Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE-200 ans de….pouvoir!
Mais selon les organisateurs, cette rencontre se tiendra annuellement à Dakar, au Sénégal, pays de la Téranga mais, j’ajoute, de la démocratie. En effet, ce genre de rencontre ne s‘organise pas n‘importe où en Afrique. Il faut que le pays hôte soit réellement démocratique. Ce qui n’est pas le cas dans nombre de nos États. Le seul coordonnateur élu est celui de l‘Afrique de l‘Ouest, ressortissant du Sénégal. Ce n‘est pas hasard!
On comprend alors pourquoi cette organisation tient à organiser ses rencontres annuelles au Sénégal. En attendant que les autres membres puissent… oser recevoir une telle rencontre.
Mais au fait, pourquoi ces lanceurs d‘alertes n‘ont pas élu un coordonnateur pour l‘Afrique centrale qui avait envoyé des délégués. Certainement, pour lui éviter des ennuis dès son retour au pays. On a aperçu sur le podium, un délégué, encagoulé avec un masque, assez exotique, à base de rotin ou de roseaux. Allez savoir! Mais pourquoi il se cachait le visage? La réponse est venue de Fadel Baro. Il a expliqué que les journalistes doivent respecter l‘anonymat (Sic) de certains lanceurs d‘alerte.
Donc Ils peuvent se cacher le visage si on suit le raisonnement de Fadel Baro. Et il ajoute, qu‘il faut constituer un bouclier autour des lanceurs d‘alerte pour les protéger.
Mais les protéger contre quoi?
Est-ce qu‘ils doivent être au-dessus de la loi après s‘être auto proclamés lanceurs d‘alerte? Est-ce que discréditer les institutions de la République entre dans le cadre des activités….des activistes, autre nom des lanceurs d‘alerte? Comment peut-on changer volontairement la devise d‘un corps d‘élite comme celle de la gendarmerie nationale pour la discréditer et aller dormir tranquillement, comme si de rien était?
Et puis, on demande aux journalistes de respecter l’anonymat des lanceurs d’alerte. D’accord, mais comment peut-on faire confiance à quelqu’un qui vous demande de relayer ses propos sans que vous sachiez qui il est, surtout s’il est encagoulé. Non, lancer une alerte n‘exige aucun privilège et doit se faire à visage découvert.
C‘est un citoyen, qui a décidé, volontairement, de se mettre au service de la Communauté, pour dénoncer certains manquements. Lanceur d’alerte est une activité bénévole qui n‘a pas besoin d‘être protégée. Mais malheureusement, sous les tropiques, c‘est une activité lucrative. N‘est-ce pas Guy Marius Sagna, qui aujourd’hui, pour aller à une…marche, emprunte son véhicule que lui ont acheté…les populations besogneuses qu‘il prétend défendre.
Pourtant celles-ci vont…à pieds…à la marche annoncée, par le lanceur d‘alerte, déjà sur place…dans son véhicule climatisé, fruit des cotisations des pauvres Gorgorlous. Comme cette vieille maman, vendeuse de cacahuètes, dans un coin de la rue, qui a dû prélever deux pièces de 25F sur sa recette du jour, pour se solidariser. Après avoir été harcelée par les jeunes désœuvrés du quartier. C‘est une honte pour un lanceur d‘alerte que d‘accepter, de se voir offrir un véhicule dans de telles conditions.
Les populations ont, plutôt besoin, d‘assistance et non d‘être exploitées par des activistes en mal…d‘activités utiles ! Et puis, certains lanceurs d’alerte sont appuyés par des ONG étrangères, qui n’hésitent pas à mettre la main à la poche, après avoir visionné une vidéo, envoyée par un activiste, rudoyé par les forces de police.
Pour revenir à l’université d’hivernage de nos activistes, aucune explication n‘a été donnée sur la non nomination du délégué d‘Afrique Centrale. Il est vrai, dans cette partie du continent, la démocratie et l‘alternance démocratique sont des denrées rares.
Notre confrère, Jean Baptiste Placca de RFI, s‘amusait à comptabiliser le nombre d‘années cumulées au pouvoir, depuis les indépendances en 1960, par les mêmes familles régnantes en Afrique Centrale, qui s‘élèverait à quelque 200 ans pour ne pas dire deux siècles ! Si ce n‘est pas de père en fils, c‘est le mandat illimité c’est à dire…à vie. C’est dire que dans cette région, les activistes rasent les murs ou sont dans la clandestinité.
Les coalitions de partis et mouvements politiques, en direction des élections locales de Janvier 2022, poussent comme des herbes folles en hivernage.
La dernière en date, est la coalition Wallu Senegaal, du Parti Démocratique Sénégalais et ses partis Yobalema, comme le And Jeff de Mamadou Diop Decroix, ex maoïste, Book Guis-Guis de Pape Diop et tant d’autres.
