Troisième……mandat? (Par Abdou GNINGUE)

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Joe Biden le nouveau chef de l’Exécutif américain est enfin investi ! C’est le monde entier qui dit ouf! Et le nouveau locataire de la Maison Blanche n’a pas perdu du temps pour effacer toutes les mesures qui éloignaient les États-Unis du reste du monde. Ce pays va réintégrer l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en payant les arriérés dus, l’UNESCO, les accords de Paris sur le Climat, l’accord sur le nucléaire iranien.

En fait, Biden  qui était en phase avec  son mentor de président, Barack Obama, quand il prenait ces décisions au nom du peuple américain, fait comme s’il entamait un….Troisième mandat du premier président Noir des États-Unis. Il va terminer ce que Obama avait entrepris mais ne pouvait faire aboutir à cause de…la majorité mécanique républicaine au Sénat qui soutenait la politique de Donald Trump.

Réputé très proche des populations les plus démunies pour ne pas dire des gagne-petits, le régime démocrate va certainement confirmer cette réputation. Il n’est donc pas étonnant que le Président Biden propose que la paye horaire  pour les agents fédéraux soit doublé et porté à 15 dollars de l’heure. Les familles américaines vont recevoir une sorte de bourse…familiale de 1600 dollars pour faire face aux difficultés causées par la pandémie du Covid 19. Il a aussi promis de régulariser les près de 15 millions de sans papiers qui vivent depuis plusieurs années sans pouvoir sortir du pays et rendre visite à leurs familles. Une décision qui pourrait ne pas être difficile dans la mesure où la plupart des sans papiers ont été régularisés par des gouvernements républicains.

Il y a ici une sorte de paradoxe car le parti républicain, réputé conservateur,  un peu éloigné du peuple, est la destination des hommes d’affaires américains qui ont besoin de main d’œuvre dans leurs sociétés et autres domaines agro-alimentaires employant beaucoup de migrants. C’est pourquoi les présidents républicains leur font ce cadeau. Les Démocrates ayant une majorité relative au Sénat, grâce à la Vice-présidente Kamala Harris ( le Numéro 2 de l’Exécutif américain) qui va présider les séances à chaque fois qu’il faut donner la majorité au Président Biden.

Cet autre paradoxe de la vie politique américaine où ce que l’on appelle chez nous la majorité mécanique, fonctionne à plein régime dans ce pays. Donald Trump en a bénéficié pendant son règne. S’il n’y avait pas une majorité au Sénat il allait être destitué dès 2019 pourtant beaucoup de sénateurs républicains avaient reconnu que Trump avait commis des fautes graves mais ils ne se ont pas rangés du côté des démocrates pour que la destitution soit actée. Grâce à la majorité….mécanique (des républicains) il a évité d’être balayé du pouvoir. Cette deuxième tentative de destitution de Trump pourrait être la bonne, car les Démocrates sont majoritaires au Congrès. Ils devraient être appuyés par au moins 17 Républicains pour pouvoir appliquer cette destitution dont l’objectif final est de faire en sorte que Donald Trump ne puisse plus être candidat à une élection américaine malgré ses plus de 70 millions de partisans fanatiques. Certains républicains souhaitent que cette destitution aboutisse pour que leur parti puisse repartir sur de nouvelles bases. Et adieu au Trumpisme qui leur a fait perdre, et la présidentielle et la majorité au Sénat.

La Chambre des Représentants va déposer l’accusation devant les membres du Sénat ce lundi et le procès pour sa destitution va démarrer le 8 Février 2021. De jour en jour les preuves s’accumulent pour enfoncer Donald Trump. La dernière en date est cette révélation de nos confrères du New-York Times où l’ancien locataire de la Maison Blanche avait demandé à un haut responsable du ministère de la justice d’inverser les résultats de l’élection en sa faveur. Ce qui prouve, encore une fois, que Donald Trump a utilisé tous les subterfuges pour rester, encore 4 ans, au pouvoir. Toutes ces tentatives vont se retourner contre lui et l’éloigner, pour de bon, de la vie politique américaine et par ricochet, des affaires du monde.

Revoilà nos militaires maliens, encore sur la sellette, à l’occasion du sommet en visioconférence des chefs d’Etat de la Communauté Économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). On a vu le Colonel Assimi Goita président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) et Vice président assis à côté du président de la transition Ba Ndao qui représentait l’Etat malien à cette rencontre de chefs d’Etat. On se demande ce qu’un Vice-président vient chercher à la réunion. Il n’y a pas à se creuser les méninges car le Colonel Goita était là pour intimider son président dans ses prises de parole et montrer que les militaires sont toujours les maîtres du jeu au Mali. Il a été ridicule parce que les chefs d’Etat lui ont demandé de dissoudre immédiatement son CNSP, comme stipulé dans les documents qui régissent la transition au Mali. Ils ne lui ont même pas permis de prendre la parole pour s’expliquer sur le retard de cette dissolution qui devait intervenir dès la mise en place des organes de la transition. Avec ces militaires qui traînent les pieds, j’allais dire les godasses, on se demande si au bout de la transition il y’aura des élections au Mali.

Dans l’affaire de Boubacar Seye dont l’organisation s’occupe des questions de migration, Me Moussa Sarr qui était invité d’une radio de la place, affirme que M.Seye ne devrait pas être mis en prison mais plutôt celui qui a diffusé ou publié ses propos. Alors je m’attendais à ce que son hôte ( notre consœur Bineta Diallo de RFM) lui demande de préciser sa pensée mais de tout cela Rien, Nada, Touss. Alors dans mon entendement c’est les journalistes et les médias qui ont diffusé ou publié les propos de Boubacar Seye qui devraient être attraits devant la justice. Pour suivre cette logique de Me Sarr, les journalistes n’ont qu’à se préparer à rejoindre les pensionnaires de la citadelle de Rebeuss car, précise l’avocat, la loi ne condamne pas celui qui a prononcé les paroles mais celui qui les  a diffusées ou publiées. Et si ces paroles sont diffamatoires ou mensongères Maitre ?  Dieu sait qu’on en entend partout dans ce pays à travers les différentes radios si on ne les lit pas dans nos journaux. L’autre question est , pourquoi la journaliste n’a pas demandé au juriste d’expliquer, à nous autres profanes, l’esprit et la lettre de cette fameuse loi évoquée pour mettre Boubacar Seye en prison. Un journaliste doit toujours rester en veille et ne pas se laisser intimider par son invité. Quand on prépare une émission où on invite des spécialistes ou techniciens, on nous apprenait à l’école de journalisme, d’être bien documenté pour pouvoir apporter la contradiction ou des répliques intelligentes pour mieux éclairer ses auditeurs ou lecteurs. Je ne donne pas de leçon de journalisme, je ne fais que partager ce que nos maîtres nous ont appris.

Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural

 

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