Ansoumana Dione adresse une lettre au Président Macky Sall

ASSAMM

Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux

Récépissé n°10602 du 14 mai 2014 – Adresse : Cité Filaos – Villa 14 bis – Rufisque – tel : 77 550 90 82

Rufisque, le 05 décembre 2014

Son Excellence Monsieur Macky SALL,

Président de la République du Sénégal

Objet : prise en charge des malades mentaux au Sénégal

Excellence,

Lors du Conseil des ministres de ce mercredi 03 décembre 2014, vous aviez donné des instructions au Gouvernement pour la prise en charge, en priorité, de la question des malades mentaux au Sénégal. Dès lors, il appartient à Madame le Ministre Awa Marie Coll SECK de se mettre aussitôt au travail pour traduire dans les meilleurs délais possibles, votre engagement très important que nous saluons encore ici à sa juste valeur, pour répondre aux nombreuses aspirations toutes urgentes et légitimes des populations en matière de santé mentale. Mais, malheureusement, nous tenons surtout à attirer votre attention sur la mauvaise volonté de votre Ministre de la Santé et de l’Action Sociale qui nourrit paradoxalement une haine viscérale très lointaine et incompréhensible pour cette couche extrêmement vulnérable de notre société.

Pour rappel, en 2002, suite à une audience, le Président Abdoulaye WADE avait demandé à ce même Ministre Madame Awa Marie Coll SECK de nous accompagner pour la construction à Kaolack au profit de notre Association, du Centre d’Encadrement et de Traitement, prévu exclusivement pour la prise en charge médicale gratuite et la réinsertion sociale, à tour de rôle, des malades mentaux errant partout à travers le pays. A notre grande surprise, elle avait catégoriquement refusé de le faire et finalement c’est avec son homologue Madame Awa GUEYE KEBE, alors Ministre de la Famille et de la Solidarité Nationale, à travers la Direction de l’Action Sociale, que cette grande structure a été construite en 2004, en parfaite collaboration avec notre organisation. Egalement, lors du Conseil des ministres tenu au lendemain de la célébration sur notre invitation à ce même centre de Kaolack, de la Journée Mondiale de la Santé Mentale, le 10 octobre 2012, présidée par le Professeur Awa Marie Coll SECK, vous lui aviez vous-mêmes donné des instructions pour l’exploitation de ce nouveau centre psychiatrique avec notre Association, pour l’avoir initié seule et en tant que bénéficiaire. Sur ce point précis, elle n’a rien absolument voulu faire si ce n’est que de nous interdire même l’accès à ce centre et pire encore, elle a refusé aux malades mentaux errants pour qui il a été construit d’y accéder pour ne pas bénéficier d’une prise en charge médicale leur facilitant une bonne réinsertion dans la société.

Pour toutes ces raisons, entre autres, nous vous demandons solennellement de bien vouloir prendre toutes vos responsabilités puisque ce n’est point le Professeur Awa Marie Coll SECK qui a même eu à arrêter injustement depuis l’année dernière, notre subvention annuelle de cinq cent mille francs, obtenue en 2004 avec le régime sortant du Président Abdoulaye WADE, qui va traduire votre bonne intention pour les malades mentaux. En vérité, si elle voulait réellement se mettre à leur chevet, elle n’aurait jamais dû empêcher la tenue du Conseil interministériel sur l’errance des malades mentaux qui devait normalement se tenir au cours du premier semestre de l’année 2013, dont le Document introductif que nous avions nous-mêmes élaboré en compagnie du Professeur Aïda SYLLA, Chef de la Division de la Santé Mentale, au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, avait fait l’objet d’une importante réunion de partage, le jeudi 28 février 2013, avec plus d’une soixantaine de participants, venus de plusieurs ministères et organisations concernés, à l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS).

Excellence, concernant le problème des malades mentaux au Sénégal, nous disposons assez d’arguments très solides pour étayer nos propos à l’endroit du Ministre Awa Marie Coll pour qui nous n’avons jamais eu de complexe à travailler en parfaite collaboration pour venir en aide à cette frange défavorisée de notre population. Seulement, dans notre pays et ça, tout le monde le sait d’ailleurs, personne ne peut résoudre ce problème des malades mentaux en dehors de l’ASSAMM. Et, c’est ce qu’elle a toujours tenté de faire en vain malheureusement depuis son retour à la tête du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale. C’est pourquoi aussi, Monsieur le Président de la République, pour finir, puisque cette question vous préoccupe maintenant à ce point, pour en faire votre priorité clairement exprimée en plein Conseil des ministres, une audience avec notre Association est donc nécessaire pour vous aider à mieux apporter des solutions idoines aux nombreuses difficultés que rencontrent les malades mentaux et leurs familles qui souffrent depuis trop longtemps en silence. Ainsi, nous vous saurions gré des dispositions qu’il vous plaira de faire prendre pour cette rencontre que les populations apprécieront beaucoup, vu notre détermination à œuvrer avec désintéressement pour ces concitoyens ne jouissant pas de leurs facultés mentales.

Vous souhaitant bonne réception de cette présente missive, veuillez agréez, Excellence, l’expression de notre considération distinguée.

Ampliations :