Attributions des blocs de Rufisque offshore à Total : l’Etat perdrait 300 milliards par an

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L’attribution à Total des blocs pétroliers de Rufisque offshore profond et de l’ultra-profond, dessert le Sénégal. Selon le niveau de production, l’accord avec la multinationale française pourrait faire perdre à l’État jusqu’à 300 milliards de francs CFA par an. Explications du journal Le Témoin.

Par Mamadou Oumar Ndiaye

Il se dit que Total, présenté comme «major» était cinquième dans le classement général mais, tout de même, deuxième dans celui des capacités techniques et financières établi par Pétrosen à propos des deux blocs qui étaient en jeu. En additionnant les deux (critères généraux + ctf), Total était troisième ! Ce, sur six compagnies postulantes dont BP-Kosmos, Cairn Energy, la chinoise Nexxon (filiale de Cnocc), l’australienne Woodside, Africa Energy, etc.

Le consortium BP-Kosmos arrivait en tête du classement aussi bien général que celui spécifique concernant les capacités techniques et financières. En deuxième position dans le classement général pointait Cairn, 4e en capacités techniques et financières. La compagnie pétrolière proposait beaucoup plus que Total pour les mêmes blocs attribués.

Pour avoir une idée du manque à gagner financier que représente pour le Sénégal cette signature avec Total au détriment d’autres multinationales plus offrants, il suffit d’examiner le contrat de partage de productivité (oil profit) auquel a fait allusion le Premier ministre jeudi dernier à l’Assemblée nationale. Ce partage de production, qui intervient après récupération donne ceci : avec BP Kosmos : jusqu’à 30.000 barils/jour : État (35%-)-BPK (65%). De 30001 barils à 60 000 : (40/60). De 60001 à 90000 (50/50). Le pourcentage en faveur de l’État passe à 54 à partir de 90001 jusqu’à 120.000 barils/jour. Au-delà, l’État prend 58% et le reste va à BP Kosmos.

L’offre de Total en date du 28 mars donnait ceci : 0 à 50.000 Bj : 25% pour l’État contre 75% pour Total, 50001-100 000 (30/70), 100001- 150 000 (35/65). 1500001-200 000 (40/60). Production supérieure à 200 000 barils /jour : 50/50.

Si ces chiffres ne vous disent rien sans doute, ils mettent en jeu des montants financiers colossaux. Analyse d’un spécialiste des hydrocarbures avec l’exemple d’une fourchette de production de 145.000 à 148.000 barils par jour. On constate que BP Kosmos cède à l’État 58% contre 35% seulement pour Total. Soit 23 points de différence. Sur une production journalière de 149.000 barils, cela représente 34.270 barils.

A 50 dollars le baril en moyenne, cela représente 1. 713.000 dollars soit 850 millions FCFA par jour. Sur l’année, la production va chercher dans les 600 millions de dollars environ 300 milliards FCFA. Les contrats étant signés pour 45 ans, l’État aura perdu à l’arrivée 13.500 milliards environ. Autant de gagné pour Total !

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