Les dates repères et faits marquants l’histoire de la Lutte avec frappe au Sénégal_Par Omar Ngom Saala
PREMIÈRE PARTIEVers le quatorzième (XIVe) siècle, le premier roi des Guélewaar du
Sine Maissa Waly Dione officialise la lutte sans frappe comme une
activité de loisir royal durant son magistère vers 1350.La Lutte est une pratique populaire au Sénégal. Elle est à la fois
pratiques sportive, artistique et culturel. Dans la société
Sénégalaise, La Lutte revêt un caractère prestigieux.
Chez les enfants la lutte se pratique de façon spontanée.Vers le quinzième (XVe) siècle dans les royaumes
du Cayor, du Baol, du Sine, du Djolof, et dans une partie du Walo,
les techniques de lutte étaient combinées aux coups de points pour la
préparation des guerriers à la guerre. Comme le corps à corps était
l’ultime épisode des batailles, la lutte avec frappe remplissait
ainsi les fonctions d’une activité utilitaire préparatoire au métier
de soldat.
Le Lutte est réservée à l’élite et ceux qui prenaient part à ce
genre de rencontres étaient sélectionnés sur la base de leurs valeurs
morales et athlétiques. C’est ainsi que les jeunes étaient formés à
la discipline dés le bas âge
• Vers le 14eme siècle_Apparition de la lutte sans frappe par Maissa
Waly Dione le premier roi des Guélewaar du Sine vers 1350.
• Vers le 15eme siècle_Premier apparition de la frappe dans la lutte
dans les royaumes du Cayor, du Baol, du Djoloff, une partie du Walo et
du Sine à la préparation des soldats à la guerre.
• Vers le 19eme siècle_ La naissance de la lutte avec frappe comme
activité récréative et culturelle.
• Vers 1920_ La lutte sans frappe devient une activité de détente avec
la révélation de champions comme Pathé Diop de Yeumbeul, Ndeumbane
Thiaw et Babacar Thiaw de Yoff.
• Vers 1924_ L’arrivée des champions du Cayor et du Baol comme Médoune
Khoulé, Sanor Dieng et Diéry Sadio bouleverse les séances de lutte.
• Vers 1927_ L’arrivée du premier promoteur privé de lutte avec frappe
du nom de Maurice Jacquin.
• Le premier combat de lutte organisé sur un ring au cinéma Alambara
(cinéma El Malick Av. Blaise Diagne devenu Centre Commercial) et après
au cinéma Bataclan (devenu après Rialto sur l’actuel site de la BCEAO
siège) par Maurice Jacquin.
• La création de la première arène de lutte avec entrée payante sur
l’actuel site du crédit foncier par Maurice Jacquin.
• 1930_ La création des trois drapeaux (des arènes sénégalaises _de
l’AOF_du Cap Vert).
• Le 14 juillet 1931_La première hausse des cachets lors du combat
opposant Ousmane Séne et Babacar Thiaw deYoff qui était de 25 000
francs CFA dont 15 000 francs CFA au vainqueur et 10 000 francs CFA au
vaincu.
• Le 8 juin 1940_Le premièr plus gros cachet qui est de 130.000
francs Cfa reçu par Falang Ndiaye au sommet de sa gloire pour
affronter Modou Diakhaté de Rufisque.
• 1958_La première annonce de la construction d’une arène nationale de Lutte.
• Le 31 juillet 1958_La première trève d’une saison de lutte sur la
demande des chefs religieux.
• 1959 _Le premier organe de gestion de la lutte (FSLADA)
Fédération Sénégalaise de Lutte Amateurs et Disciplines
Assimilées.
• 1960_La catégorisation des arènes nationales de type A, régionales
type B, C et D.
• 1963_Le premier sponsor dans l’arène avec la compagnie Air France.
• 1966_La création de l’amicale du bureau des managers.
• 1973_Le premièr cachet qui atteint la barre de 1 000 000 de francs
cfa lors du combat opposant Mbaye Guèye contre Robert Diouf.
• Le premièr combat organisé au stade Demba Diop lors du combat
opposant Mbaye Guèye contre Robert Diouf par El Hadji Bassirou Diagne.
