La présidentielle sans Khalifa Sall : un cas, deux écoles / Barthélémy prêche-t-il pour sa propre paroisse ?
Nous avons paraphrasé le général de Gaulle, parlant de la différence entre Arabes et Français pour lire Barthélémy Dias, qui, se prononçant sur le format de candidature en étude dans Manko, a déclaré que Khalifa Sall reste le seul plan valable. Pendant ce temps, Bamba Fall soutient le contraire et pense que le leader de Rewmi peut être la meilleure pièce de rechange pour jouer le rôle de l’édile de la capitale, qui risque d’arriver au rendez-vous de ses ambitions présidentielles avec quelque retard. C’est dire qu’il y a deux écoles qui s’affrontent autour de l’équation Khalifa Sall. Il est vrai que la position du maire de la Médina parait plus réaliste du fait de l’absence d’un profil de présidentiable chez les autres responsables de Taxawu Ndakaru, gravitant autour de Khaf’. Ces derniers n’ont pas d’envergure nationale connue comme c’est le cas avec Idy. Mieux, Seck, en cas d’absence de Karim Wade de la prochaine présidentielle, peut ramasser les marrons du châtaignier après la dispersion du Parti démocratique sénégalais, qui se serait forcément éclaté en plusieurs pôles, et compenser le gap qui a séparé Manko (388 188 voix) de Wattu Senegaal((552 095 voix) lors des dernières législatives.
Par contre, l’attitude de son camarade de Mermoz-Sacré-Cœur est plus conforme au principe selon lequel il ne doit pas se passer au Sénégal une élection présidentielle sans un candidat du Parti socialiste (qui a participé à toutes les échéances depuis les législatives du 17 juin 1951 sauf aux législatives de 2007). C’est, pour mémoire, au nom de ce principe que la boîte de Pandore a été ouverte entre la bande à Khalifa Sall et cette menée par Ousmane Tanor Dieng, accusé, à tort ou à raison, de servir les intérêts de l’Alliance pour la République.
Dès septembre 2017, Barthélémy a, dans une vidéo postée sur sa page Facebook, annoncé la couleur en déclarant sa candidature au prochain congrès socialiste face à Tanor. Une manière de se positionner comme le plan B en cas d’invalidation de la candidature de Khalifa Sall. «Macky Sall aura en face de lui Khalifa Sall ou un pro Khalifa à chaque échéance électorale», avait averti Dias-fils.
Ainsi, Barth’ gagne au plan personnel en se présentant à la place de Khalifa et à tout à perdre en se rangeant derrière un autre leader non encarté Ps. Toute la question est maintenant de savoir s’il roule pour ses propres intérêts ou si son combat politique intègre une dynamique de groupe. S’agissant de la deuxième question : la réponse coule de source. Pour diriger le Sénégal, il faut justifier d’une base politique au-delà de Mermoz-Sacré-Cœur et d’une expérience d’homme d’Etat qui transcende sa qualité de maire et d’ex-député.