Le Pool Judiciaire Financier installé mardi

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Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a procédé, mardi, à Dakar, à l’installation officielle du Pool judiciaire financier (Pjf), une juridiction à son avis, ‘’plus conforme aux exigences du moment’’ que celle qu’elle remplace, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).

Le Pool judiciaire financier est un ‘’nouveau mécanisme’’ né d’une loi du 2 août 2023, a-t-il rappelé. ‘’Il ne remplace pas seulement la Crei. Il se veut plus innovant et plus conforme aux exigences du moment’’, a indiqué M. Diagne lors de la cérémonie d’installation officielle du PJF, en présence de ses membres.

Le PJF est une juridiction à compétence nationale, créée au sein du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar de la Cour d’Appel de Dakar, pour réprimer les infractions à caractère économique et financier. ‘’La mise en place du Pool judiciaire financier est une réponse aux nombreux défis posés par l’exigence citoyenne de redevabilité, la mondialisation de l’économie, les flux rapides de capitaux, le développement des technologies de l’information et de la communication, ainsi que les multiples réseaux criminels qui ne connaissent pas de frontière et ne sauraient donc être démantelés que par des mécanismes judiciaires adaptés’’, a relevé Ousmane Diagne.

Depuis plusieurs décennies, le Sénégal démontre une ‘’réelle volonté de combattre’’ la corruption et les détournements de deniers publics, a-t-il souligné. Selon le garde des Sceaux, la création de la Crei en 1981 découle de cette volonté des pouvoirs publics sénégalais.

Le Pjf vient s’ajouter à plusieurs institutions exerçant des fonctions voisines les unes des autres : la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption, et la Cellule nationale de traitement des informations financières. Elles servent toutes à ‘’lutter contre les actes de prévarication’’ et à ‘’asseoir une gouvernance éthique et exemplaire’’. ‘’Le Pool judiciaire financier allie les besoins d’efficacité dans la répression, et d’efficience dans la gestion des ressources humaines, avec un domaine de compétences plus élargi’’, a dit M. Diagne préconisant un’pouvoir judiciaire plus fort’’. –

Le Pjf prend en compte les affaires relevant de la corruption et des pratiques assimilées, a-t-il dit, en énumérant les faits de détournement et de soustraction de deniers publics, d’escroquerie, de faux monnayage, les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, celles relatives à la réglementation des marchés publics, à la piraterie maritime, au financement du terrorisme, au trafic de migrants et à la réglementation bancaire, selon le ministre de la Justice.

Il a recommandé à ses membres, de ‘’donner le meilleur’’ d’eux-mêmes, en vue de l’atteinte des objectifs assignés à cette juridiction. ‘’L’État, de son côté, ne ménagera aucun effort pour vous mettre dans les conditions optimales de performance et d’épanouissement professionnel’’, leur a-t-il promis.

Pape A. Ndiaye

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