Ce que contient la lettre de Wade adressée à Hollande et Obama
«Une demande d’assistance judiciaire pour demander aux présidents François Hollande et Barack Obama de prodiguer des conseils à l’actuel Président de la République qui veut diriger le Sénégal comme une monarchie, transformant par des actes quotidiens le système démocratique de notre pays qui a toujours été l’exemple-phare de la démocratie en Afrique, de Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade en passant par Abdou Diouf, en système népotiste». Tel est l’objet des lettres ouvertes adressées aux deux hautes autorités.
Dans la copie des lettres dont Seneweb a reçu une copie, Me Abdoulaye Wade, ancien Président de la République, président du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr) et Mamadou Diop Decroix, coordonnateur de ladite structure, par ailleurs, ont listé un chapelet de faits pour mettre les deux autorités au parfum des anomalies qui se passent au Sénégal. Et les inviter à venir intervenir dès lors que «chacun de (ces deux) pays, dans un passé récent a eu à apporter au Sénégal une assistance judiciaire pour nous permettre de passer un cap difficile. (…). C’est fort de la coopération entre nos peuples, entre nos gouvernements et des expériences que nous faisons appel à vous, pour que vous nous apportiez votre assistance juridique, en émettant un avis dans un litige qui risque d’avoir de terribles conséquences. Cette assistance juridique sera, comme par le passé, un avis technique sans aucune immixtion dans nos affaires intérieures».
La correspondance dénonce que Macky Sall a pris «d’abord une mesure d’interdiction de sortie du pays contre 25 personnes de l’entourage du Président Wade, des anciens ministres et Hauts Fonctionnaires, toujours en vigueur depuis 2 ans sans qu’aucune poursuite judiciaire ne soit engagée contre eux ».
«Une impasse dangereuse qui risque de déboucher sur une confrontation»
Me Wade et Decroix pensent même que l’arrestation de Karim Wade est juste motivée par une volonté de l’écarter de la prochaine présidentielle. Ils disent en être convaincus surtout parce qu’«obnubilé par sa réélection en 2017, sans même avoir réalisé le moindre projet pour soutenir sa future campagne. Le nouveau Président élu, choisit d’entreprendre un projet de destruction de Karim Wade qu’il considère comme le seul qui pourrait être un adversaire sérieux. Et, comme il croit beaucoup aux féticheurs, ceux-ci lui auraient conseillé fortement de tout faire pour empêcher une éventuelle candidature de Karim Wade. Et d’expliquer: « Karim Wade fut donc accusé de détenir un patrimoine de 1 milliard d’euros, soit 1 131 503 315,305 USD, et jeté en prison sur la base de simples soupçons. A ce jour, il est le seul membre du gouvernement pendant les années du Président Wade à avoir été emprisonné. Il l’est encore aujourd’hui sans aucun fondement sérieux. Et cela fait bientôt deux ans».
Pour y arriver, regrette les signataires desdites lettres ouvertes, «une enquête tous azimuts avait lancée avec le soutien d’une vaste campagne de lynchage médiatique : plus de 25 commissions rogatoires, une dizaine de missions d’enquêteurs et d’envoyés spéciaux à travers le monde. Résultats : la somme retenue dans l’arrêt de renvoi contre Karim Wade est tombée à 180 648 000 euros ou 204 516, 000. 000 USD, soit une chute de 84% par rapport à l’accusation initiale. Toutes les commissions rogatoires furent négatives, les missions revinrent bredouilles».
D’ailleurs, précise les correspondances, c’est précisément pour ces raisons que ce front s’adresse à ces deux autorités pour solliciter leur «amicale intervention afin d’aider le Sénégal à sortir d’une dangereuse impasse qui risque de déboucher sur une confrontation».
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