L’expulsion de diplomates est un « tournant » pour le Royaume-Uni
L’expulsion massive de diplomates russes par des pays occidentaux après l’empoisonnement d’un ex-agent double au Royaume-Uni pourrait constituer un « tournant » dans les relations avec la Russie, a estimé mardi le chef de la diplomatie britannique. De son côté, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov voit dans la décision prise par une vingtaine de pays le « résultat des pressions colossales » de Washington. Vingt-trois pays, dont 16 membres de l’Union européenne et les Etats-Unis, ont décidé d’expulser au moins 116 diplomates russes dans le cadre de représailles coordonnées.
« Jamais auparavant autant de pays ne se sont unis pour expulser des diplomates russes », a souligné mardi le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson dans le quotidien The Times. « Je pense que les événements d’hier pourraient constituer un tournant », a-t-il ajouté. « L’alliance occidentale a pris des mesures décisives et les partenaires du Royaume-Uni se sont unis contre l’ambition irresponsable du Kremlin. »
Après l’expulsion de 23 diplomates russes par le Royaume-Uni -laquelle Moscou a réagi en expulsant à son tour des diplomates britanniques-, il s’agit d’un « nouveau coup dur pour les services de renseignement russes qui mettront des années à s’en remettre », a-t-il poursuivi. Un « geste provocateur » Moscou, qui nie être à l’origine de l’empoisonnement, a vu dans ces expulsions un « geste provocateur » et promis de riposter.
« Il va sans dire que cette mesure inamicale ne restera pas sans conséquences et que nous allons forcément y répondre », a prévenu le ministère russe des Affaires étrangères. « Quand on demande à un ou deux diplomates de quitter tel ou tel pays, tout en nous murmurant des excuses dans l’oreille, nous savons précisément que c’est le résultat des pressions colossales, d’un chantage colossal qui constituent, malheureusement, l’arme principale de Washington sur la scène internationale », a déclaré M. Lavrov.