Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE: Humilier la République!
L’opposition politique sénégalaise est dans son rôle: critiquer sans discernement tout ce que fait Le Président Macky Sall. C‘est dire que nous avons des opposants qui…s‘opposent les yeux fermés et les oreilles bouchées. Nous sommes aux antipodes de ce qui se fait dans toutes les démocraties modernes où les oppositions sont des…oppositions de …propositions.
Prenez le cas de la Grande Bretagne où il y a ce que l‘on appelle un Shadow Cabinet en d‘autres termes un Cabinet de l‘ombre que l‘opposition au parlement britannique met en place. Ainsi tous les membres du gouvernement en exercice ont des pendants dans l‘opposition. Si un jour cette majorité changeait de bord, ce Shadow Cabinet est tout de suite opérationnel et sans délai.
Chez nous, on s‘oppose en ne proposant rien. Au contraire on détruit ou essaye de dénoncer toute action d‘intérêt national qui, selon elle, est souvent enrobée d’une couche de politique…politicienne. Hélas, cette posture n‘est pas nouvelle et c‘est comme une marque de fabrique des opposants sénégalais. Donc le fait de dénoncer l‘achat de l‘avion de commandement pour…le président de la République du Sénégal, ne devrait étonner aucun observateur de notre vie politique.
Souvenez-vous, au début des années 1970, quand le Président Léopold Sédar Senghor avait décidé de construire une grosse structure pour abriter la future foire internationale de Dakar (Fidak) devenue, le Centre International d‘échanges du Sénégal (CICES). L‘opposition de l‘époque avait crié au scandale financier en disant que c‘était un gouffre à milliards.
Cette infrastructure avait coûté 3 milliards de Francs CFA. C‘était l‘un des plus grands centre d‘échanges dans l‘Afrique de l‘Ouest. Il était couru par les pays d‘Afrique, d‘Amerique, d‘Asie, d‘Europe pour exposer leurs dernières technologies. Les premières années de ces foires mobilisaient les Sénégalais qui y faisaient de bonnes affaires.
C‘est dire que tout le monde était convaincu que Léopold Sédar Senghor agissait en visionnaire voulant mieux faire connaître notre pays dans une structure moderne. En définitive, avec le temps, tous les contestataires du projet piaffaient d’impatience à l’approche de la Fidak, pour y emmener toute la famille. Elle était devenue un haut lieu de retrouvailles entre camarades de promotion qui s’étaient perdus de vue depuis des lustres.
C’était aussi des moments intenses d’échanges et d’expositions de nos produits locaux, pour encourager le Consommer local, entre autres, sans oublier les producteurs de la sous région avec des produits mal connus par les Sénégalais.
On ne peut pas ne pas penser à ce comportement en évoquant la polémique née de cette affaire d’achat de cet avion du président de la République du Sénégal et non de Macky SALL. L‘opposition trouve là du grain à moudre pendant cette période pré électorale, parce qu‘elle se sent désœuvrée. Au lieu de s’activer pour préparer sérieusement les élections locales, elle se met à pinailler sur un avion qui sera un bijou de famille de la République et va servir au moins, pendant 2 voire 3 décennies, 2 ou 3 successeurs de Macky SALL. Ils pourraient l’utiliser pour représenter dignement le Sénégal, partout dans le monde. Mais comme nos opposants sont de véritables…
Politiciens, au sens de Eleanor Roosevelt, qui disait que le politicien ne pense qu‘à la prochaine… élection! Eh oui! Nous avons entendu un opposant affirmer qu‘en achetant ce nouvel avion, Macky SALL n‘est pas prêt de quitter le pouvoir à la fin du mandat. Pour ce politicien, obsédé qu’il est par la présidentielle de 2024, il affirme sans sourciller que Macky sera candidat à sa propre succession.
C‘est de la Météo politique qui n‘engage que son métrologiste autoproclamé. En ayant un tel comportement, l’opposition n’est elle pas en pleine contradiction avec son fameux Pacte de Bignona.
Que je sache, le Pacte ou la Déclaration de Bignona bannit toute attitude ou comportement ou…déclaration, susceptible de saper la cohésion nationale.
