Rampino et Gadiaga risquent 5 ans de prison ferme
Trois mois avec sursis pour Gaston Mbengue et 5 ans de prison ferme pour Moise Rampino et Cheikh Gadiaga, telles sont les réquisitions du parquet. Ces derniers ont comparu, hier, à la barre pour répondre, entre autres, des délits d’association de malfaiteurs, tentative d’extorsion de fonds, complicité de diffamation et exercice illégale de la profession du journalisme. 5 ans de prison ferme, c’est la peine que risquent les prévenus Moise Rampino et Cheikh Gadiaga. Le premier nommé a comparu, hier, à la barre pour répondre des délits d’association de malfaiteurs, tentative d’extorsion de fonds, complicité de diffamation et exercice illégale de la profession du journalisme. Tandis que Cheikh Gadiaga et le promoteur de lutte Gaston Mbengue sont respectivement poursuivis pour tentative d’extorsion de fonds, diffamation et complicité de diffamation.
Il ressort des débats d’audience que le sieur Gadiaga a mis sur pied un site d’information dénommé Sénégal-info avant d’engager Moise Rampino. Ce, pour s’attaquer à des personnalités publiques comme le Ministre des Finances Amadou Bâ, Mamour Diallo, le DG du Cadastre, l’opérateur économique El Hadji Mor Ndao, le colonel Issa Niang, Cheikh Alassane Sène et le Directeur des ADS, Pape Maël Thiam. C’est sur ces entrefaites qu’une plainte a été déposée à leur encontre pour diffamation. Ils ont été interpellés et l’enquête préliminaire et l’information judiciaire ont révélé que le promoteur de lutte Gaston Mbengue était aussi impliqué dans cette affaire. Son rôle serait de jouer le rôle de médiateur entre les mis en cause et les personnes diffamées. L’enquête révèle encore que le promoteur a réclamé de l’argent au colonel de la Douane pour le compte des prévenus. Devant la barre, hier, Rampino a reconnu sans ambages être l’auteur des articles incriminés. Il a déclaré : « j’assume mes écrits. Et je l’ai fait pour combattre le régime de Macky Sall et répondre aux articles commandités par le Ministre de l’Economie et des Finances dans certains sites ». Par ailleurs, il a nié les accusations selon lesquelles il s’est présenté comme un journaliste. « Sur trois articles, je me suis concerté avec Cheikh Gadiaga et sur d’autres, je les ai faits de mon propre chef », a-t-il précisé. Les parties civiles réclament 200 millions de francs Cfa Interrogé à son tour, Cheikh Gadiaga a reconnu être le propriétaire du site Sénégal-Info. Sur une question de savoir pourquoi il a engagé Moise Rampino, il a rétorqué que c’est parce que ce dernier lui avait fait croire qu’il était journaliste lors de leur séjour carcéral au Camp pénal. « C’est pour toutes ces raisons que je l’ai nommé rédacteur en chef. Je lui payais la somme 250 mille francs Cfa le mois », a-t-il soutenu. Pour sa part, Gaston Mbengue a soutenu s’être rapproché de Cheikh Gadiaga pour le réconcilier avec Amadou Ba. C’est ainsi que ce dernier, leur a donné une somme insignifiante en guise de reconnaissance. Constitué pour assurer les défenses et les intérêts de Pape Maël Thiam et du Colonel Issa Niang, Me El Hadji Diouf a réclamé la somme de 200 millions de francs Cfa pour toute cause et préjudice confondus. A l’en croire, les mis en cause sont coupables des faits qui leur sont reprochés. C’est pourquoi la robe noire a demandé aux prévenus de payer solidairement la somme qu’elle réclame. Invité à faire ses réquisitions dans cette affaire, le maître des poursuites demeure convaincu que les prévenus sont coupables. Ainsi a-t-il requis à leur encontre 5 ans de prison ferme contre Gadiaga et Rampino, et 3 mois avec sursis contre Gaston Mbengue. Une peine sévère selon Me Ousseynou Fall, avocat de Moise Rampino. « Je commence à croire qu’il y a une justice sélective dans ce pays. Comment on peut requérir 5 ans de prison ferme contre Rampino, 3 mois avec sursis contre Gaston Mbengue ? Cette partialité dans le traitement de la procédure est anormale », a dit l’avocat qui a plaidé pour une application bienveillante de la loi. Les avocats de Gaston Mbengue et de Gadiaga ont plaidé la relaxe pure et simple, arguant que leurs clients ne sont coupables de rien. Toutefois, l’affaire a été mise en délibéré pour jugement devant être rendu le 8 janvier 2019. Cheikh Moussa SARR