Dr Alioune Badara Mbacké: Son 7e mariage et ce que dit l’enquête de moralité

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Qui est vraiment le docteur Alioune Badara Mbacké, médecin en chef de la région de Matam arrêté pour « coups et blessures volontaires sur sa femme ?

DIEYNABA NDIAYE, ROUEE DE COUPS PAR SON MARI
DIEYNABA NDIAYE, ROUEE DE COUPS PAR SON MARI

« Pervers narcissique », « violent psychopathe », « Propension à considérer les femmes comme des objets » … Il y a encore deux semaines, Alioune Badara Mbacké, 38 ans, était insoupçonnable à bien des égards.

Docteur au parcours lisse, médecin-chef du district de Matam à son jeune âge, professionnel en collaboration avec un laboratoire au service de l’Afrique de l’Ouest, dandy aimé sur ses réseaux, il incarnait l’image parfaite de la réussite et du gendre idéal. Ça, selon l’enquête de mortalité de L’OBS, c’était avant l’éclatement de l’affaire Dieynaba Sangharé Ndiaye, son ex-femme qui a porté plainte pour violences conjugales.

Un à un, les témoignages de ses supposées ex-femmes ont crayonné un tout autre visage moins policé, plus hideux d’un homme dont le charme couve une violence qui peut s’avérer débridée. La déflagration a chahuté son parcours professionnel. Sous le déluge d’accusations, Alioune Badara Mbacké a bien tenté de renverser la tendance.

Dans un direct sur les réseaux sociaux, il s’est dit victime de Dieynaba. «Je peux l’aider à sortir de prison, mais qu’elle arrête de me harceler », disait-il.

Son 7e mariage

Les rumeurs sont parties bon train tout de suite. Alioune Badara Mbacké en serait à son septième mariage avec Dieynaba Ndiaye. Et tous semblent s’être terminés très vite, dans des conditions troubles où la violence n’est jamais loin. Trois se sont déjà signalés au pool judiciaire qui a en charge le dossier de Diewo. Celle qui dit avoir été la deuxième, a épousé le docteur en 2016

« Notre mariage a duré deux mois. Il m’a épousée un samedi, il me battait le samedi suivant. Il me donnait des coups alors que j’étais enceinte. On habitait à Cité Keur Damel. Il travaillait à l’époque à Suma Assistance. C’est mon père qui m’a sortie de là au bout de deux mois », témoigne-t-elle sous anonymat.

La mère, morte en couches, serait la troisième épouse et c’est sa famille qui apporte ce témoignage. Elle écarte d’emblée toute idée de violence physique sur leur fille. Crayonné en mari violent, le docteur Mbacké n’aurait jamais administré des coups à cette dernière.

Même si, selon toujours le témoignage de la famille, elle aurait subi des violences psychologiques qui l’ont poussée à s’éloigner du domicile conjugal. « Il a épousé une autre femme installée aux Etats-Unis, alors qu’elle était à son huitième mois de grossesse. Elle est morte après avoir donné le jour à son bébé et après une semaine de coma », affirme une cousine de la défunte.

Quant à sa quatrième épouse, celle qui vit aux Etats-Unis, elle a affirmé dans un direct sur Internet, avoir seulement fait l’objet d’une tentative de violences. Interrogé sur ses nombreux mariages lors de son live, Alioune Badara Mbacké avait botté en touche, estimant que la réponse n’était pas pertinente pour le cas de son mariage avec Dieynaba.

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Cette dernière, qui serait la septième épouse, a, dans une plainte, retracé les nombreuses scènes de violence conjugale dont une particulièrement dure. « Il m’a conduite en pleine brousse, j’ai commencé à craindre pour ma vie. Il s’est garé, m’a violemment fait sortir du véhicule avant de me frapper à coups de poing et a tenté de m’abandonner sur les lieux. Par instinct de survie, je me suis agrippée à la cabine arrière du véhicule, il m’a traînée pendant un instant jusqu’à ce que je tombe par terre », accusait-elle près de deux mois après son union.

« Originaire d’une famille maraboutique »

Le frère de Dieynaba Ndiaye accuse : « Sur ses profils, il véhiculait le fait d’appartenir à une famille maraboutique », dit un juriste en charge du dossier. Pourtant à Touba, il semble inconnu du sérail. Plusieurs réseaux ont été secoués, mais aucun n’est revenu avec des informations sur ses origines maraboutiques.’

Il ajoute : « Il faut chercher du côté de sa vie professionnelle pour avoir l’explication. Sur la couverture de sa thèse, il est écrit qu’Alioune Badara Mbacké est né en août 1986 à Saint-Louis. C’est la seule information fiable sur ses origines. »

« Un enfant abandonné »

Le mystère s’épaissit lorsqu’on cherche à en connaître plus sur ses parents. «Ils sont morts», pense savoir sa deuxième femme, tandis que d’autres sources parlent d’enfant abandonné. Toujours est-il que dans la page hommage de sa thèse, nulle mention d’un quelconque père ou mère. Les seuls à être nommément cités sont l’oncle et la grand-mère, tous deux décédés.

Ses premières traces en tant que médecin

Sur le premier, il écrit : « Cher oncle, je n’aurais jamais pensé que je terminerais mes études en médecine sans ta présence (…) Ma vie après toi est devenue un vide. Toi mon idole, toi mon oncle qui a toujours cru en moi, toi qui représentais tout pour moi, toi qui m’as soutenu, toi qui m’as éduqué, toi qui m’as tant aimé, tant qui m’a accompagné durant tout mon cursus scolaire et universitaire ».

Lorsqu’il a fallu exercer, le docteur Mbacké n’a non plus jamais été très loin de la région de Matam. Ses premières traces en tant que médecin s’affichent à Richard Toll. Jusqu’en 2023, il a exercé en tant que médecin chef adjoint du district de Richard Toll. Il a également été chargé de cours à l’unité de formation et de recherche sur la santé de l’Université Gaston Berger, avant de migrer récemment pour Matam.

pulse.sn

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