Journée internationale de la mangrove à Toubacouta: Une plateforme nationale de l’écosystème marin en ligne de mire

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Toubacouta: La mise en place d’une plateforme nationale de gestion de la mangrove à été l’une des principales recommandations des acteurs réunis du 25 au 26 juillet 2024 à Toubacouta pour célébrer la journée internationale de cet écosystème marin.
Le Sous préfet de Toubacouta, Amath Seckou Ly qui a présidé la rencontre, est revenu sur le rôle extrêmement important que jouent les mangroves sur la survie des populations du nord au sud du Sénégal ou l’on retrouve plusieurs écosystèmes du genre même si on note un niveau de dégradation extrêmement important.


Une journée mondiale qui a rassemblé les représentants des plateformes regionales de Saint-Louis, de la Casamance et du Delta du Saloum. Et qui, au delà des activités de partage d’expérience dans la restauration et la preservation de mangrove, l’intérêt des Ecosystèmes de mangrove pour la biodiversité, le développement économique, culturel et cultuel ont été mis en avant pour justifier la nécessité des actions de protection.


Dans cette trajectoire, il a été décidé la mise en place d’un comité ad hoc dirigé par le Directeur de l’Agence régionale de développement (ARD) de Fatick, Djidiack Faye, par ailleurs Coordonnateur de la plateforme mangrove du Delta du Saloum. “Ceci, pour élaborer la premiere mouture de mission, de mandat, ainsi que la forme d’organisation et de statut d’une plateforme nationale pour la gestion de la mangrove qui va surtout en priorité accompagner la Stratégie nationale de gestion des écosystèmes de Mangrove du Sénégal qui vient d’être élaborée par le gouvernement”, nous a indiqué Djidiack Faye qui coordonne depuis 2016, à travers l’agence régionale de développement (Ard) de Fatick, la plate-forme mangrove initiée par le conseil départemental de Foundiougne. Une structure qui regroupe tous les projets et programmes intervenant dans le secteur. Notamment, l’Organisation Wetlands internationale, l’UICN, Enda Ecopop, entre autres.


Toutefois, il faut rappeler comme nous a laissé entendre Mr Issa Ba, secrétaire elu au conseil départemental de Foundiougne représentant le président de l’institution, “le conseil départemental de Foundiougne à l’époque, était conscient de la forte dégradation causée principalement par l’activité humaine et les effets du changement climatique incitant à la création de la plateforme coordonnée par l’agence régionale de développement de Fatick. Et, vu l’importance des actions menées dans ce sens, la plate-forme mangrove a connu l’adhésion des départements de Fatick et de Mbour. Et, c’est tout le sens de mettre à jour celle-ci avec une nouvelle forme de gouvernance et de gestion de l’écosystème. Et, à ce titre, le conseil départemental de Foundiougne ne ménagera aucun effort pour la réussite de ce projet de regrouper les plates-formes de la Casamance, de Saint-Louis et de celle du Delta du Saloum tel que recommandé par les acteurs qui sont conscients que les moyens de subsistance des communautés riveraines dépendent presque exclusivement des ressources de ces écosystèmes”.
Mais, nonobstant son importance écologique et économique et les multitudes d’intervenants, l’écosystème de mangrove demeure mal géré et qui plus est, on note une exploitation intensive des ressources halieutiques et des produits ligneux mais aussi les dégradations parfois irréversibles. A cela s’ajoute la baisse de la pluviométrie et ses corollaires liés à la salinisation, et la faiblesse de la régénération naturelle notée depuis une quinzaine d’années dont les effets sur la mangrove sont encore visibles d’une part, et l’émergence des infrastructures (route, hôtel etc.) qui en empêche la circulation de l’eau au niveau de l’écosystème tout en constituant un frein à son épanouissement.
Autant d’initiatives depuis 2015 qui ont été revisitées par le Sous préfet de Toubacouta Ameth Seckou Ly, à travers ce cadre de concertation de la plateforme mangrove du Delta du Saloum (PM-DS) constituée par les collectivités territoriales limitrophes à la RBDS, les services techniques compétents et partenaires au développement.
Un cadre de coordination qui favorise ainsi une prise de conscience des populations sur les enjeux de la dégradation de l’écosystème mangrove. A travers un appui des collectivités territoriales dans la gestion de leurs ressources naturelles en général et de l’écosystème mangrove en particulier.
Le Directeur exécutif de Wetlands International Afrique, Côte Occidentale et Golfe de Guinée Ibrahima Thiam, a saisi l’occasion pour retracer les nombreuses actions entreprises par son organisation dans la protection de l’écosystème de mangroves en droite ligne de sa mission dans la gestion globale des zones humides pour le bien de la nature et de l’humanité. Il a fait noter, “le renforcement des efforts de conservation et de restauration des mangroves, les programmes de sensibilisation communautaire et le partenariat stratégique avec divers acteurs”. Il a ainsi promis de renforcer les efforts de l’organisation mondiale dans la protection et la restauration de la biodiversité des mangroves pour garantir un avenir durable et résilient tout en notant l’engagement des acteurs à cette célébration de la journée mondiale des mangroves.
Une journée qui, selon le Sous préfet de Toubacouta, “constitue une belle occasion pour partager des expériences et réfléchir sur l’avenir des différents cadres mis en place”. Donc, une motivation supplémentaire en perspective de la mise en place les prochaines semaines de la plateforme nationale de l’écosystème de mangrove.

