Entre attentes du peuple, priorités et défis: Quelles ruptures opérer? (Par Aly SALEH)
Les sénégalais ont élu un nouveau président, il s’agit de Bassirou Diomaye Faye. Un choix porté sur un antisystème pour opérer une rupture. Mais, il est clair, un Président durant les 100 jours de grâce, il se doit de marquer des ruptures fortes. D’ores et déjà, au lendemain de son élection, il a posé un acte fort et salutaire en démissionnant de toutes les instances de son son parti, le Pastef. Et c’est une excellente chose de, tout à fait au début, prendre ses distances avec le parti politique qui l’a porté au pouvoir pour devenir le président de tous les sénégalais. Et pour y arriver, il faudra assainir l’environnement économique puisque, pour le nouveau président élu, la demande sociale est très forte. Donc actuellement, tout est priorité et défi pour Bassirou Diomaye Faye.
Dès le début, ils ont prôné une rupture d’ailleurs, ce que le peuple attend du Président et de son nouveau gouvernement, c’est qu’ils travaillent dans le sens de la rupture, c’est à dire, mettre en œuvre une nouvelle approche pour casser le système qui était là. Mais en réalité, on doit d’abord se demander, qu’est le système et qui est ce qui l’incarne? Certains prônent un patriotisme économique avéré.
N’oublions surtout pas que le système est un rouage qui se trouve dans notre Adn, la Constitution.
Donc ce sera aux nouveaux venus de rompre avec cette manière d’acaparement et de partage des richesses du pays par une minorité.
Et l’espoir peut être permis qu’avec le prochain régime, les sénégalais n’auront plus droit à une mauvaise répartition des richesses nationales à commencer par l’administration centrale. Dans leur programme, Bassirou Diomaye Faye et son équipe ont parlé de nouvelles réformes en profondeur notamment de la magistrature et surtout des réformes au sein de l’administration pour corriger les disparités et rééquilibrer les choses pour une meilleure répartition des ressources.
Des changements, il y’en aura à coup sûr, car même pour la Caisse Noire du président de la République, ils ont parlé de la mettre sous contrôle. Il ont aussi évoqué la diminution des pouvoirs et prérogatives du chef de l’Etat et des institutions de la République jugées inutiles en renforçant le premier ministre dans les orientations.
Bon nombre de nos concitoyens ont entendu pour la première fois Bassirou Diomaye Faye Faye s’exprimer en tant que Président au lendemain de son élection. Il est mis à l’épreuve pour la première fois donc le peuple doit être patient avec son Président afin d’éviter de commettre des erreurs. Car n’oublions surtout pas que ce n’est pas par expérience mais seulement par amour pour lui et surtout par le désir de changer que le peuple l’a porté à la magistrature Suprême. Donc le nouveau chef de l’Etat a besoin de plus que la période de grâce. Il a besoin de temps pour apporter les changements nécessaires tant prônés.
Certes la refondation ne sera pas chose facile ni aisée mais ce sera un combat adossé à un projet et une vision qu’ils ont gagné pour exercer le pouvoir.
Les attentes sont nombreuses, les défis sont bien là, à mon sens, les choses devraient se faire sans ceux qui ont incarné de manière directe ou indirecte le système.
D’ailleurs ils feraient mieux de mettre à l’aise Bassirou Diomaye Faye en démontrant qu’il s’agissait juste d’un accompagnent par engagement avec désintéressement total. On doit en finir avec le partage du gâteau dans ce pays. Et les nouveaux gouvernants doivent tout faire pour rompre une bonne fois et pour de bon ce cordon ombilical. Le parti pastef regorge de compétences et de grands cadres où le chef de l’Etat peut puiser pour monter un gouvernement avec des femmes et des hommes qui sauront faire la différence. Il n’y a que cela qui pourra apporter un vrai changement. Le cas contraire, ce sera peine perdue car le peuple nourrit beaucoup d’espoir quant à l’amélioration de ses conditions de vie et d’existence.
Aly SALEH