Cette coalition, elle aussi, se dit composée de patriotes comme celle de Yewi Askan Wi. C‘est à croire que dans ce pays, les patriotes ne se trouvent que dans les formations de l‘opposition. Pourtant, parmi ceux-là qui les animent, il y en a qui ont été au cœur de la mouvance présidentielle, qu’ils combattent aujourd’hui, avec la dernière énergie. N‘est-ce pas monsieur l‘ancien premier Premier Ministre de Macky Sall, Abdoul Mbaye, pour ne pas le nommer. En général, tous ces gens ont été remerciés pour insuffisance de résultats.
Frustrés, pour n’avoir pas continué à goûter aux délices du pouvoir, ils créent un parti politique ou un mouvement, pour espérer revenir. Ils auront comme membres, leurs anciens collaborateurs qu’ils ont emportés dans leur chute brutale. Bon, cela n’est pas suffisant pour se donner une nouvelle virginité politique.
Certaines coalitions commencent à se lézarder. Après Yewwi Askaan Wi qui a enregistré le départ fracassant de Bougane Guèye Danny, c’est Bamba Fall qui vient lui aussi se rebeller, en rappelant que ce n’est ni Khalifa Sall ni Ousmane Sonko qui vont me faire gagner la Médina. Il va confectionner sa liste autonome pour faire face à son ex coalition. Mais Yewwi Askaan Wi a fait du deux poids deux mesures dans cette affaire Bamba Fall qu’elle a exclu pour avoir déclaré qu’il est investi candidat à la mairie de la Médina. Pourtant, elle a observé un silence assourdissant pour le comportement de Bassirou Diomaye Faye, responsable des cadres de PASTEF de Ousmane Sonko, qui comme Bamba Fall, s’est déclaré investi pour être candidat à la mairie de Ndiaganiao. Pourtant les investitures, n’ont pas encore commencé au sein de la coalition.
Ce silence s’expliquerait par le simple fait que c’est un des lieutenants du patron de la coalition Yewwi Askaan Wi, Ousmane Sonko. C’est injuste pour Bamba Fall. Une dictature rampante? Qui vivra verra !
C’est dire que d’ici là, on va certainement, assister à d’autres départs ou rébellion# après l’étape fatidique des investitures, des têtes de listes, dans les différentes localités.
Les journalistes sont encore tombés sous le coup de l’émotion, après la mort tragique d’un Sénégalais interpellé par la police pour vérification de pièces de son véhicule. Il s’en est suivi une altercation avec l’agent de la force publique qui lui a demandé de le suivre au commissariat pour explication du défaut de papiers. Après avoir été mis en garde à vue puis mis sous mandat de dépôt, il pique une hyperglycémie, parce que diabétique et à cela est venu se greffer le Covid 19, d’après les deux autopsies effectuées sur le défunt. Voilà une affaire claire d’après les conclusions des légistes et de l’hôpital et de la famille du disparu.
Qu’est-ce qu’on a pas lu ou entendu dans la presse. Certains, sans aucune vérification des faits qu’ils avancent, parlent d’une nouvelle bavure policière. Certains plus audacieux, vont jusqu’à mettre le nom du disparu, sur une longue liste de personnes victimes de bavures policières, constatées ces dernières années dans notre pays. Je me demande comment ces journalistes?! vont se rattraper après les résultats des autopsies que les avocats de la victime ont accepté parce qu’il s’agissait d’une mort naturelle et non d’une bavure policière.
Si c’était chez nos confrères du Canard Enchaîné (journal satirique français), les journalistes sénégalais allaient intégrer la rubrique, Pan Sur le Bec ! Pour punir toute personne ayant commis une faute grave.
Il faut que les journalistes ou ceux qui prétendent exercer ce métier retournent aux fondamentaux du journalisme.
Une information est appelée information parce qu’elle a été vérifiée sous tous les angles pour être enfin Publiable. Tant qu’une information n’a pas franchi ces étapes ….fondamentales, elle doit être sous le coude pour vérification absolue. Maintenant, si le journaliste, dont le métier et d’informer juste et vrai, se confond avec la masse et crier avec les loups, pour colporter des rumeurs sous le coup de l’émotion, il y a problème. Dans ce cas, qui va informer les citoyens, si chaque journaliste ou supposé journaliste, s’accapare de la rumeur publique pour en faire une vraie fausse information. Il y a de quoi désespérer.
Il faut absolument un Ndeup national pour redonner au journalisme ses belles lettres de noblesse.
Heureusement, il y a dans ce monde, des Journalistes qui font honneur à la profession.La semaine écoulée a vu deux journalistes, une philippine, Maria Ressa et un russe, Dmitri Muratov, se voir attribuer le prix Nobel de la Paix. Pour leur professionnalisme et leur détermination à exercer leur métier dans les règles de l’art. C’est cela que l’on attend des journalistes de tous les pays du monde. Sans exception !
Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural