Fermeture de la dernière usine productrice de médicaments: Les employés alertent!

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Des problèmes économiques sont évoqués comme motifs pour justifier cette fermeture qui remonte au 15 janvier 2020. Ainsi, près de 250 employés, dont 117 permanents, sont envoyés en chômage. Cette entreprise pharmaceutique fait partie de celles qui fabriquaient la chloroquine jusqu’en 2002, quand l’Organisation mondiale de la Santé a décidé de retirer ce médicament du marché. En sus, Medis Sénégal produisait également des médicaments génériques (Paracétamol, fer acide folique, parégorique, Doliprane, Paluject, Quinine…), accessibles au pouvoir d’achat des pays africains.

Ne sachant plus à quel se vouer à cause de leur avenir qui est hypothéqué, les travailleurs de cette entreprise alertent sur leur situation, mais également sur les conséquences qui pourraient découler de cette fermeture, dans un contexte où l’usage du célèbre médicament appelé nivaquine refait surface par le gré de la propagation du coronavirus.

Secrétaire général de la section locale du Syndicat des Industries chimiques du Sénégal, Médoune Diop, s’en est ouvert à Emedia.sn. A l’en croire, c’est à la date du 2 janvier 2020 que la Direction générale leur a fait part de son intention d’envoyer les employés en chômage technique, sans aucune concertation au préalable. Surpris de cette décision, ils ont, sur ces entrefaites, saisi l’inspection du travail. Et, à leur grande surprise, ils ont été informés, par message, le 15 janvier 2020, de la fermeture de l’entreprise.

« Depuis lors nous avons eu à contacter les autorités étatiques notamment la présidence de la République. Nous avons écrit des correspondances aux ministères concernés à savoir le ministère de la santé, le ministère de l’Industrie et le ministère du travail pour leur expliquer la situation. Mais, malheureusement, rien n’a été fait pour décanter la situation », regrette Médoune Diop.

Selon le syndicaliste, quand l’entreprise a décidé de fermer en évoquant des problèmes financiers, les employés, après concertation, avaient décidé d’abandonner certains de leurs avantages de l’année 2020 pour sauver la société. « On avait demandé à ce que le personnel soit repris et qu’on laisse tomber certaines de nos avantages pour l’année 2020 mais la direction a essayé de faire une sourde oreille. Elle a dernièrement, à cause de la Covid 19, saisi la Direction de la pharmacie et du médicament pour dire qu’il pourrait avoir une rupture de médicaments au Sénégal. On a été saisi par la Direction de la Pharmacie et on a donné notre version. On attend le rapport. Cela peut surement mener à une réquisition du personnel sinon à une solution correcte », a expliqué M Diop.

Aujourd’hui, avec ses pairs, il interpelle l’Etat du Sénégal. «On voudrait que l’Etat, pour éviter ce qui est arrivé à d’autres entreprises, nous aide. Nous demandons à l’Etat de mettre sa patte en essayant d’aider l’entreprise financièrement, administrativement et stratégiquement. On sent qu’on est laissé à nous-mêmes. Pour nous, il est anormal qu’une entreprise qui est le fleuron de l’industrie pharmaceutique au Sénégal soit laissée á elle-même», se désole Médoune Diop.

Pour lui, si les autorités étatiques ne prennent pas en charge cette question, il pourrait y avoir une pénurie de médicaments au Sénégal surtout en cette période où la Covid 19 dicte sa loi. « D’après les données, l’Etat importe des médicaments à hauteur de 137 milliards de francs. Si l’entreprise ne reprend pas ses activités, l’importation des médications va s’accroitre », prévient-il.

 

 

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