150 000 enfants sont en dehors de l’école selon Cosydep

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La situation de l’exclusion scolaire des enfants prend des proportions inquiétantes. La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a restitué des études faisant état de plus de 1 500 000 enfants qui sont en dehors de l’école (soit 47% de l’ensemble des enfants d’âge scolaire). Les régions de Kaffrine, de Diourbel, de Tambacounda, de Louga et de Matam sont les plus affectées par le phénomène.

En se référant aux données du recensement général de la population en 2013 et de l’étude Orlecol de 2015, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) fait état de «plus de 1 500 000 enfants en dehors de l’école (soit 47% de l’ensemble des enfants d’âge scolaire). Sur 10 enfants hors école, près de 8 n’ont jamais été scolarisés alors que seulement 2 sur 10 sont déscolarisés».

C’était hier, jeudi 6 juillet, à l’occasion d’un atelier de restitution et de partage des résultats sur la revue documentaire des enfants hors de l’école.

Pour jauger cette situation préoccupante pour un système éducatif efficient, la Cosydep est revenue sur l’étude Orlecol de l’Unicef en 2015 qui fait savoir que «sur les 3 332 809 enfants hors du système formel classique, ceux qui sont dans les systèmes alternatifs sont les plus nombreux (1 759 717). Les autres enfants en situation de risque sont respectivement ceux qui n’ont jamais été scolarisés (1 248 258) et ceux qui ont décroché (324 834)».

Les régions de Kaffrine, de Diourbel, de Tambacounda, de Louga et de Matam sont les plus affectées par le phénomène hors école qui constitue un facteur bloquant de l’obligation scolaire de 10 ans. Il faudra comprendre par là que les variations entre zone rurale et zone urbaine sont très marquées. En milieu rural, on dénombre 60% d’enfants hors l’école, tandis que cette proportion est de 30% en milieu urbain.

 

«Les systèmes alternatifs accueillent beaucoup d’urbains, tandis que le nombre de décrochages est sensiblement le même dans les deux zones», nous fait savoir le consultant, non sans relever que les causes de la déperdition scolaire tournent autour des difficultés économiques des familles, de l’analphabétisme de certains parents qui leur fait perdre de vue l’intérêt de l’école et l’insuffisance d’une offre éducative adaptée aux besoins des parents.

C’est pourquoi, le consultant de la Cosydep préconise l’établissement d’une «situation de référence quantitative et qualitative des enfants hors système scolaire pour mieux maîtriser le contexte d’intervention afin d’adapter l’école aux apprenants et non pas les apprenants à l’école ».

«Les besoins de la communauté doivent être en phase avec les curricula du système éducatif. Ces résultats sont parcellaires. Les acteurs doivent aller plus loin dans cette étude pour tirer les résultats nécessaires pouvant déboucher sur des solutions », nous confie le consultant Malick Diop.

Face à la prééminence des besoins économiques sur les besoins éducatifs au niveau des ménages, le Coordinateur national, Cheikh Bow, a rappelé d’abord que «le Sénégal a raté le train de l’histoire sur les objectifs millénaires de développement (OMD). Beaucoup d’enfants ont été laissés en rade ».

A l’heure de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (Odd), le Coordinateur national a relevé que la « Cosydep a entamé un état des lieux pour être en phase avec l’obligation scolaire de 10 ans. C’est un prétexte pour accélérer le processus d’identification de ces enfants ».

Dans cette même perspective, Malick Diop estime qu’il est devenu impératif de s’arrêter pour apprécier l’effort et les réalisations faites depuis plusieurs décennies pour donner l’orientation et la qualité souhaitées au système éducatif.

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