DÉFENESTRATION DE NAFI N’GOM KEÏTA : Les minutes de l’audience avec Macky Sall, des révélations renversantes

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Sur le départ de Nafi Ngom Keita de l’Ofnac. Notre doyen et confrère Mamadou Oumar Ndiaye, patron du Témoin nous sert de fil rouge pour entrer dans les  coulisses du limogeage de la teigneuse présidente de l’Ofnac. Avec le style et la pertinence qu’on lui connait, M.O.N raconte les péripéties qui ont mis fin (prématurément?) au mandat de Nafi. Voici la vraie histoire racontée par M.O.N
 » Il  y a quelques semaines après sa conférence de presse retentissante, Nafi Ngom Keita  était reçue en audience par le président de la république qui lui aurait proposé trois postes prestigieux à l’étranger dont un de niveau continental.

Réponse (en Ouolof) de l’intéressé :   « ma bagne ! » elle confiera plus tard à ses proches avoir ajouté ceci à l’ intention du président : «tu veux m’enlever de l’OFNAC, mais je ne bougerai pas» apparemment, «lion qui dort»  est parvenu à ses fins hier. Il a profité  de la fin du mandat de l’ancienne patronne de l’inspection générale d’Etat (IGE) pour la limoger. Et, en même temps, signer la fin de la récréation de la lutte contre la fraude et la corruption ? En tout cas, il est à prévoir que la remplaçante de Mme Nafi Ngom Keita  veillera à ne pas indisposer le président voire à le fâcher, en s’en prenant à ses gens – «samay nit»  en ouolof. C’est l’expression que le «lion qui dort» aurait utilisée pour expliquer à un chef religieux  ce qu’il reprochait à la teigneuse patronne de L’OFNAC.

Laquelle, visiblement n’avait pas compris que la lutte contre la fraude et la corruption c’était destiné à la consommation extérieure et un peu pour jeter de la  poudre aux yeux des gogos sénégalais. Un peu comme cette opération  de retrait des enfants de (ou dans)  la rue menée à grand renfort médiatique et qui démarre opportunément la veille de la publication officielle d’un rapport du département d’Etat américain qui épinglait le sénégal pour la traite des personnes en allusion à ce phénomène  des talibés.

Dans tous les cas, et s’agissant de l’OFNAC, il ne fallait surtout pas prendre sa mission au pied de la lettre ! passe encore qu’on épingle quelques pékins qui rackettent les citoyens dans les services  publics, les collectivités  territoriales, quelques membres des forces de sécurité  pour faire illusion et  montrer que le président de la gestion «sobre et vertueuse» est intraitable avec les prédateurs du bien public, mais de là à prendre sa mission au sérieux au point de mettre en cause voire de saisir les procureurs  pour poursuivre des responsables de l’Alliance Pour la république et autres «sa may nit» du président , alors là, stop  et interdiction d’aller plus loin ! Pour montrer qu’on ne s’amuse pas et que la récréation est terminée, ordre aurait été donné aux procureurs de mettre les dossiers transmis par la dame sous le coude.

Dis donc, elle est gonflée celle-là, on lui demande de faire semblant et elle prend sa mission au sérieux ! Pour ne pas avoir bien compris ce qu’on attendait d’elle, la pauvre Nafi Ngom Keita a donc été limogée sans ménagement.

Comme Alioune Ndaw, le premier procureur spécial de la cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), qui n’avait pas saisi que tout ce que l’on attendait de lui, c’était  de jeter Karim Wade   en prison qui , lui aussi, prenant sa mission trop au sérieux au point de vouloir emprisonner d’autres dignitaires du régime de Wade  entre-temps ralliés au camp des vainqueurs, a appris son remplacement en pleine audience ! L’un et l’autre (Alioune ndaw et Nafi Ngom ndour Keita), n’avaient pas compris qu’il est dangereux  d’outrepasser les limites non écrites fixées par le  «lion qui dort».

L’ex- présidente de l’OFNAC aurait dû avoir décrypté le message lorsque le président de la république  avait fait le mort lorsqu’elle avait sollicité une audience pour lui remettre «solennellement» son rapport d’activités.

Et lorsque, de guerre lasse, elle a fait sa fameuse sortie publique pour présenter ledit rapport et, non content, donné une interview fracassante à « walf tv», elle devait savoir que son sort était scellé.

D’ailleurs, dimanche  dernier, sur la même chaîne de télévision, le pamphlétaire Mody Niang, ex-conseiller spécial de la dame, n’a pas mis de gants pour expliquer crûment ce que la désormais ex-patronne de l’Ofnac reproche au président Macky Sall, à savoir de n’avoir jamais été chaud dans la lutte contre la corruption, d’avoir tardé à nommer son équipe, d’avoir traîné les pieds pour mettre en place son budget  «un budget insuffisant qui s’élève à 1,7 milliard seulement pour lutter contre la corruption à travers tout le Sénégal alors qu’une institution comme le Conseil économique social et environnemental dispose de neuf milliards» , d’avoir  protégé Cheikh Oumar Hann et Seck Ndiaye Wade, épinglés respectivement  pour leur gestion du Coud et pour une affaire de trafic de faux permis de conduire à Louga. Or, l’un et l’autre sont des responsables du parti présidentiel et, pour le président sa réelection en 2019 passe avant tout ! le parti avant la patrie, donc…. Il faut dire qu’à l’Ofnac, on s’est étranglé lorsqu’on a appris que Seck Ndiaye Wade a été promu président du conseil d’administration d’un fonds étatique  particulièrement liquide. Un pied  de nez à Nafi Ngom Keita ?  La politique du «samay nit», on vous dit ! Pour en venir à Mody Niang, bien qu’il ait démissionné de l’Ofnac, on peut présumer que,  comme le petit maure, tout ce qu’il dit, il l’a entendu sous la tente ! « 

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