Saint-Louis: Les maîtres coraniques demandent plus de considération pour les daaras

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À Saint-Louis, à chaque coin de rue, on trouve des écoles coraniques. Cette réalité fait de la ville tricentenaire une référence en matière d’apprentissage du Coran au Sénégal. Cependant, les daaras sont aujourd’hui confrontés à d’énormes difficultés.

Malgré les efforts consentis par le gouvernement du Sénégal, beaucoup de daaras, surtout ceux situés dans la Langue de Barbarie, vivent dans une précarité croissante. Les maîtres coraniques dénoncent l’absence de soutien financier et logistique.

C’est le cas du daara de Baye Boly, situé à Goxu Mbacc, dans la Langue de Barbarie. Le maître des lieux estime que le talibé est un enfant du pays comme tous les autres et doit jouir des mêmes droits que ses pairs. « Nous sommes souvent confrontés à des problèmes de salubrité, d’hygiène, d’eau potable et de toilettes », a déploré El Hadji Moussa Diop, président de RETHANE (Réseau des Entrepreneurs de l’Humanitaire).

Pourtant, ce daara, clôturé de bâches avec deux pans de murs sans toiture, existe depuis plusieurs années. Cette situation est déplorable pour les enfants, dont la plupart souffrent régulièrement de rhumes et du froid. Malgré ces difficultés, le maître coranique et ses collègues réalisent un travail colossal pour offrir aux talibés un cadre de vie propice à l’apprentissage et à la mémorisation du Coran.

Selon El Hadji Moussa Diop, l’objectif est de mobiliser des ressources pour que le daara puisse, d’ici la fin de l’année, bénéficier d’une toiture digne de ce nom. Il a ainsi lancé un appel aux autorités locales et gouvernementales pour qu’elles interviennent et permettent à ces enfants, qui représentent l’avenir du Sénégal, d’apprendre dans la sérénité.

En attendant l’accompagnement des autorités compétentes, le daara a mis en place un GIE (Groupement d’Intérêt Économique) pour générer des ressources financières. « Avec ce daara, nous voulons que les enfants apprennent l’arabe, les mathématiques, l’anglais et le Coran. De plus, des cours à domicile seront dispensés par des enseignants », a-t-il ajouté.

Pour lui, si les daaras se regroupent davantage et bénéficient du soutien des autorités locales, la population de Saint-Louis en tirera de nombreux bénéfices. « Cela demande beaucoup de sérieux et une implication directe des autorités locales, qui doivent venir constater de visu les véritables problématiques », a estimé le président de RETHANE.

Selon lui, c’est ainsi que la ville religieuse pourra récupérer sa place de référence en matière d’apprentissage du Coran au Sénégal.

Bolo Diaw (correspondant à Saint-Louis)

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