ZIGUINCHOR: « Le Jubb Jubbal Jubbanti de BDF interpellé et mis à l’ épreuve » par les travailleurs de l’ISMEA

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Les 889 agents du Projet Investir sur la Santé de la mère, de l’ enfant et de l’ adolescent (ISMEA) ont invité la presse pour exprimer leur ras-le-bol quant aux arriérées de leurs salaires après tant d’ attentes et de résilience et de résistance. Ne pouvant plus, ils ont décidé non seulement de paralyser le système sanitaire à compter de ce jeudi mais interpellent par la même occasion le Président Bassirou Diomaye Faye à exercer son fameux Jubb Jubbal Jubbanti afin de rentrer dans leurs fonds dans les plus brefs délais. Récit.

Réunis en effet autour de leur collectif au niveau de l’ hôpital régional de Ziguinchor, ces travailleurs de l’ ISMEA disent en avoir assez de leur situation de précarité à laquelle ils sont soumis.
Face à ces injustices répétées et après avoir épuisé tous les moyens internes et externes à leur disposition, ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure en ôtant leurs blouses blanches et roses, gants et autres outils de travail et croiser les bras dès ce jeudi 18 juillet 2024.
De quoi s’ agit -il au juste ?
En réalité, ils fustigent et dénoncent une Bamboula de 76 milliards de FCFA au détriment du personnel de santé.
Étant donné que le projet ISMEA (Investir sur la Santé de la Mère, de l’ Enfant et de l’ Adolescent) a pour objectif principal d’ améliorer l’ utilisation des services essentiels de la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents et la nutrition (SRMNIA -N) répondant aux normes de qualité dans 6 régions d’ intervention à savoir Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Kolda,Sédhiou et Ziguinchor, donc sur 905 agents à recruter, le projet, autorisé par la Banque mondiale en mai 2021, en a recruté 889.
Les ressources humaines ont été réparties comme suit : Kaffrine (159), Kédougou (107), Kolda (171), Sédhiou (133), Tamba (163) et Ziguinchor (157).
Vu les indicateurs qui étaient les plus en rouge dans ces six régions où intervient le projet en question, et qui,par conséquent, affectaient négativement les efforts de santé publique au niveau national ; ainsi à la suite de l’ approbation des partenaires financiers ont émis avec quelques réserves sur les niveaux de salaires proposés par le Sénégal ( qui étaient très faibles comparés au barème international) , l’ affectation du personnel aura été effectif à partir du mois de novembre 2021.
Alors, c’est ainsi que les 889 agents qui sont constitués de 35 médecins généralistes, 1 médecin spécialiste ( pédiatre affecté au CHR de Tambacounda) , 29 techniciens supérieurs en biologie médicale, 400 sages-femmes d’ État, 399 infirmiers d’ État, 18 pharmaciens, 3 techniciens en matière de maintenance hospitalière et 4 nutritionnistes sont les ressources humaines qualifiées qui ont largement contribué à combler le gap des déserts médicaux dans ces zones, à améliorer la prise en charge médicale des populations et à impacter ainsi positivement sur les indicateurs de santé.
Selon Mme Absatou Diop, porte -parole du jour, la mine dépitée, de déclarer que : » sur un apport de 76 milliards de nos francs des partenaires, le budget des salaires ne dépasserait pas les 16 milliards durant les 3ans que doit durer le projet et à la date du 15 juillet, les salaires du mois de juin ne sont pas encore payés », révèle t-elle.
Poursuivant son argumentaire, elle affirme que :  » la contractualisation avec le personnel ISMEA prenant fin le 31 octobre prochain, nous agents du projet ISMEA ne savons pas à quel saint se vouer quant à notre professionnel. Car initialement, il avait été annoncé finalement que nous serions plutôt repris dans les contrats « COBRA » du MSAS ( Ministère de la Santé et de l’ Action sociale) qui ne seront signés qu’ en Janvier 2025 , et que tous ne seront pas maintenus « , se désole t-elle..


C’est pourquoi, face à ces injustices couplées d’ incertitudes sur leur avenir professionnel, ces 889 agents du projet ISMEA ont décidé par le truchement de ce point de presse d’ alerter et d’ interpeller les plus hautes autorités publiques, une fois sensibles à leur situation et mesurant les impacts de cette grève annoncée de 48 heures renouvelables dès ce jeudi 18 juillet, puissent apporter les solutions idoines à leurs problèmes structurels et surtout financiers.
En attendant, ils ont dénoncé une bamboula de 76 milliards de FCFA à l’ origine de leurs arriérées de salaires et que le Président de la République doit, selon eux , régler pour être fidèle à son slogan de Jubb Jubbal Jubbanti afin de retrouver la sérénité et le travail qu’ ils aiment tant.

Jean DIATTA (Ziguinchor).

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