En effet, si on se met à évaluer l‘achat d‘un avion sur son coût supposé exorbitant et suggérer que cette somme aurait pu servir à financer le retard dans la mise en place de quelques structures de base dans certaines localités, ce n’est pas là un populisme dangereux qui peut saper l’Unité nationale, prônée par le…pacte de Bignona. Faire cette comparaison du déficit dans nos infrastructures, qui est inhérent à tous les pays en développement, et l’achat d’un avion pour la République, dites moi si ce n‘est pas mettre le Pouvoir actuel en mal avec le Peuple.
Donc, 72 heures à peine après cette fameuse déclaration, on sort une telle Déclaration, on se demande comment le Pouvoir et l‘Opposition pourraient respecter cette litanie de vœux pieux qui, en définitive, n’engagerait que ceux-là qui l‘ont publié. D’ailleurs, on s’interroge toujours à quelle fin?
Si nous entrons dans cette logique, il faut, par exemple, fermer toutes nos ambassades à l‘étranger, rapatrier nos diplomates qui coûtent beaucoup de sous au trésor public et l‘argent…économisé!? servirait à nous débarrasser des abris provisoires.
Mieux, arrêtons la construction du Stade olympique de Diamnadio, prévu pour abriter les Jeux olympiques des Jeunes que notre pays aura le privilège d’accueillir après une rude compétition entre plusieurs candidats. Là aussi, ces ….économies, serviraient à remplacer tous nos abris provisoires. On peut donner des exemples, aussi saugrenus les uns après les autres, en suivant la logique infantile, de certains opposants enivrés par la recherche effrénée du pouvoir suprême dans notre pays.
Ce que nous devons tous avoir à l‘esprit, dans nos pays en développement, tout est prioritaire.
Mais comme nous vivons dans un monde globalisé, il y a un minimum que chaque République doit remplir pour intégrer dignement la Communauté internationale.
Alors que la question a été soulevée au village, sous l’arbre à palabre, un vieux sage, avec son bon sens paysan, se demande si, l’ancien premier…Premier Ministre de Macky, Abdoul Mbaye pour ne pas le nommer, a bien réfléchi en proposant qu’on gèle l’achat de l’avion pour combler le déficit de salles de classe.
A-t-il évalué combien d’abris provisoires auraient pu être éliminés avec les dépenses de son cabinet, son parc automobile, les salaires de ses conseillers, et sa caisse noire. Non! Quand il s’agit de symbole de la République, il faut qu’on cesse de faire du populisme démagogique de mauvais goût! A ce jeu, nous risquons tous de retourner à nos huttes en paille dont la toiture doit être changée, à chaque fois qu‘il y’a des rafales de vent. Retournons alors à l’époque de l’homme de Cro Magnon qui vivait de chasse et de cueillette.
Sans dépense aucune ! Y a bon le retour…au passé…décomposé!?.
Mieux, je suggère, au futur successeur de Macky SALL, s‘ii est issu des rangs de l‘opposition, qu‘il vende l‘avion pour construire des dispensaires et autres structures de base dans notre pays. Après, quand il voudra se déplacer pour assister à l‘Assemblée générale des Nations Unies à New York, qu’il fasse de….l’avion stop, auprès d’un de ses homologues africains. Quand il s’agira d’un déplacement en Afrique, notre futur président voyagerait à dos d’âne ou de chameau qui est plus endurant.
S’il accepte cette sorte d‘humiliation pour notre pays, pour faire du populisme, la logique voudrait, qu’il cesse de se faire escorter et qu’il renonce à tous les privilèges que lui a attribués la République.
Ce serait la fin des protestations et autres grèves et revendications pour l’augmentation des salaires ou des indemnités. On vivra alors dans une extrême pauvreté comme le souhaitent certains démagogues. On serait ainsi dans une période de mieux…vivre!? parce que retournant…à la Vie Bio, comme c’est la mode de nos temps modernes! C‘est ce qu‘on appelle un…retour à la vie naturelle quand on va se bousculer avec les crapauds pour boire l’eau des marigots. Ce serait une démocratie populaire tropicalisée comme le réclament nos activistes et patriotes autoproclamés!?
Tous les Citoyens vivraient en parfaite…égalité comme le souhaitent nos opposants sont des adeptes de Jean Cocteau qui disait que « l’égalité c’est trancher ce qui dépasse ».
Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural