Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE: Contradiction flagrante
La Cour de Justice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a semblé donner un avis favorable à la requête de Me Abdoulaye Tine qui rejetait le parrainage dans le système électoral sénégalais. A la lecture du texte des. Juges communautaires, nos Politiciens professionnels ont tous sauté sur cette occasion rêvée pour jubiler comme des jeunes d’un quartier qui viennent de remporter une coupe navetane.
Tous les leaders politiques de l’opposition et particulièrement ceux-là qui ne parvenaient pas à intéresser 0,8 ou1 pour cent de l’électorat sénégalais pour se faire parrainer, comme le stipule la loi sur le parrainage.
Cette humiliation a rendu plus farouche leur opposition au pouvoir en place. Mais à regarder de très près le contenu de cet arrêt ou cette décision de la Cour de Justice de la CEDEAO, on remarque une phrase du texte où les juges nous disent que cette loi sur le parrainage n’est pas ….DISCRIMINATOIRE! Que je sache, l’objet de la requête de Me Tine était de dénoncer une loi discriminatoire dans la mesure où tous nos politiciens recalés crient au scandale car selon eux, la Loi sur le parrainage est….DISCRIMINATOIRE parce qu‘elle a permis de les éliminer. Loin d’être un juriste j’aimerais bien qu’on nous dise si faire une loi pour rationaliser l’élection présidentielle est source de discrimination . En tous les cas, selon les Juges de la CEDEAO, cette loi sénégalaise sur la parrainage est loin d’être DISCRIMINATOIRE. Tout le reste du texte n’est que de la littérature et nous les profanes, ce que nous retenons c’est le caractère non DISCRIMINATOIRE de cette Loi. Pourtant nos politiciens professionnels ont noyé ce terme non DiSCRIMINATOIRE du Texte dans du verbiage, pleine d’émotion, hé oui l’émotion négre, vide criant à une victoire qui n’en est pas une ! Maintenant la critique intégrale et de fond de cette décision ou cet arrêt des juges communautaires , nous la laissons aux professionnels du Droit. D’ailleurs on a remarqué quelques droits de l’hommistes se ranger du côté des contestataires de la loi pour ne pas dire de l’opposition. Eux aussi ils sont dans un commentaire où le sentimentalisme guidé par l’émotion (n’est ce pas Père Léopold) l’emporte de loin sur les arguments de Droit.
Cette critique de la loi sénégalaise sur le parrainage nous a amené à voir, dans la sous région et dans le reste du monde, quelle est la pratique dans ce domaine.
Dans l’espace CEDEAO, nous avons pris deux exemples le Bénin et le Mali.
Au Bénin, pour prétendre être candidat à la présidentielle, il faut être soutenu par 10 pour-cent de l’ensemble des Députés et des Maires des communes.
Au Mali, pour être candidat, il faut être parrainé par 10 Députés et 5 Conseillers Municipaux.
Au Sénégal il faut au moins 0,8 ou1 pour-cent (soit près de 66.000 électeurs)de l’électorat donc de citoyens pour qu’on valide la candidature à la présidentielle. Et, le parrainage a toujours existé pour les candidatures indépendantes. Aucun parti politique ou membre de la société civile ou droit de l’hommiste n’a jamais levé le petit doigt pour contester les parrainages imposés aux candidats indépendants.
Maintenant parmi ces trois lois lois de parrainage au Bénin, au Mali et au Sénégal quelle est la plus démocratique ? Ne nous faisons aucun complexe, la loi sénégalaise est de loin la plus démocratique.
Imaginez qu’on applique la loi du Bénin ou même du Mali au Sénégal on risquerait d’avoir un candidat…Unique parce que aucun de ces candidats à la candidature ne pouvait rassembler autour de lui 10 députés ou élus locaux. Diable arrêtons ces critiques qui n’ont aucune logique et regardons la réalité en face !
Mais dans tout cela, où étaient ces Juges de la CEDEAO pendant l’organisation de l’élection présidentielle 2021 au Bénin ? Étaient-ils en vacances judiciaires ou bien ils n’ont pas osé adressé une injonction au gouvernement de Patrice Talon pour bloquer le parrainage dans ce pays? Au Bénin, presque tous les maires et députés sont de la mouvance présidentielle. Allez demander à un opposant d’avoir 10 pour-cent de l’ensemble des députés et des maires c’est lui demander de s’auto-eliminer d’office dans un pays où l’opposition avait boycotté les élections législatives.
Dans le reste du monde, en France, le système du parrainage a été adopté en 1962. Dans ce pays il faut 500 élus pour parrainer une candidature à la présidentielle. Que je sache, la Cour Europeenne des Droits de l’homme n’a jamais jugé que cette loi française était discriminatoire.
Aux États-Unis, la présidentielle est organisée autour des grands électeurs. Si la majorité des citoyens votent pour vous cela ne vous garantit pas d‘être le futur locataire de la Maison Blanche. Demandez à Hillary Clinton(candidat démocrate)qui avait obtenu plus de 3 millions de voix du vote populaire que son rival républicain, Donald Trump mais grâce au système des grands électeurs institué par le législateur américain, ce dernier remporte le scrutin. Sous d’autres cieux on pourrait penser que c’est injuste mais pour le Législateur américain c’est le respect des règles du jeu électoral au pays de l’Oncle Sam.
Alors arrêtons de…tropicaliser la Démocratie en Afrique. Les États africains vivent dans un monde globalisé et les pratiques démocratiques ont des fondamentaux universels où le Citoyen est au centre de toute décision mais chaque pays a sa loi électorale. Mais ici, nos Politiciens aiment pinailler sur des questions crypto personnelles ou événementielles . Mme Eléonore Roosevelt avait bien raison d’écrire que: les Grands Esprits discutent des idées, les Esprits moyens discutent des événements, les Petits Esprits discutent des Gens. Les uns et les autres, se retrouveront, dans leur for intérieur, dans une de ces définitions très pertinentes.
Parlant toujours de politique, Eléonore Roosevelt explique : Un politicien pense à la Prochaine….Élection. Demandez vous quels sont ceux qui pensaient à l’élection de 2024 alors qu’on sortait à peine de la présidentielle de 2019? Suivez mon regard !
Ce comportement est diamétralement opposé à celui de l’homme d’Etat qui selon toujours Eleanor Roosevelt, pense à la prochaine….Génération. Qui a pensé à démissionner volontairement de la présidence de la République pour permettre à la jeune génération de prendre en mains les destinées de notre pays au moment où en Afrique la mode était de se faire élire à la présidence à…Vie.? Ici, il s’agit bien du Père Léopold homme d’Etat et grand bâtisseur de la Nation sénégalaise. C’est lui qui a organisé le premier Festival Mondial des Arts Negres, 6ans après notre accession à la souveraineté internationale. Ce Festival aura permis de montrer à la face du monde que les Noirs longtemps brimés et humiliés ont une Culture que le reste du monde doit reconnaître et permettre à la jeune….génération de se décomplexer face aux autres. Désormais ils iront sans complexe pour négocier d’égal à égal, entre États souverains.
Le Père Léopold ne dénonçait-Il pas la détérioration des termes de l’échange pour que le commerce mondial soit équitable? Cette question est encore d’actualité quand les occidentaux continuent toujours d’accentuer ce déséquilibre en leur faveur. Le Père Léo, toujours lui, appelait toujours à favoriser le métissage Culturel et Biologique pour présager la Civilisation de l’Universel, avenir de l’Humanité. L’Histoire lui a donné raison avec l’élection à la présidence des États-Unis d’Amérique pays le plus puissant du monde, d’un métisse(d’un Noir et d’une Blanche), Barack Obama. Cette année encore, le Chantre de la Négritude, là où il est à côté du Seigneur, doit avoir un sourire de satisfaction en apprenant qu‘une métisse(d’un Noir et d’une Asiatique) Kamala Harris, vient d’être portée à la Vice-présidence des USA, la première puissance mondiale.
Voilà l’homme d’Etat, prospectif, parce qu’il a toujours pensé aux autres en agitant des idées qui traversent toutes les générations. Merci Père Léo.
Abdou GNINGUE, Journaliste Citoyen du monde rural