Les avocats de Habré lancent un ultimatum de 48h pour sa libération
Quelques semaines après l’annonce du verdict du procès de Hissene Habre, ses avocats sont montés au créneau pour dévoiler des failles dans la composition de la juridiction qui a condamné à perpétuité l’ancien homme fort de N’Djaména. Me Ibrahim Diawara, un des conseils, qui parle de «processus vicié», dans cette affaire a dénoncé une détention arbitraire dont serait victime M. Habré.
Il justifie cela par la désignation de Amady Diouf, comme juge assesseur au sein de la Cae qui serait une violation du statut des Cae qui dans son l’article 11, au point 5 organise les conditions de désignation des magistrats au sein des Cae.
Face à cette situation, les avocats de Habré ont interpellé le président Macky Sall à prendre ses responsabilités. Ils ont également donné un délai de 48 heures, aux autorités en charge de cette affaire pour que leur client, en situation de détention arbitraire soit immédiatement libéré». «Nous interpellons le président Macky Sall qui a pris l’engagement de tenir un procès juste et équitable. Aujourd’hui, la nullité de cette décision est avérée d’un bout à l’autre. Le président Habré est aujourd’hui, dans une situation de détention arbitraire. Nous l’interpellons pour qu’il ne couvre pas les dérives de son ministre.
Et qu’il prenne ses responsabilités pour libérer immédiatement le président Habré». Pour Me Diawara, «les droits du président Habré n’ont cessé d’être piétinés dans cette procédure». Face à cette situation qu’il dit déplorer, l’avocat de Habré d’estimer que «le président Macky Sall se doit aujourd’hui de prouver que le Sénégal est un Etat de droit en libérant le président Habré. Il doit s’écarter de l’arbitraire qui guide le procès politique dans lequel l’a entraîné son ministre.
Dans ce processus judiciaire, le Sénégal avait une obligation : celle d’organiser un procès juste et équitable. Cette obligation découle de nombreuses conventions internationales signées et ratifiées par le Sénégal mais aussi garantie par la Constitution sénégalaise».