manière claire et détaillée les faits reprochés aux députés concernés et démontrer en quoi leur statut parlementaire constitue un obstacle à la manifestation de la vérité. Le juge d’instruction peut estimer que la requête du parquet ne remplissait pas ces conditions et souffrait d’un manque de rigueur juridique.
Une précipitation aux conséquences lourdes
Une autre erreur majeure des autorités résiderait dans la précipitation avec laquelle cette affaire aurait été menée. Habituellement, une demande de levée d’immunité est formulée après un travail approfondi d’instruction. Or, dans le cas présent, des observateurs dénoncent une volonté manifeste d’accélérer la procédure, ce qui peut conduire à des approximations juridiques.
Cette situation d’incongruité intervient dans un contexte politique tendu, où la justice est régulièrement accusée d’être instrumentalisée à des fins partisanes. En donnant l’impression de cibler spécifiquement des personnalités de l’opposition, les autorités ont alimenté les soupçons d’une démarche plus politique que juridique. Une telle approche affaiblit non seulement la crédibilité du parquet, mais aussi, celle de l’ensemble de l’appareil judiciaire.
Un manque de neutralité qui fragilise l’État de droit
L’indépendance de la justice est un principe fondamental dans tout État de droit. Or, dans cette affaire, le juge d’instruction aurait voulu rappeler que la justice ne saurait être un simple instrument aux mains du pouvoir exécutif.
Le rejet de la demande de levée d’immunité d’Amadou Ba et Birima Mangara serait donc un camouflet pour les autorités judiciaires et politiques. Il révèlerait des erreurs stratégiques et une mauvaise gestion du dossier, qui auraient finalement bénéficié aux députés concernés.
Un avertissement pour l’avenir
Cette situation judiciaire devrait servir d’avertissement aux autorités. Toute procédure visant à lever l’immunité parlementaire d’un élu doit être menée avec rigueur, transparence et respect strict des règles de droit. L’acharnement politique, lorsqu’il transparaît dans des affaires judiciaires, affaiblit la crédibilité des institutions et nourrit la méfiance de l’opinion publique.
Pour l’avenir, il est essentiel que le parquet et les autorités judiciaires veillent à respecter scrupuleusement les procédures légales afin d’éviter de nouvelles déconvenues. Dans un contexte où l’indépendance de la justice est souvent mise en cause, la seule façon de préserver l’intégrité du système judiciaire est de garantir une stricte séparation des pouvoirs et d’éloigner toute suspicion de manipulation politique.
Le rejet de la demande de levée d’immunité d’Amadou Ba et Birima Mangara rappelerait une vérité fondamentale : la justice ne peut être instrumentalisée sans conséquences. Cette affaire, loin d’être anodine, démontre une fois de plus que la précipitation et le non-respect des procédures peuvent se retourner contre ceux qui en sont à l’origine.
Attention à l’effet boomerang !!!!
Babou Biram Faye