Élimination des Lions et l’obligation de dignité, de sincérité et de courage
Au lendemain de la défaite surprise des lions de la teranga face aux éléphants de la Côte d’Ivoire, les commentaires ont effectivement inondés tous les moyens de communication. Du reste, rien de plus normal compte tenu du rôle et de la place du football dans le champ sportif et dans la marche de la société.
À mon avis, la posture idéale des dirigeants de notre football, est d’écouter tout le monde et de tout lire, en étant dans les dispositions mentales d’accepter et de considérer la position des uns et des autres. Car ne l’oublions pas, le mouvement associatif sportif est l’un des mouvements les plus démocratiques au monde, où la raison est la chose la mieux partagée et la vérité toujours relative.
De plus, la compétition sportive nous enseigne deux attitudes importantes face aux résultats : prendre la victoire avec beaucoup d’humilité et accepter la défaite avec beaucoup de dignité.
Aussi, pensons-nous que la DIGNITÉ dans la défaite s’impose à nous tous et ceci pour plusieurs raisons, dont les plus évidentes sont :
De l’avis de tous les spécialistes, l’équipe du Sénégal faisait partie des favoris du tournoi. Cette position unanime des experts du football prend son socle sur la qualité de nos joueurs, l’expérience de notre encadrement technique et administratif et sur notre statut de champion d’Afrique en titre.
Nos trois rencontres du premier tour ont largement conforté l’avis des connaisseurs et renforcé notre statut d’archi favori avec 3 victoires en autant de sorties.
Cependant en sport quelque soit l’importance des statistiques et des prévisions seule compte la vérité du terrain.
Et, pour les 8èmes de finales, là où notre miraculé adversaire, par la force des choses a chamboulé son organisation, sa gestion et son fonctionnement, le Sénégal par contre, en adoptant à juste titre l’adage que « l’on ne change pas une équipe qui gagne », a reconduit les mêmes hommes, les mêmes principes et les mêmes valeurs qui lui a valu les succès antérieurs.
Malgré ce contexte favorable aux lions, nous avons quand même perdu.
C’est pourquoi, nous avons le droit et le devoir de faire preuve de beaucoup de dignité face à cette réalité implacable du sport qui donne la victoire au meilleur du moment et, il faut le reconnaître sur l’ensemble de la partie, la Côte D’Ivoire à mérité sa victoire. Effectivement, l’arbitrage à été catastrophique et l’arbitre pas à la hauteur de l’événement. En effet son erreur monumentale est de vouloir corriger une injustice par une autre injustice, au risque de se retrouver avec deux injustices qui vont finir par se multiplier et le perturber.
Mais, la dignité dans la défaite nous impose de ne pas attribuer la responsabilité de notre défaite collective à l’arbitre surtout à l’heure de la VAR. Donc, remercions les joueurs, l’entraîneur, le staff technique médical et administratif et les supporters, pour avoir donné en terre ivoiriene une image positive du Sénégal.
Et surtout, ne jamais penser à jeter le bain à plus forte raison l’eau du bain, c’est à dire se mettre à chercher des coupables et des acteurs à châtier ou à vouloir tout chambouler. Il faut au contraire se remettre aussitôt au travail pour faire face aux futurs échéances.
Cependant, cette indispensable posture de DIGNITÉ, doit aussi s’accompagner d’une autre posture nécessaire, à savoir celle de la SINCÉRITÉ qui est « de se parler sans déguiser notre pensée ».
En effet, une campagne parfaite n’existe pas, de même, l’expérience est la somme des erreurs reconnues, acceptees, analysées et corrigées.
C’est pourquoi les parties prenantes du programme » LE SENEGAL À YAMOUSSOKRO » doivent faire le bilan de notre participation afin de renforcer les acquis, de corriger les manquements, de saisir les opportunités et de juguler les menaces.
Cette nécessaire évaluation sans complaisance au plan technique, administratif et de la cogestion entre le Ministère et la Fédération, nous permettra non seulement de situer les causes de notre contre performance, mais d’être plus fort dans les événements du futur.
La dernière posture qu’il faut adopter est celle du COURAGE, c’est dire « de faire ce qui est juste ». Manifestement, notre élimination en 8èmes de finales est un échec au vu de notre potentiel, ce qui signifie que nous avons à un moment ou à un autre failli à notre mission. Ainsi, les parties prenantes doivent situer le moment et/ ou le lieu de cette défaillance.
Cette posture intellectuelle, interpelle particulièrement le COMEX de la Fédération, la Direction Technique Nationale, le Sélectionneur National et le Ministère des Sports.
Chacune de ses entités à le devoir de prendre les mesures qui s’imposent afin de redresser au plus vite la situation, afin de remettre l’équipe nationale dans la voie du succès qu’elle a accidentellement quittée en terre ivoiriene.
Souleymane Boun Daouda DIOP, acteur du mouvement associatif sportif.