Mise En Place De Coalitions: Aïda Mbodj Rame A Contrecourant
La distance semble se creuser davantage entre Aïda Mbodj et le Parti démocratique sénégalais (Pds-ancien parti au pouvoir de 2000 à 2012). Et pour cause, au moment où la formation libérale s’engage résolument dans la coalition Mankoo Taxawu Senegaal (coalition regroupant l’ensemble des forces vives de l’opposition en perspective d’une liste unitaire aux prochaines législatives), l’égérie de Bambey semble avoir opté pour une autre démarche.
A Tivaouane Peulh où elle procédait à la cérémonie de remise de financement et de diplômes de formation à des GIE (Groupement d’intérêt économique) de femmes spécialisées dans la transformation de fruits locaux, la présidente du groupe parlementaire des «Libéraux et démocrates» a battu en brèche les coalitions tous azimuts qui se créent en perspective des législatives de juillet. «Il ne sert à rien de nous compromettre dans des coalitions hétéroclites et contre-nature» a-t-elle dit.
A l’en croire, les politiques doivent changer de démarche dans leur offre, en s’investissant dans des actions de développement plus convaincantes et à même de susciter l’adhésion des populations. Elle avouera par ailleurs que les partis traditionnels ne sont plus opérationnels. « La politique menée par les partis traditionnels ne paie plus. Désormais, il suffit de convaincre les populations par le travail et les actions de développement ».
Face à cette faillite partagée de l’Etat et des partis, Aïda Mbodj propose son Alliance Nationale pour la Démocratie (AND) comme une alternative crédible dans un contexte de démission de l’Etat devant les aspirations des populations « Quand l’Etat démissionne devant sa population, l’esprit travailliste reste l’ultime recours », a-t-elle martelé avant d’ajouter que « AND devient une alternative crédible. Nous sommes un mouvement politique certes, mais nous avons choisi de nous investir dans le développement. Nous proposons une nouvelle façon de pratiquer la politique qui consiste à aider à l’autonomisation des femmes et à la prise en charge des groupes vulnérables».
Devant la population de Tivaouane Peulh, les hommes politiques en ont eu pour leur grade. La «lionne du Baol» les a invités à faire preuve de modestie en sachant qu’ils ne représentent qu’une minorité de la population. «Nous ne représentons que 30% de la population, ce sont les 70% qui constituent la majorité silencieuse qui vont nous départager», leur a-t-elle lancé. Aïda Mbodj qui se met déjà dans la peau du Macron sénégalais espère faire de bons résultats aux prochaines joutes électorales.
Auteur: Daouda GUEYE – Sud Quotidien