EN RETRAIT…Diadji Touré, journalisme, diplomate et écrivain

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S’il y a des hommes et des femmes qui ont marqué les médias sénégalais, on peut bel et bien citer Birame Diadji Touré. Entré comme speaker à Radio Sénégal alors qu’il était à la Faculté de droit de l’Université de Dakar, Birame Diadji eut un parcours sans faute avant de clore sa carrière au consulat du Sénégal à Djeddah, en Arabie Saoudite. Retour sur le parcours d’un combattant.  

Il est autodidacte Diadji Touré mais il a surtout marqué ses passages à la Radiodiffusion nationale et à la Télévision nationale.

Né en janvier 1948 à Saint-Louis, l’ancienne capitale, Diadji Touré après des études primaires décrocha le Baccalauréat au célèbre lycée de Dakar, Van Vollenhoven, devenu Lamine Guèye, avant de s’inscrire à la Faculté de droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Sans doute le fils d’un célèbre agent d’affaires établi sur la rue Paul Holle entre les Pinthies de Thieudème et Yakh Dieuf voudrait avoir une carrière d’avocat ou de magistrat. Mais hélas il sera piqué par le virus de la radio qu’il écoutait régulièrement grâce un poste offert à l’élève par son défunt père. C’est son camarade de promotion au lycée Van Vo, Alain Christian Plennet, ancien animateur de l’émission musicale sur la chaîne Internationale qui l’informa d’un recrutement de speaker à Radio Sénégal. Un test qu’il réussit pour devenir animateur d’abord au début de l’année 1971. Alain l’avait présenté à Jacques Césaire un coopérant français, d’origine martiniquaise et fils d’Aimé Césaire, alors responsable de la chaîne Inter. Le test de Diadji s’était fait à travers un poème du poète Président Senghor « Femme nue, Femme noire « . Payé au cachet d’abord, notre animateur recevra son premier salaire deux ans plus tard avec le départ de Karim Fall du Journal parlé pour le poste de chargé de presse à l’Assemblée nationale. Confirmant des grandes capacités Diadji Touré sera reclassé à la 3e catégorie de la Convention collective de 1973. Bien intégré à l’ex-ORTS, notre futur journaliste vedette déserte les amphis de l’Ucad pour se consacrer totalement à la radio.

Notre animateur mélomane avait plein de sonorités dans la tête et eut comme mentor Idrissa Seydou Dia dont il reconnaît « la belle voix radiophonique avec une parfaite connaissance du « rythm and blues » un bon niveau d’anglais et une vaste culture générale ». Les deux hommes avaient les mêmes penchants et à peu près le même style d’animation. Dans sa carrière de journaliste Diadji Touré a collaboré avec l’Agence France presse (AFP) grâce au Doyen disparu Kader DIOP, un autre ancien de radio Sénégal. D’ailleurs, c’était grâce à l’AFP qu’il a failli rejoindre le Centre d’information des Nations unies mais le Gouvernement du Sénégal n’avait pas donné son accord, selon un courrier du Ministre de l’Information d’alors Docteur Daouda Sow qui indiquait dans sa lettre du 19 mars 1976 que « le départ de Diadji Touré causerait un préjudice certain à l’Orts ». Ce n’était que partie remise car deux ans après, Abdou Diouf alors Premier ministre demanda qu’il soit le correspondant du Sénégal à la Voix de l’Allemagne après le départ d’Abdoul Aziz Diop.  Le séjour à la Deustche-Welle à la rédaction francophone lui a permis de rencontrer le défunt Massamba Thiam et d’autres journalistes africains et de l’hexagone mais également les confrères sénégalais en mission en Allemagne dont Cheikh Tidiane Dièye et Moustapha Touré alors envoyés spéciaux du quotidien Le Soleil. A son départ de la DW, en 1981, le directeur de la section des relations internationales de dire ces mots : » Monsieur Touré s’est avéré être un journaliste d’excellente qualification, qui se plus, s’est distingué par son grand engagement humain et professionnel ainsi que par son comportement exceptionnellement consciencieux.  Par sa nature calme et équilibrée et son assurance, il a trouvé respect, reconnaissance et amitié auprès de ses collègues « .

RETOUR AU PAYS NATAL

Revenu au pays, il réintégra la Télévision sur décision du Directeur général alors que le patron de la radio Pape Racine Sy voudrait qu’il reste avec lui. A la télévision, il fut l’animateur d’une grande émission Press Club suspendue après quelques numéros alors qu’elle traitait les sujets de société, la politique, l’économie, etc.

Devenu diplomate par accident, il retourna en 1985 en Allemagne pour officier à notre ambassade aux côtés de Cheikh Lèye, ancien Chef du protocole de Senghor et de Ousmane Paye alors ministre-conseiller. Avec cette nouvelle fonction, il contribua à la relance de la coopération culturelle avec l’Allemagne d’où la signature du protocole d’accord de la première commission mixte, tenue 20 ans après la signature de l’accord culturel. C’est à mi-parcours qu’il sera rappelé à Dakar pour regagner la RTS en 1991 puis c’est le départ pour la communication institutionnelle respectivement aux ministères de la Culture,  de l’Industrie puis de la Primature et enfin aux Affaires étrangères avant de terminer sa carrière au consulat  du Sénégal à Djeddah, en Arabie Saoudite. Depuis, il se consacre à l’écriture avec la parution de trois livres. Salut le journaliste, diplomate et écrivain.

Par El Hadji THIAM HALWAR

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