Aïda M’bodj marque sa désapprobation de l’agenda qui a été arrêté pour la désignation du candidat du Pds le 20 mars
Dans une déclaration que nous avons reçue, la responsable libérale Aida Mbodj marque sa désapprobation par rapport à l’agenda qui a été arrêté pour la désignation du candidat du parti.
Nous reproduisons intégralement la déclaration…
DECLARATION
Le Comité Directeur, réuni le jeudi 05 mars 2015 sous la présidence du Frère Secrétaire Général National, a décidé de la création d’une commission chargée de recevoir les déclarations de candidature à la Présidentielle 2017.
Composée de huit (8) membres, la dite commission qui a commencé à siéger dès le lendemain, 06 mars, n’a disposé que d’une semaine pour recueillir les offres de candidature avant de les transmettre au Bureau Politique.
Cette instance que le Frère Secrétaire Général National peut convoquer entre deux congrès en vertu de l’Article 21 de notre règlement intérieur, se réunira ainsi ce 20 mars pour désigner le candidat de notre parti au prochain scrutin présidentiel.
La tenue de ces primaires est en soi une initiative à saluer. Elle traduit, aux yeux des militants en particulier et de l’opinion en général, la volonté du Pds de renforcer la démocratie interne et de promouvoir un mode de dévolution des responsabilités basé sur la transparence.
Je marque toutefois ma désapprobation et mon opposition à l’agenda qui a été arrêté pour la désignation du candidat du parti ce 20 mars. Je m’en suis déjà ouverte au Frère Secrétaire Général National à travers une lettre officielle que je lui ai fait parvenir avant-hier, 11 mars, pour lui exposer les raisons pour lesquelles, j’ai décidé de ne pas participer à cet appel à candidatures qui devait être bouclé, en principe, hier jeudi 12 mars 2015.
Ma conviction est que la décision prise par le Comité directeur du 05 mars dernier, alors que j’étais en tournée dans le sud du pays afin d’élargir les bases de notre parti, me parait souffrir de plusieurs handicaps. Le premier est relatif à son opportunité ou plutôt son inopportunité.
Ces primaires interviennent en effet dans un contexte particulièrement difficile pour notre parti avec plusieurs de nos responsables qui sont injustement maintenus en prison pendant que d’autres sont sous la menace de poursuites. Il est en effet évident que ceux qui nous gouvernent chercheront toujours des personnes à envoyer en prison dans nos rangs avec le double objectif de donner du crédit à ce qu’ils appellent la « traque des biens mal acquis » et d’affaiblir notre grand parti.
Or, dans un tel contexte, nous ne devrions avoir d’autres préoccupations que de renforcer la solidarité en notre sein pour bien mener le combat pour la libération de nos Frères et Sœurs actuellement en prison et éviter que d’autres ne connaissent le même sort.
Le salut passe donc par la dynamique unitaire que nous avons affichée jusque-là et que malheureusement l’organisation de primaires dans les conditions fixées par le Comité directeur, ne pourra que fragiliser ou même anéantir. « Quand les Barbares sont aux portes de Rome, on arrête les querelles byzantines », nous apprend une sagesse antique.
Voilà exactement l’attitude que nous impose la situation que nous vivons.
C’est au combat pour la libération de nos Frères et Sœurs détenus que nous devons consacrer toutes nos forces et toute notre énergie. Et non pas à des Primaires qui, quelle que soit la transparence qu’on voudra leur imprimer, risquent de fragiliser notre parti en sapant son unité et la solidarité en son sein.
Non ! La priorité n’est pas à la tenue de primaires pour choisir un candidat à une élection dont l’échéance est au minimum de deux ans. Encore qu’elle pourrait même être de quatre ans si l’actuel chef de l’Etat ne respectait pas son engagement relatif à la réduction de son mandat à cinq ans comme le laisse penser son attitude.
Il nous faut plutôt renforcer notre unité pour faire face à l’« ennemi ». Et c’est tout le sens du vaste rassemblement que le parti compte organiser le 23 mars prochain, jour du verdict de la Crei, en vue de manifester notre soutien et notre solidarité au Frère Karim Wade. J’ose espérer que le processus lancé par le Comité directeur du 05 mars n’entrave en rien la forte mobilisation prévue à cet effet.
De la même manière que j’invite solennellement la direction du parti à éviter tout ce qui peut casser notre dynamique unitaire comme ces primaires qui, j’en suis convaincue, ne favorisera que la division et la manifestation d’ambitions personnelles à un moment où notre parti a besoin d’être uni et soudé.
C’est d’ailleurs pour cette raison que, personnellement, j’ai décidé de ne pas tenir ce 26 mars l’anniversaire du mouvement que j’anime dans le parti pour son ancrage dans le pays. La célébration étant renvoyée sine die afin de pouvoir m’associer pleinement au seul combat qui vaille actuellement : celui de la libération de nos prisonniers politiques.
Si j’ai décidé souverainement de ne pas participer à ce processus, c’est aussi parce qu’il n’a pas fait l’objet de larges discussions au sein du parti de manière à garantir les conditions d’une dévolution libre et sereine des responsabilités. Tout a été au contraire décidé dans une urgence qui a fini d’amplifier la suspicion dans nos rangs. Il s’y ajoute les modalités du scrutin et la composition de la commission chargée de réceptionner les candidatures dont le véritable talon d’Achille se trouve dans le mode de désignation spontané de ses membres. Toutes choses qui risquent de créer des frustrations et de fragiliser le PDS au moment où le parti a plus que jamais besoin de toutes ses forces. C’est pourquoi, j’en appelle au sens élevé des responsabilités du Frère Secrétaire Général et à son esprit de rassembleur pour un renvoi de cette élection jusqu’à des lendemains meilleurs.
En ce qui me concerne, je déclare solennellement ne pas être candidate à la candidature. Même si je reste persuadée que je présente un profil convaincant capable de hisser le PDS sur les rampes de la victoire, eu égard à ma stature de femme d’État, à mon expérience aux côtés de ce grand homme qu’est Me Abdoulaye Wade, à ma représentativité politique et à mon attachement profond aux valeurs du Sopi.
Unis, nous vaincrons!
Madame Aissatou Mbodj