• 1975 _ Organisation du premier championnat de lutte avec frappe
saisons 1975-1976.
• 1976_La considération de lutte avec frappe comme un sport (decret
76-040 du 16-01-1976).
• 1984_Le couronnement du premier roi des arènes Manga 2.
• 1994_La mise en place du Comité National de Gestion (CNG) _arrêté
n°2020 du 21 mars 1994.
• 1997_Le premièr cachet qui atteint la barre des 7 000 000 de francs
cfa lors du combat opposant Tyson contre Moustapha Guèye.
• 1998_Le premièr cachet qui atteint la barre des 15 000 000 de francs
cfa lors du combat opposant Tyson contre Toubabou Dior.
• 1999_Le premièr cachet qui atteint la barre des 30 000 000 de
francs cfa lors du combat opposant Tyson contre Manga 2.
• 2006_Le premièr cachet qui atteint la barre des 60 000 000 de francs
cfa lors du combat opposant Tyson contre Yékini.
• 2010_Le premièr cachet qui atteint la barre des 100 000 000 de
francs cfa lors du combat opposant Tyson contre Yékini.
• 2016_La construction de la première arène nationale de lutte 58 ans
après la première annonce en 1958 et après 766 ans de pratique
officielle de la discipline au Sénégal (1350-2016).
Par Omar Ngom Saala
DEUXIÈME PARTIE
C’est à partir de 1927 avec l’initiative de Maurice Jacquin qui est
d’organiser des combats de lutte dans un lieu fermé avec entrée
payante que les autochtones prirent conscience d’organiser des séances
de lutte. Ils ont trouvé la nécessité d’avoir un cadre adéquat afin de
construire des arènes de fortune susceptibles de stimuler et de
mobiliser davantage les lutteurs et les amateurs de la discipline.
Jacquin est à l’origine de ce que
l’on appellera plus tard les arènes, aujourd’hui dans les stades et
enfin demain dans une arène nationale depuis sa première annonce en
1958 par Monsieur Alioune Tall le premier secrétaire d’état aux sports
(l’équivalant du ministre des sports).
Ces arènes appartenaient soit à une seule personne soit à un groupe
d’individus qui s’associaient avec pour principal objectif le partage
des bénéfices. Les lutteurs qui devaient s’y produire étaient
recrutés en fonction de leur popularité et les responsables
n’hésitaient pas à aller jusqu’à l’intérieur du pays pour la mise sur
pied de rencontres alléchantes.
Pour organiser, il fallait se procurer un récépissé d’entrepreneur de
spectacles à la Mairie.
Les plus célèbre étaient : Babacar Camara, Cantara Fall, Yakhya Diop,
Aly Diène, Maguette Codou Sarr, Mbaye Diagne Dégaye, Assane Dia, Abdou
Karim Dia, Makhary Thiam, Djiby Diop et plus tard dans les années 60′,
70 El Hadji Bassirou Diagne et El Hadji Cheikh Ngom.
Parmi les arènes régulièrement construites de 1930 à 1942 on pouvait citer :
o En 1930 les arènes Diagnistes
o En 1933 les arènes Sénégalaises
o En 1939 les arènes Pathé Diop
L’atmosphère qui régnait lors des combats était souvent faite de
passion. Les conflits ne manquaient pas surtout au niveau des
supporters. Ils aboutissaient quelquefois à de véritables batailles
rangées. Les arènes Pathé Diop furent entièrement détruites en 1942 à
la suite d’une rixe entre supporters de Bosco Sow et de Falang Ndiaye.
Il était aussi impossible d’harmoniser les positions pour faire un
programme unitaire en lutte. L’essentiel des activités des arènes
étant basé sur la recherche du profit. C’est dans ces conditions
qu’intervint la création du premier secrétariat d’Etat à la Jeunesse
et aux Sports en 1958 avec l’avénement du gouvernement de la
Fédération du Mali. Le Sècrétaire en l’occurence Alioune Tall
entreprit de mettre de l’ordre dans tout cela. Il aura comme
principaux objectifs la codification de la lutte traditionnelle pour
en faire un sport et la création d’une arène nationale à la place des
petites entités existantes. Sa première action fut de réunir les
responsables des arènes les plus importantes de l’époque.
