Commune de Keur Madiabel: Les défis de la modernisation
Par Mohamadou SAGNE
Keur Madiabel: Un moment de consécration, de solidarité et de retour de générosité un certain samedi 7 septembre 2024. Une journée de « Sargal » (hommage) rendu à l’actuel maire, Abdoulaye Diatta par les populations, a permis à votre serviteur, parmi les invités, de fouler encore le sol de Keur Madiabel, plus de 15 ans après. Un constat, le lancement d’un programme de modernisation. Reportage..
Abdoulaye Diatta maire de Keur Madiabel
La localité de Keur Madiabel est distante de Kaolack de 33 kilomètres. L’accès est devenu très facile depuis 2008 que le tronçon: Kavil-Keur Madiabel a été bitumé et prolongé l’année suivante jusqu’à Wack Ngouna et Soboya proche de la frontière Gambienne.
Au départ de Fatick ce jour-là à partir de 9 heures du matin, à bord d’un véhicule de transports en commun dit « 7 places », le transit par Kaolack nous oblige à faire un détours à la mythique gare routière « Noirot » ou « Nioro ». Et, c’est pour emprunter un autre véhicule du même type pour le reste du trajet. Le voyage dure près d’une quarantaine de minutes laissant derrière nous les villages de Keur Socé et de Lamarane avant d’arriver à destination où un décor de motos « Djakarta » s’offre au voyageur à première vue devant le portail de la gare routière. Un mode de transport urbain propre à la quasi-totalité des villes du Sénégal que nous avons emprunté aussitôt débarquer du véhicule pour joindre le quartier de résidence du maire de la ville. Sur l’axe principal que nous empruntons qui traverse la ville, une ambiance vivante y règne, motivée par l’installation de nombreux commerces qui favorisent les échanges commerciaux.
Créé au 19e siècle, en 1883 précisément, ce sont des membres de la famille des Lô, qui en étaient les précurseurs. En tête, le nommé Madiabel Lô, un Wolof de caste, mais
d’origine Toucouleur. A l’époque, le village était un chef-lieu d’arrondissement du temps de la colonisation. Ce qui lui avait conféré un rôle de premier plan dans le bassin arachidier à travers ses principales activités liées à l’agriculture et à l’élevage. Mais, avec son relief plat bien arrosé pendant l’hivernage, les sols sont propices aux cultures maraîchères et arboricoles en depit de la forte érosion que subit la zone.
Erection en commune en 2008
Avec son statut de communauté rurale actée en 1972 avec 22 villages autour, Keur Madiabel est passé en commune de plein exercice en juillet 2008 et son premier Conseil municipal a été installé le 10 Avril 2009 avec 46 conseillers.
Avec une population d’un peu moins de 8000 habitants, le premier maire de cette commune fut Mr Aliou Kebe, du nom de l’ancien President de la communauté rurale qu’il fut pendant 12 ans au poste. Et une dizaine d’années en tant que maire, poste pour lequel il a été élu par le conseil municipal d’alors avec la liste dirigée par la charismatique, Moustapha Niasse, ancien président de l’assemblée nationale qui avait démissionné par la suite.
Le maire Aliou Kebe a donc été remplacé par l’actuel Maire Abdoulaye Diatta en fevrier 2022 en dépit des efforts qu’il a fourni avec des fortunes diverses pour le rayonnement de la commune.
Avancées significatives
Depuis l’avènement de l’actuel maire, beaucoup de choses semblent avoir changé si l’on etait tenté de décrire cette localité d’hier et d’aujourd’hui pour y tirer des enseignements et valeurs pour la jeune génération afin d’être en phase avec les initiateurs du « Sargal ».
« En réalité, Keur Madiabel a beaucoup changé avec les chantiers qui ont été lancés et dont certains travaux sont achevés », nous fait savoir ce jeune commerçant que nous avons interrogé dans son magasin de vente de matériel électronique mais, qui a requis l’anonymat.
Mamadou Sy, président de la commission communication et de promotion du partenariat de la mairie de Keur Madiabel, de nous confier: » que ce constat est réel car il faut souligner qu’avant l’avènement de l’actuel maire, Abdoulaye Diatta, Keur Madiabel était dépourvu
d’infrastructures. Donc, nous pouvons affirmer que c’est sous son magistère que la commune a commencé à voir le bout du tunnel sur ce plan. On peut citer le terrain de basket et l’esplanade qui fait face à la mairie, il y a l’espace vert moderne, des acquis qui participent à l’épanouissement des jeunes ».
Ce qui constitue selon Mr Sy, « une illustration parfaite de cette volonté de satisfaire ce besoin en infrastructures sociales de base. D’ailleurs, en perspective, d’autres infrastructures d’épanouissement devraient voir le jour en depit d’un budget très modeste d’environ d’un peu plus de 100 millions de FCFA, insuffisant pour prendre en charge le financement de tels projets d’envergure ».
Des efforts constants dans l’éclairage public
Toutefois, a fait savoir Mamadou Sy, président de la commission communication, « beaucoup d’efforts ont été consentis dans l’éclairage public et ceci surtout, dans le cadre du projet des lampadaires solaires qui a permis de faire un grand bond en avant dans ce secteur. La commune de Keur Madiabel a ainsi bénéficié de plus de 600 lampadaires auxquels sont venus s’ajouter des projecteurs ».
Un éclairage public qui était un serieux problème dans cette localité du Saloum et qui vient ainsi de connaître le bout du tunnel. Ce qui contribue du coup à rendre très ambiante la ville qui compte six (6) quartiers pour une population actuelle de 17.000 habitants sur une superficie de 30 km2. Les habitations sont concentrées sur 522 ha soit 16% de la superficie. Le marché très animé dès les premières heures matinales mais également la nuit dès le crépuscule, regroupe autant de vendeurs et d’acheteurs le long de la route qui traverse la ville.
« Tout cela est favorisé par l’éclairage public qui joue un rôle important dans l’animation de la ville. D’ailleurs cette électrification se poursuit puisque avec les zones situées dans la périphérie de la commune seront bientôt touchées en plus d’un appui à 58 ménages pour l’accès à l’électricité », fait noter Mr Mamadou Sy.
Fort de tout cela, le sentiment le mieux partager dans cette commune du département de Nioro, est que leur premier magistrat veut bien marquer son empreinte à travers les actes qu’il pose depuis le début de son mandat pour lequel il reste toujours attentif aux préoccupations de ses concitoyens après qu’un travail préalable a été fait pour mieux cerner les préoccupations des populations. Plus particulièrement les acteurs économiques, à travers leurs prénoms et noms, leurs activités, la géolocalisation, leur chiffre d’affaires. Il s’y ajoute également une bonne connaissance des populations scolaires et universitaires toutes filières confondues en plus des groupements de femmes qui sont organisées dans une faîtière de 85 organisations formalisées ».
Au plan culturel, la localité a son festival qui en etait à la 11e édition en decembre 2023. Une occasion pour faire découvrir toute la diversité culturelle de la zone. Le festival constitue un moment de fête, de partage de legs et de communion des différentes communautés de la zone.
Mohamadou SAGNE