Pape Sagna Mbaye sur les accusations de bigamie et d’enrichissement illicite : «La volonté de nuire a été manifeste»

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Attrait au tribunal pour bigamie et accusé de s’être enrichi durant son mandat de maire de la ville de Pikine, Pape Sagna Mbaye a décidé de ne pas polémiquer. Toutefois, il dégage en touche ces accusations et met au défi les structures étatiques, financières et les Cabinets de Notaires à publier à ses frais toutes acquisitions de biens mobiliers et immobiliers durant les cinq ans qu’il a passés à la tête de la ville de Pikine

M. Mbaye, on vous accuse de bigamie, qu’en est-il exactement ?

Permettez-moi de profiter de cette tribune pour remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont eu à me manifester un élan de sympathie et de soutien durant cette épreuve. Rien que sur mon téléphone portable, j’ai reçu 1028 messages de ces parents, amis et alliés et je dois éclairer leur lanterne.
De prime abord, je ne suis pas venu polémiquer mais, à toutes ces personnes qui m’ont félicité pour ce deuxième mariage, je tiens à répéter que ce mariage date de cinq ans et huit mois. Mon épouse en a été informée et elle est restée dans les liens du mariage, ce qui en soi est une forme d’acceptation.
Certes, la femme vit à l’étranger mais partage la même ville que ses trois frères et tous sont membres de l’Amicale des Sénégalais de l’extérieur. Et de ce deuxième lit, sont nés deux enfants : Pape Alioune Mbaye qui porte le nom de mon père et Ndèye Khoudia Mbaye celui de ma belle mère, tous baptisés à Dakar. Bien qu’ayant eu la générosité et la bonne foi d’offrir la monogamie, ce qui est très rare, aujourd’hui, car la bonne foi ne se dé- montre pas mais elle se présume au moment de l’action. Mon idéal a été trahi, justifiant au passage les raisons qui m’ont poussées à prendre une deuxième épouse. Et Madame Alimatou Mbaye née Diouf, consciente du sens profond de ces mêmes raisons, a opté de les taire jusqu’à présent.
Donc, pourquoi elle décide d’agir maintenant ?

Allez-y lui poser la question ! Mais moi, je m’en tiens à la «sutura» encore à la «sutura» et toujours à la «sutura».
Par ailleurs, on vous attribue un patrimoine colossal, est-ce le cas ?

D’abord, je tiens à préciser qu’ils ont été délibérément exagérés. Pour quel motif ? Je ne sais pas mais quand même l’intention de nuire a été manifeste parce que, voulant lier ces biens supposés m’appartenir à mes fonctions de maire pourrait porter à équivoque. C’est pour rassurer tous ces amis, parents et soutiens, qui ne cessent de s’in- terroger, je demande solennellement : pour la période avril 2009, date de ma prise de fonction, en tant que maire, à la date du 31 août 2014, date d’arrêt des comptes pour ma gestion à la ville de Pikine, donc la fin de mon mandat à l’administration des Impôts et Domaines, à la Conservation foncière, disposant du livre foncier, ou tous services relevant de ce département, de publier à mes frais un quelconque droit réel, preuve d’une acquisition d’un terrain ou d’un bien immobilier.

Autrement dit, votre gestion de la mairie a été saine ?

Effectivement et la demande que j’ai formulée s’adresse aussi à tous les Cabinets de Notaires sur toute l’étendue du territoire national. Cette demande s’adresse aussi à tout agent immobilier ou tout courtier pouvant témoigner d’une acquisition d’un bien immobilier immatriculé en mon nom ou une société à laquelle je suis actionnaire.
Cette demande s’adresse aussi au Service des Mines de publier toute carte grise à mon nom ou à une société dans laquelle je suis actionnaire pour l’immatriculation d’un véhicule neuf ou d’occasion pendant cette période. Cette même demande s’adresse aussi à la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) pour tout achat d’une action dans une des sociétés cotées en bourse ou l’acquisition d’une seule obligation lors du lancement de leurs emprunts obligataires.
Cette même demande s’adresse aussi aux banques de la place sur toute l’étendue du territoire de mettre à la disposition de la presse la situation de mes comptes bancaires ou de sociétés dans lesquelles je suis actionnaire durant cette période : avril 2009 – août 2014. Pour votre gouverne, le Payeur-Receveur-Percepteur de la ville de Pikine a arrêté ma gestion, en tant que maire de Pikine, à la date du 31 août 2014, avec un excédent de trésorerie, c’est-à-dire de l’argent cash, d’un montant de 889.465.279 francs Cfa.
Une information accessible à tous. Cette demande aussi à toutes collectivités locales qui, au cours de ses délibérations, a eu à m’attribuer une parcelle de terrain sur toute l’étendue du territoire national. Cette demande s’adresse aussi à tous les Sous-Préfets et Préfets qui auront dans leurs archives une quelconque autorisation de construction en mon nom ou une so- ciété dans laquelle je suis actionnaire. Etant maire de Pikine et président de la Commission lotissement, je confirme et prend à témoin l’administration centrale et les élus, pas une seule fois, cette Commission de lotissement ne s’est jamais réunie pour une quelconque attribution que ce soit durant tout ma mandature à Pikine.
Parce que dans ma conception des choses, les par- celles, qui restent disponibles à Pikine, devraient servir à l’accroissement des biens collectifs (poste de santé, centre de santé, commissariat de police, Sous-préfecture, Préfecture, tribunal départemental, caserne des Sapeurs Pompiers, équipements sportifs etc.), qui constituent un ratio faible par rapport à l’importance de la population. Je persiste que ces publications se feront à mes frais. Maintenant, étant un homme politique, je suis conscient que tout s’exprime sous forme de signe et que tout signe est un message. Cet acharnement obéit à des raisons que j’ignore totalement.

Pourquoi avoir attendu ce moment pour réagir face à ces accusations ?

Les oiseux, qui volent le mieux, sont les oiseux qui volent le plus haut. C’est pour cela que j’ai préféré m’élever sur les hauteurs. Mais, l’enseignement que je tire de cette entreprise délibérée de destruction, de trai- ner les gens dans la boue et de remettre en cause leur honorabilité, pose problème. Mais, je ne suis pas surpris après presque quatorze ans de vie commune où la fleur de la monogamie a été offerte, sans contrainte, parce qu’espérant un commun vouloir de vie commune, et que l’autre partie avance avec un couteau entre les dents et la méchanceté comme conseillère, il n’est pas étonnant qu’elle fasse des sorties aussi mal cadrées.

Libération

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