EMPRUNT OBLIGATAIRE «SENELEC 6,5% 2018-2025» / 38,250 milliards de FCFA empochés. Makhtar Cissé : «On a eu plus que ce qu’on attendait»
Selon Mouhamadou Makhtar Cissé, la fourniture d’électricité doit être un service banalisé qui ne doit pas attirer l’attention de tous les jours et que Senelec devienne une entreprise normale dont on ne parle que pour annoncer de bonnes nouvelles. Le directeur général de la boite s’exprimait, hier, lors de la cérémonie de partage des résultats de l’emprunt obligataire « Senelec 6,5% 2018 2025 », en présence ainsi du secrétaire général permanent au ministère du Pétrole et des Energies, Mademba Bitèye, du directeur général de CGF Bourse, Marie Odile Sène Kantoussan, du directeur général d’Impaxis Securities Ababacar Diaw.
M. Cissé a indiqué que 30 milliards étaient recherchés à l’origine et ils se sont retrouvés avec 38,250 à peu près. « Ce n’est pas un emprunt que nous célébrons, ce sont les significations de cet emprunt qui nous intéressent. Cette signification, pour nous, c’est que les fondamentaux de ce pays sont solides. Si la Senelec, entreprise publique, doit aller sur le marché financier sous -régional lever sur un mois 38 milliards avec parfois des souscripteurs de la zone hors Uemoa, c’est le signe que le Sénégal est un pays stable, un pays attractif », a-t-il fait savoir.
C’est avec beaucoup de fierté qu’il a noté que des Sénégalaises personnes physiques, pour plus de 600 personnes, ont souscrit. «C’est un signal positif vis-à-vis de la Senelec, de son redressement, de sa performance. Nous faisons le serment de mériter cette confiance » a-t-il soutenu.
Et de mentionner qu’il y’a quatre jours, la commission de régulation du secteur de l’électricité a dépouillé l’appel d’offres pour la construction d’une nouvelle centrale solaire dans le cadre de l’opération Banque mondiale. « Au terme de la sélection, nous avons obtenu les prix les plus bas pour l’énergie solaire jamais pratiqués en Afrique : 26 francs le kilowatt /h pour deux groupes qui nous permettront de construire 60 mégawatts à Touba et à Kahone, 60 méga-watts solaire supplémentaires qui viendront s’ajouter au notre et conforter le mix énergétique qui est l’axe prioritaire de la politique énergétique pour le Sénégal. »
« C’est l’attractivité de notre pays que nous soulèverons, mais c’est également la confiance retrouvée en Senelec qui doit rester performante. Des actions de ce type, dit-il, nous permettront de réussir cet objectif : mettre à la disposition des Sénégalais, une électricité de qualité et travailler à travers un mix énergétique intelligent, à la baisse des prix de production et de vente. Après avoir relevé le défi de la disponibilité de l’électricité, on aura toujours des coupures, des pannes, mais ce qui est évident, c’est qu’on veut banaliser la fourniture de l’électricité comme dans le pays normal que nous sommes.»
« Au-delà de la disponibilité pour les ménages et pour les entreprises, l’élément le plus déterminant aujourd’hui qui est dans notre perspective et qui est la finalité du plan ‘’Yessal Senelec 2020 », c’est de faire de l’électricité un facteur de compétitivité pour l’économie nationale. Nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’avoir un gisement de gaz énorme qui nous place dans le top 10 mondial, à la limite, et ne pas faire de notre pays un hub énergétique. Pour ce faire, il faut bien qu’il y ait un opérateur aux normes qui s’appelle Senelec, qui rassure et qui assure », disserte Mouhamadou Makhtar Cissé.
Et de conclure : « Ce défi est de faire de l’énergie un facteur de compétitivité pour l’économie du Sénégal en baissant le coup pour les entreprises pour que cela ne soit plus une contrainte sur les entreprises après avoir levé la contrainte sur les ménages et les interruptions indisposées. » Pour revenir au contexte, le Directeur général de CGF, Bourse Marie Odile Sène Kantoussan, a indiqué qu’il s’agit d’un emprunt obligataire par appel public à l’épargne : une opportunité de placement qui offre une rémunération (taux d’intérêt) de 6,5% par an, net d’impôt pour les résidents au Sénégal. Sa durée est de 7 ans dont 2 de différés d’intérêts qui seront payés semestriellement à partir de la date de jouissance des titres fixés au 27 mars 2018.
« Le remboursement du capital sera aussi semestriel à raison du paiement du dixième du capital. Les souscriptions étaient ouvertes à toute personne physique ou morale, résidente ou non dans l’espace Uemoa. Le consortium CGF et Impaxis Securities a eu l’honneur d’être mandaté par Senelec pour la structuration et le placement de l’emprunt obligataire », a-t- elle précisé. Avant d’ajouter que l’opération a connu un franc succès et a été souscrite, dans les délais prévus, à hauteur de 127,5%. « Globalement, 19 SGI sur les 29 de l’Uemoa, membres des syndicats, ont participé à la collecte des souscriptions. La particularité de cet emprunt est qu’il a été favorablement accueilli par le marché, sans aucune exigence de garantie de la part des investisseurs ».
Les deux membres du consortium ont assuré 81,66% du placement de l’opération, soit une collecte de 31.234.950.000 sur les 38,250 milliards. Les personnes physiques ont souscrit à l’opération pour un montant total de 337.758.000 soit 8,83% du montant collecté. 28,76%, soit 11 milliards de FCFA, pour les banques.