Ziguinchor: Concertations communautaires sur le Foncier, le vol de bétail et la divagation des animaux.

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Le Comité de Solidarité des Femmes pour la Paix en Casamance a organisé ce 17 décembre des concertations communautaires sur le Foncier, le vol de bétail et la divagation des animaux dans la commune de Boutoupa Camaracounda.
Une problématique qui mine la cohésion sociale entre les habitants de cette localité et celles de la Guinée Bissau en raison de sa situation géographique. Récit.

Ayant subi les affres du conflit casamançais occasionnant le déplacement des populations, à l’ exception de 8 villages, les habitants des autres 19 villages, faute de repères dès leur retour et à cause des activités génératrices de revenus faites par les non déplacés et les voisins frontaliers de la Guinée Bissau, cette commune de Boutoupa Camaracounda qui est frontalière non seulement avec ce pays voisin ( la Guinée Bissau, ndlr) mais également avec les communes de Niaguis et d’Adéane , est propice ou est en proie aux conflits fonciers, au vol de bétail et à la divagation des animaux en raison de sa situation de carrefour géographique.


Une problématique si cruciale ou préoccupante charriant des enjeux énormes de subsistance, d’autosuffisance alimentaire et de développement endogène durable et qui devenu le lit de conflits entre agriculteurs et éleveurs avec leurs implications funestes.
C’est cette situation alarmante qui a poussé le Comité de solidarité des femmes pour la Paix en Casamance plus connue sous la désignation de USOFORAL (Unissons -nous en Diola,ndlr) dans un élan de solidarité et de pacification de la zone, à organiser ces concertations communautaires avec toutes les parties prenantes pour essayer de réfléchir et de juguler ensemble ces fléaux qui impactent négativement les rapports, instaurer la paix, la confiance mutuelle et restaurer la cohésion sociale entre les populations de cette commune si particulière de Boutoupa Camaracounda.


Pour le conférencier -facilitateur, chef d’ antenne à l’ Agence nationale de relance des activités économiques en Casamance (ANRAC), M.Mamadou Diatta « Meuw », « dans le cadre de l’ accompagnement des organisations faîtières qui interviennent dans le renforcement du processus de paix , j’ ai été retenu pour animer cette causerie qui est une phase importante pour mieux préparer les activités hivernales dans la commune de Boutoupa Camaracounda « , precise t-il d’emblée.
Avant de procéder à un diagnostic de la situation de cette commune et de dégager des pistes de solutions ou recommandations pour éviter les conflits fonciers, les conflits entre agriculteurs et éleveurs mais avec les populations riveraines au niveau de la frontière bissau-guinéenne.
Pour le conférencier du jour, chef d’ antenne à l’ ANRAC, M.Mamadou Diatta  » avec cette accalmie , on sent qu’il y a des mouvements importants de retour. Et dès qu’il y a retour, on sent une pression vers des activités de subsistance ou d’autosuffisance alimentaire et sur ce, si on fait des hypothèses, la commune de Boutoupa Camaracounda couvre une superficie de 340 km², avec donc le retour des populations, on note deux activités à savoir l’agriculture et l’élevage .
Cela veut dire que l’on va vers une pression réelle ou des conflits latents du fait que les populations, avec le retour, ont augmenté et le fait que la terre n’étant pas élastique, on note un frein par rapport à l’accès aux surfaces foncières mais également les villages situés dans l’axe Ziguinchor -Mpack et de Ziguinchor -Adéane font face à une pression du béton . Cela veut dire que tout ce qui est surface cultivable est entrain d’être occupée par d’autres exploitations agricoles ou industriels qui veulent moderniser les activités agricoles ou forestières .
Tous ces éléments nous retiennent à réfléchir pour faire la cartographie de la commune de Boutoupa Camaracounda et pouvoir utiliser l’espace de la manière la plus judicieuse « , estime t-il.
Pour ensuite esquisser quelques recommandations allant dans le sens de solutionner la ou les complexités de la problématique à savoir les conflits sur le foncier, la divagation des animaux et le vol de bétail.
Selon celui qui est affectueusement appelé « Meuw », du fait de son pragmatisme et de sa pertinence, s’est rendu compte que la commune bénéficie d’un PACS ( Programme d’aménagement communautaire et social, ndlr) mais que les populations même ne sont pas au courant. Que va t-il se passer avec l’arrivée des nouveaux exploitants ?
Nous allons donc créer une zone utile dans la commune et une zone d’habitation . Cela risque demain de créer un problème d’ inequité et c’est pour cette raison que nous remercions la structure USOFORAL pour avoir pensé à réfléchir sur le devenir de la commune surtout pour ce qui concerne cette problématique si complexe du foncier et de la divagation des animaux surtout pour les femmes et les filles « , se félicite t-il.
Pour ce faire, d’après le chef d’antenne de l’ ANRAC, les solutions à reformuler sous la forme de recommandations sont  » premièrement, il faudrait que la commune anticipe sur des arrangements fonciers par le traçage du parcours du bétail et avec l’arrivée des nouveaux exploitants qui risquent de se rebiffer tout en privilégiant la culture de jachère.


Deuxièmement, il faut que la Mairie -elle a ce pouvoir – créé des commissions de médiation, d’intermédiation et de veille qui va faire des dialogues au niveau des zones par rapport aux agriculteurs et éleveurs car nous sommes dans une zone d’agro-pasteurs où l’éleveur et l’agriculteur se confondent en une même personne .
Et nous sommes dans une zone où les conflits ne sont jamais terminés et qui peuvent aboutir même jusqu’aux fiançailles « , renseigne t-il en guise de conclusion.
C’est dire que ces concertations communautaires sur le foncier, le vol de bétail et la divagation des animaux, à l’ initiative du Comité de solidarité des Femmes pour la Paix en Casamance ou USOFORAL entre dans le cadre de la recherche perpétuelle d’une paix définitive en Casamance, facteur de cohésion sociale, d’autonomisation économique des femmes et les filles à travers les activités génératrices de revenus.
Après celles organisées dans les communes de Niamone,Djinaky et Oulampane dans le département de Bignona.

Jean DIATTA ( Ziguinchor)

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