Mamadou Sidibe, Directeur des aires marines protegees

Il faut developper des initiatives qui apportent des solutions de restauration et de sources de revenus sans pression sur la ressource”

Présent à cette commémoration de la journée mondiale des mangroves, le directeur national des aires marines protégées a souligné l’importance qu’il convient selon lui, “de developper aujourd’hui des initiatives qui apportent des solutions de restauration et de sources de revenus sans qu’il y ait une pression sur la ressource”. Il estime dans ce cadre l’impérieuse nécessité de favoriser au niveau des zones de prédilection des activités productives pour créer des sources de revenus aux communautés.
C’est la solution réelle selon lui, “qu’il faudrait adopter puisque c’est extrêmement important pour un potentiel de 500 milles hectares estimés au Sénégal et qu’on se retrouve aujourd’hui avec 124 milles hectares à cause des effets combinés des populations et cela en dépit d’un manque de documents fiables. Et figurez-vous, dans le delta du Saloum qui comprend une vaste zone de mangrove avec plus de 70 000 hectares, on note dans le département de Foundiougne que l’écosystème mangrove occupe une superficie importante.
Donc, un écosystème qui joue un rôle très important dans la vie socio-économique de la communauté a indiqué, le directeur national des aires marines protégées.
C’est bien pour cette raison souligne-t-il, “que la direction des aires marines communautaires protégées est entrain aujourd’hui avec ses partenaires d’accompagner les communautés dans ce sens là au niveau de toutes les zones, du nord au sud où nous avons ces écosystèmes de mangroves”.
Il a donné un aperçut formel de l’écosystème de mangrove à travers le Sénégal où d’ailleurs souligne Mamadou Sidibe, “on a tendance souvent à se focaliser uniquement sur cet écosystème au niveau du Delta du Saloum et de la Casamance alors que même au niveau du Saloum on oublie les bolongs qui sont alimentés par l’effet de l’estuaire du fleuve Gambie et de l’océan ce qui fait qu’on a un écosystème qui répond déjà aux trois types hydriques. A savoir eau douce, eau salée, eau saumâtre ayant la même configuration que le Delta du fleuve Sénégal qui couvre les mangroves les plus septentrionales du Sénégal avec ces mêmes triptyques”.
Par ailleurs ajoute-t-il, “en dehors de tout cela nous avons le Delta du Saloum, la Casamance qui dépendent vraiment des fleuves qui sont douces avec de l’eau salée et saumâtre. Deux caractéristiques donc qui répondent à ces deux zones du delta et il y a aussi la Petite Côte qui a une caractéristique un peu particulière. Donc, il est vrai qu’il y a pas beaucoup de fleuves mais on a aussi des bassins versants qui recueillent l’eau de pluie qui alimente et adoucit l’écosystème de mangroves au niveau de la Petite Côte. C’est le cas où on constate vraiment des mangroves qui ont vraiment une forme d’arbre avec des diamètres entre 15 et 20 cm et des hauteurs de plus de 15 m, ce qui est rare et dans tout le Sénégal vous ne le constater uniquement qu’au niveau de la Somone. Il y a aussi un specimen qu’on peut regarder au niveau du Djoudj s’il existe jusqu’à présent au niveau de la maison du conservateur qui est là-bas près du Gorom mais hormis cela vraiment ce qui est important de savoir c’est que les mangroves sont extrêmement importantes pour notre survie”.

Jeter un regard sur l’effet éco-systèmique

C’est pourquoi Mamadou Sidibe fait savoir, “qu’il est impérieux de regarder les mangroves non pas sur tout l’effet écosystémique et ses services qu’ils nous procurent mais les regarder comme si on ne les avez pas, si on arrivait à les perdre. Cela voudrait dire simplement que toutes les îles dont dispose le Sénégal au niveau du Saloum en Casamance entre autres zones risqueraient donc de disparaître. Alors la question est de savoir combien cela va coûter à l’Etat d’entretenir ces personnes qui vont quitter ces îles-là pour aller épouser une nouvelle situation. C’est cela le véritable problème et en ce moment qu’est ce qui va servir de brise lame par rapport à ces grandes houles qui vont venir. Ce serait sans doute une accentuation de l’érosion côtière, des personnes seront déplacées et jusqu’à quelle hauteur du continent c’est ça les conséquences directes qui sont là et qu’aucun Etat ne peut supporter. Même avec beaucoup de milliards c’est extrêmement difficile et c’est pourquoi c’est important voir même indéniable qu’il y ait une coalition nationale pour la conservation de ces écosystèmes de mangroves”.
Dans cette dynamique, le Directeur des aires marines protégées a souligné, “l’importance des plateformes mangroves déjà existantes en adéquation avec la stratégie nationale qui définit les grands axes et ce qu’il faut faire c’est de mettre en place un organe qui met en œuvre cette stratégie et non pas pour être gardé dans les tiroirs. Donc, il faut avoir une stratégie et la mettre en œuvre c’est ça qui est important et je pense qu’il y a un comité ad hoc qui a été mis en place et qui va réfléchir sur l’organe qu’on va mettre en place pour vraiment la mise en œuvre de cette synergie nationale cela est extrêmement important”.


M. SAGNE

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