Alioune Tine : «Le procès de Karim Wade est un enjeu pour l’image de la justice sénégalaise»
Le tout nouveau directeur d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, Alioune Tine, a déclaré que le procès de Wade-fils est un enjeu pour l’image de la justice sénégalaise. En ce sens, il estime que les deux parties doivent faire preuve de sérénité et de responsabilité pour que cette expérience puisse servir le Sénégal. Mais, de l’avis du désormais ex-président du Comité sénégalais des droits de l’homme (Csdh), le limogeage du procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Alioune Ndao, les mauvais traitements subis par Karim Wade, et autres, ne donnent pas une bonne image de la justice. «Ce qui se passe vraiment ne nous donne pas une image très exigeante», a indiqué Alioune Tine, invité de l’émission ‘’Grand jury’’ de la Rfm ce dimanche 25 janvier.
Alioune Tine a aussi souligné que le refus de Karim Wade de comparaître devant la barre n’est pas une attitude à faire jaillir la vérité. Pour lui, à travers ce procès, le Sénégal a besoin de faire le point et de savoir la vérité. Mais, il estime qu’il faut appliquer les règles de l’art. «Il faut le faire dans le respect des droits humains, dans le respect d’un procès équitable», a laissé entendre M. Tine, qui ajoute qu’«il faut respecter la présomption d’innocence». Cette dernière, pour lui, est un noyau dur en matière de droit de l’homme. Sur ce, le nouveau directeur d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, estime que le Sénégal doit se donner les moyens d’avoir une loi sur la présomption d’innocence.
L’ancien président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) a également déclaré que le Sénégal a besoin, aujourd’hui, d’éradiquer «les phénomènes de mal gouvernance et de détournement de fonds, qui, selon lui, détruisent nos sociétés». En ce sens, Alioune Tine a fait savoir que ce qui passe au Nigéria avec le groupe islamiste Boko Haram, est dû en partie à «la corruption de l’élite politique».