Gestion des inondations: La rupture par l’abandon des habitudes Wade-Macky.
La récurrence des inondations est un phénomène naturel lié à de fortes précipitations ou à la montée des eaux au niveau des fleuves et des rivières.
Au sénégal le phénomène s'est accentué au courant des années 80 avec la disparition de la sécheresse. ' L' accroissement rapide de la population et la course effrénée vers un toit ont occasionné l'installation des populations dans des zones inondables et même dans les lacs taris.
Face à ces contraintes majeures le gouvernement du sénégal devrait procéder par anticipation à une vaste opération d'aménagement et de planification de nos villes .
Ce qui n'a pas été le cas dans la majeure partie du pays . Il faut reconnaître aussi qu'au niveau des villes qui ont fait l'objet d'aménagement , les techniciens n'ont pas tenu compte de l'évolution des outils de planification urbaine.
La trame urbaine n'a jamais été respectée de même que l'application stricte des règlements d'urbanisme.
Dès lors deux questions se posent à nous autres techniciens.
Doit on laisser la situation empirer ? Ou bien que faudrait -il faire ?
Laisser une telle situation s’aggraver relève de l’irresponsabilité notoire et de l’échec des politiques publiques avec le cortège de décès constaté à chaque épreuve endurée par nos concitoyens.
La valse des politiques pour essuyer les larmes des populations n’a que trop duré .
Hier ce fut le Président Wade avec son tintamarre qui l’eut conduit de l’aéroport dans les eaux de Thiaroye pour annoncer le report des élections législatives de 2006 et la création du plan Jaxaay qui eut finalement abouti au partage des logements par les militants de la Cap 21.
Le Président Macky Sall lui emboita les pas par Tawfekh Yakaar avec les mêmes mondanités qui n’eurent servi à rien du tout.
Aujourd’hui la rupture annoncée devrait nous épargner des mêmes pratiques par l’achat de motos pompes et de denrées pour tromper la misère des pauvres populations , ce qui n’est pas mauvais du reste .
Le déplacement du ministre de l’hydraulique Cheikh Tidiane Dieye n’est que bis repetita.
La rupture annoncée commence par la prise d’un certain nombre de mesures pérennes.
La première mesure qui s'impose est d'ordre institutionnel. La gestion des inondations doit faire l'objet d'un ancrage institutionnel ; on ne doit pour aucun motif séparer l'urbanisme de la gestion des inondations.
La gestion des inondations est strictement liée à l'aménagement et à la planification urbaine .
Il est vrai qu'avec la situation que nous vivons ; nous avons un devoir de rattrapage , de correction et de recadrage de l'aménagement de nos villes .
Je pense qu ' il n'est jamais trop tard de corriger nos erreurs qui ont produit ces effets induits .
La deuxième mesure est de procéder à une photographie aérienne de toutes les zones inondables et exondables afin d'extirper les victimes pour les recaser dans des zones aménagées et planifiées.
La troisième mesure va être consacrée à la création de bassins de rétention dans ces zones humides et prévoir des relais au niveau des zones périphériques avec la possibilité de création des canaux d'irrigation vers la mer en tenant compte d'un éventuel trop plein des bassins .
La quatrième mesure a trait à l'aménagement des parties restantes des zones récupérées par des bois de ville ou de campagne .
Il est même possible d'améliorer ou de renforcer le mobilier urbain dans ces zones par la création de piscines collectives ou de promenade des riverains.
Il est aussi possible d'encourager l'agriculture urbaine par la récupération des eaux de pluie dans des bassins de rétention à construire .
Au sortir de ce diagnostic et de cette série de propositions nous avons le devoir d'anticipation de l'amélioration des conditions de vie dans nos villes en imposant à toutes les communes le respect de leur extension par la confection d'un plan d'aménagement validé par l'autorité.
Le pilotage à vue n'a que trop duré. Il est temps de laisser la place aux sachant et techniciens de faire leur travail pour une gestion rationnelle des deniers publics.
Des milliers de milliards investis sous forme de prêt supportés par les populations chaque année est abject et mérite une réflexion hardie des autorités .
La solution est ailleurs et elle est vite trouvée.
Abdou karim sakho
Expert Urbaniste
MBA en Management Stratégique