FORUM DE L’OBLIGATION MUNICIPALE AFRICAINE : « Le premier problème de financement, c’est l’insuffisance des ressources, alors qu’on a de grandes ambitions » (Khalifa Sall, maire de Dakar)

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S’exprimant, hier, au Forum de l’obligation municipale en Afrique, le maire de la ville de Dakar, par ailleurs président du Comité exécutif de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU), Khalifa Sall estime que le premier problème de financement des collectivités locales est l’insuffisance de ressources. C’est pourquoi les grandes ambitions ne peuvent se réaliser.

Le Forum de l’obligation municipale africaine s’est tenu, hier, en présence du maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall, du président de l’Association des maires du Sénégal (AMS), Aliou Sall, du président de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), Pierre Goudiaby Atepa, ainsi que d’autres acteurs venus d’autres pays. L’objectif, comme tente de le rappeler l’édile de la capitale, étant de réunir les collectivités locales du continent pour échanger sur la question du bond. De manière particulière ou générale, a-t-il soutenu, il s’agit d’explorer toutes les opportunités de financement des activités des collectivités locales d’Afrique et le curseur a été mis sur le bond car toutes les opportunités ont déjà été explorées au niveau des partenaires privées, financiers privés, techniques privés, internationaux, sous régionaux et régionaux.

«Pourquoi les grandes ambitions des villes sont irréalisables»

Aujourd’hui, poursuit-il, nous nous sommes dit qu’il faut que nous puissions explorer les opportunités que nous offre le bond ou l’emprunt. « L’exemple de Dakar qui avait été lancé pour ouvrir la voie, a connu le sort que vous avez tous vécu. Et donc, à partir de cette expérience, il faut continuer à ouvrir les autres portes pour les autres collectivités locales. Car, Dakar n’est qu’un précurseur mais près de 20 villes étaient en attente de lancer leur bond », note-t-il. Le président du Comité exécutif de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU) soutient qu’ils sont en train de réfléchir sur la meilleure manière de faire en sorte que les collectivités locales africaines puissent lancer des bonds dans des conditions d’efficacité. Cependant, a-t-il souligné, le premier problème de financement est l’insuffisance de ressources. Ce qui fait que les «grandes ambitions sont irréalisables».

«La situation de la collectivité locale diffère d’un pays à un autre selon le niveau, la qualité, l’ampleur de la décentralisation»

En effet, remarque t-il, ce qu’on appelle la non maîtrise des ressources est que l’Etat est en amont et en aval des processus. C’est lui qui fait la caisse et c’est lui qui le recouvre. « Au début de l’année, vous avez 30 milliards de budget et à la fin, vous vous retrouvez avec 15 milliards. Ce phénomène est source de problèmes. C’est pour cela que chacun de nous doit faire des ressources sûres pour construire durablement. Il faut donc savoir que c’est l’Etat qui nous a fait naître, donc il doit nous prendre en charge », exhorte-t-il.
« La nature juridique de la politique de décentralisation dans chaque Etat, c’était d’en faire des collectivités locales plus libres, pour qu’elles aient plus d’autonomie que d’autres. C’est ce qui fait que l’intervention des Etats peuvent différer d’un client à une autre, d’une région à une autre », fait-il savoir. Non sans indiquer que les collectivités locales sont des émanations de nos Etats et que la situation de la collectivité locale diffère d’un pays à un autre selon le niveau, la qualité, l’ampleur de la décentralisation.

«Les Etats doivent rester ouverts»

Dans certains pays, argue t-il, elles ne peuvent rien faire sans la garantie de leurs Etats tandis que, dans certains cas, elles sont libres de faire leurs projets. A en croire Khalifa Sall, ce qui est souhaitable, c’est que les Etats comprennent véritablement que les collectivités locales ont besoin de financements nouveaux, de financements innovants pour pouvoir prendre en charge les activités et les besoins que les populations ont émis. « Les Etats doivent rester ouverts », martèle-t-il. Par ailleurs, le patron de CGLU affirme que le premier choix du marché, c’est d’être crédible. Car le marché est comme la personne qui a son argent, elle ne l’investira que quand elle a confiance. « Donc, a-t-il conclu, il faut que le projet soit bon, la collectivité soit crédible de même que la gestion mais aussi que le projet soit rentable. Si tous ces cas sont réunis, l’investisseur s’engagera. »

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