Parmi les arènes régulièrement construites de 1958 à 1960 voir après
on pouvait citer :
o Arènes Sénégalaises de Fass
o Arènes Médoune Khoulé
o Arènes Sérères (Arènes Champs de course, Arènes Coumba Ndofène Diouf
de Alminko et Arènes Concorde de Kip Coco)
o Arènes Maliennes
o Arènes Souleye Ndoye (Rufisque).
La catégorisation des arènes nationales et régionales.Les catégories sont :
• Les Arènes nationales de catégorie A
• Les Arènes régionales classe de catégorie B
• Les Arènes régionales classe de catégorie C
• Les arènes régionales locales de catégorie D
Dans ces arènes trois drapeaux sont mis en jeu. Plusieurs générations
de lutteurs se sont illustrées à ces différents championnats qui
mettaient aux prises les lutteurs les plus populaires.
C’est de cette concertation est née la première fédération
de lutte en 1959. Adrien FALL en fut le premier Président. Une
commission chargée de l’élaboration des textes et des réglements fut
mise sur pied. On notait la date et l’heure du combat dans la rubrique
des annonces et on pouvait constater les indices d’un public assez
nombreux: 2 000 à 3 000 spectateurs. Par ailleurs l’arrêté promulgué
par le gouverneur interdisant ces combats de lutte entre le 1er Août
et le 1er Novembre 1958 sur l’ensemble du territoire du Sénégal à la
demande des chefs religieux qui prouvait la permanence des combats de
lutte. Ceci marqua le premier trève d’une saison de lutte le 31
juillet 1958 et ce qui est applicable jusqu’à nos jours.
Pour le palmarès des trois drapeaux de 1930 à 1960. Les champions les
plus régulièrs sont :
De 1930 à 1960
• Le drapeau du Cap Vert
• Le drapeau des arènes sénégalaises
• Le drapeau de l’AOF
De 1930 – 1940
• Médoune Khoule du Cayor,
• Ousmane Sène du Cayor
• Babacar Thiaw de Yoff.
• Ndeumbane Thiaw de Ouakam
De 1940 – 1950
• Abdourahmane Ndiaye
Plus connu sous le nom de Falang du Diander.bC’est lui qui a
véritablement domine cette décennie et il est considéré comme le
lutteur le plus populaire de tous les temps
• Bosco Sow de Yeumbeul
• Modou Diakhaté de Rufisque
• Souleye Ndoye de Yoff
• Talla Diagne de Yoff
• Modou Kane de Thiaroye
• Edouard Keita de Saint-Louis
De 1950 – 1960
• Fodé Doussouba Baldé Casamance
• Falaye Baldé de la Casamanace
• Bara Bara de Gambie
• Bécaye l de Dakar
• Demba Thiaw de Yoff
Par Omar Ngom Saala
Bonjour M. Ngom,
D’abord, vous me faites penser à un très grand lutteur du same patronyme, Ousmane Ngom de Saint Louis. Vous avez mentionné beaucoup de lutteurs de différentes périodes de la lutte sénégalaise. Bravo et merci. Je sais que vous ne pouvez mentionner chacun, mais je voudrais vous demander ce que vous avez pour Pierre Tènè Sarr, Doidou Baka, Guédj Diop…
Plus loin, avez-vous des informations sur un certain BOUBOU FAYE GUEYE, mon grand-père, dont son beau-frère m’a dit que jusqu’à son enrôlement pour la PREMIÈRE GUERRE MONDIALE, “ses omoplates n’ont jamais touché terre.” Son seul fils est mon père, né en 1920. Grand-père était de DÉNI BIRAME NDAO.
Merci pour vos efforts.
Mention spéciale au plus complet, ARN FALANG, que je n’ai pas vu lutter, bien sûr. FALAYE BALDÉ n’est pas très loin.
C’est toujours moi, le petit-fils de BOUBOU FAYE GUEYE, qui vous serait gré de bénéficier de vos connaissances en matière de lamb.
Dans ce domaine, notre pays est une mosaïque et, encore une fois, merci de partager avec moi sur Boubou Faye GUEYE.