COIN D’HISTOIRE: Vie et itinéraire d’Elhadji Amadou Ndéné NDIAYE, un preux chevalier de l’administration sénégalaise.
Né le 13 Octobre 1913 à Nioro du Rip (Région de Kaolack), Amadou Ndéné Ndiaye, est le fils de Babacar Ndéné Ndiaye, Bour Diokoul-Gandiaye,chef de Canton et d’Amina Ba, petite fille du célèbre résistant, Tafsir Mbaba Diakhou Ba, une des grandes figures historiques du Sénégal ayant vaincu Pinet Laprade en novembre 1865, à la Bataille de Paoscoto.
Après une scolarité réussie dès l’âge de 6 ans à l’école primaire de Nioro du Rip, il décrocha son premier diplôme :le certificat d’Etudes Primaires associé à l’examen sélectif du concours d’entrée à l’Ecole Blanchot de St-Louis du Sénégal durant l’année scolaire 1919 – 1920.
C’est dans cet établissement qu’il se fera remarquer, grâce à son intelligence vive dont la mise en œuvre suscitait des éloges dithyrambiques très rares à son âge,de la part de ses enseignants qui le surnommèrent, « NDIAYE POETE ».
D’ailleurs, n’ayant pu résister au génie du jeune prodige, un de ses enseignants en littérature, s’empara de sa production en rentrant en France, tellement les textes du jeune Ndiaye, l’avaient séduit.
C’est encore, dans ce même établissement qu’il rencontra, M. Ndiaye Diouf, père de l’ancien Président de la République Abdou Diouf ; c’est ce lien qui fut le déclic d’une longue amitié, entre eux deux, durant plus de 60 ans.
Ayant été parmi les majors, à l’examen de sortie de l’ École primaire supérieure Blanchot de Verly, Amadou Ndéné Ndiaye réussit au concours d’entrée à l’Ecole Normale William Ponty de Sébikotane organisé dans tous les territoires de l’A.OF.
C’est dans cette prestigieuse institution qu’il rencontrera ses aînés, parmi lesquels : Mamadou Dia, Ousmane Socé Diop et bien d’autres ressortissants de l’A.O.F. présentant les mêmes qualités et les mêmes aptitudes d’intellectuelles.
Son attachement à cette à cette grande école avait motivé, bien des années après, ses longues promenades vespérales sur le site abandonné de l’Ecole Normale de Sébikotane.
C’est alors que l’on comprend mieux cette assertion : « Les pierres ne parlent qu’à ceux qui savent les entendre ».
C’est en 1933, qu’il sortit de ce lieu d’acquisition de savoirs et reçut sa première affection dans sa région d’origine, où il forma plusieurs générations d’élèves comme le Docteur Birame Diop, professeur agrégé de Médecine et bien d’autres se rappelant, avec joie, d’avoir été ses élèves ; Dieu sait qu’ils furent nombreux.
C’est en 1939, l’année où débute la Seconde Guerre mondiale,qu’ Amadou Ndéné Ndiaye rejoignit, la Ville de Rufisque, pour y servir, à l’Ecole de Garçons, aujourd’hui Ecole Matar Seck.
Après quelques années de bons et loyaux services, l’Administration Coloniale le rappela à Nioro du Rip, suite au décès de son illustre père, le chef de canton Babacar Ndéné Ndiaye.
C’était dans la perspective d’organiser une compétition entre ses frères dont Papa Ndéné Ndiaye pour la succession du trône vacant de Gandiaye.
Mais, n’étant pas assez populaire pour des raisons d’éloignement de sa contrée, son frère, Papa Ndéné Ndiaye, l’emporta suite à un vote populaire.
Pour éviter des discussion récurrentes et des récriminations, l’Administration l’envoya, alors à Rufisque et le nomma coordonnateur des actions importantes de l’Etat avec le titre honorifique de Chef de Canton, à Rufisque et Banlieues.
C’est à ce rare poste à l’époque, qu’il a connu M. Jean Colin, alors, Délégué du Gouverneur à Rufisque, administrateur civil de son état, avec qui il à eu à collaborer durant longtemps.
Jean Collin l’admirait beaucoup, pour sa maitrise de la langue française.
En effet,les rapports qu’il rédigeait et transmettait à M.Colin, étaient d’une remarquable qualité au point que le Président de la de République française, d’alors, lui décerna la médaille des PALMES ACADEMIQUES qu’il montrait avec fierté à ses enfants.
Il était aussi titulaire des distinctions suivantes :
– Officier de la Légion d’honneur délivré par le Président Vincent Auriol.
– Chevalier de l’Ordre National du Mérite délivré par le Président Abdou Diouf.
Suite à la réforme survenu en 1959 sur le commandemant territorial, il fût nommé Préfet du Département de Podor de 1962 à 1964.
À sa retraite il se livra à sa passion héritée de son père : l’élevage de chevaux de race.
D’ailleurs, il fût un grand turfiste dont on se souvient à l’hippodrome Tanor Anta Mbakhar de Rufisque.
Elhadji Amadou Ndéné Ndiaye, fut un homme d’un ancrage social avéré, plein d’humanisme, beaucoup de témoignages attestant qu’il avait une connaissance objective de la société sénégalaise doublée d’un profond respect de ses voisins.
Doté une forte personnalité, portée à l’excellence dans la prestance, il fût un grand défenseur des Droits de l’Homme.
Le Président Abdou Diouf lui rendant hommage lors de son rappel à Dieu, survenu le 08 février 1991, par l’intermédiaire du Ministre d’Etat Ousmane Tanor Dieng disait : « Que ses actes resteront gravés sur la mémoire des générations à venir ».
Le monde injuste le plongeait dans un désarroi qui heurtait ses convictions démocratiques et humanistes.
Ce preux chevalier de l’administration sénégalaise repose, pour l’éternité au cimetière musulman de Dàngu-Mbelelaan à Rufisque. La Commune de Rufisque-Nord devrait pouvoir honorer sa mémoire en baptisant une rue en son nom.
Texte remanié et stabilisé par les soins du Pr. Meissa Ndiaye BEYE, Inspecteur de l’éducation à la retraite et ancien conseiller culturel du Maire de la Ville de Rufisque.
Avec Badaour Samba NDIAYE petit-fils du défunt