Rendons l’exception sénégalaise possible

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  •  pressep
  • Au soir du 20 mars dernier, le Oui a obtenu la victoire. Incontestablement ! Les résultats
    officiels provisoires l’ont confirmé dans la presque totalité des régions du Sénégal. Sur un
    collège électoral national de 5 200 000 inscrits, avec globalement 1 959 873 suffrages
    valablement exprimés, le camp du Oui a obtenu 1 225 708 voix, soit un taux de 62,55% de
    votants. Alors que le camp du Non s’incline avec 734 165 voix, soit 37,45% de votants.
    Chers compatriotes, rendons grâce à Dieu Tout Puissant, quel que soit le camp d’appartenance
    affiché lors de ces joutes référendaires. Soyons tous fiers d’être sénégalais, un peuple qui a
    toujours marqué sa présence au rendez-vous avec l’histoire. Ce valeureux peuple a voté
    pacifiquement et dignement en délivrant son message puis, le OUI en est sorti gagnant.
    A toute la classe politique et, plus particulièrement, à Monsieur Macky Sall, Président de la
    République, un appel solennel est lancé pour bien décrypter ce message du vaillant peuple. Il
    exige de l’ensemble de la classe politique de ne pas se confiner à la périphérie des seuls
    résultats statistiques issus de ces joutes référendaires. Le peuple l’invite à examiner la valeur
    ajoutée, celle qualitative, apportée par les Sénégalais dans la marche de la démocratie et la
    consolidation de l’Etat de droit auquel nous rêvons tous. Une telle plus-value réside d’abord
    dans l’acceptation d’un constat évident : moins de 2 000 000 sur plus de 5 000 000 de
    compatriotes, soit 1/5 seulement de l’électorat a adopté le texte qui sera notre loi suprême
    dans quelques jours.
    Elle réside ensuite, dans la matérialisation des quinze points proposés, et parmi lesquels
    quelques-uns méritent une attention toute particulière. Il s’agit, d’une part, de la nécessité de
    conférer un sens et une portée élevés aux ressources naturelles qui devraient faire l’objet
    d’une évaluation diagnostique sérieuse avant toute décision ultérieure à prendre sur leur
    gestion et exploitation. Il est également question, d’autre part, de bien configurer le futur Haut
    Conseil des Collectivités Territoriales, de bien choisir et profiler les citoyens qui y siègeront
    afin d’éviter aux Sénégalais la création d’une assemblée- caisse de résonnance ou d’une
    chambre-casier pour clientélisme politique, à la place d’un véritable creuset d’échanges
    destiné à émettre des avis pertinents pour éclairer les décisions du Président de la République,
    porteuses d’une consolidation de la démocratie moderne, participative et d’un renforcement
    de l’Etat de droit digne d’une société du 21
    ième
    siècle.
    Enfin, cette valeur ajoutée d’ordre qualitatif qu’exige le peuple, à l’issue de ce référendum,
    appelle toutes les forces vives de la nation, partis au pouvoir comme ceux de l’opposition,
    société civile, syndicats de travailleurs, guides spirituels et leaders de tous bords, souvent
    opposés sur des choix et des lignes d’engagements politiques, à rester des frères et des sœurs
    appartenant à une même patrie et visant une même volonté de vie commune. La politique
    vise certes la prise du pouvoir et sa conservation, mais la morale et l’éthique nous
    commandent d’être mus essentiellement et uniquement par le souci d’une gestion saine et
    rigoureuse, impartiale et transparente des affaires de l’Etat, du respect des engagements pour
    le bien-être de chacun et de tous. Il appartient au Président de la République d’en montrer la
    voie, sans délai et aux autres parties d’en accepter le principe, sans conditions préalables, à
    travers un dialogue essentiellement fondée sur la mise en avant des intérêts supérieurs de la
    nation.
    Excellence, Monsieur le Président de la République, chers compatriotes, aucun de nous ne sait
    ce que nous savons tous ensemble, et le plus grand soulagement de l’écrasante majorité de la
    population, c’est-à-dire celui des quatre autres millions de Sénégalais qui n’ont pas voté au
    référendum du dimanche 20 mars 2016 est de savourer la réalisation de ce que les autres nous
    pensent incapables de réaliser.
    Excellence, Monsieur le Président de la République, Mesdames et Messieurs les leaders de
    mouvements partisans, Honorables chefs religieux et coutumiers, Chers défenseurs de la
    société civile, chers compatriotes, n’est-ce pas là une formidable opportunité à saisir pour
    magnifier, une fois encore, l’exception sénégalaise ?
    Vive le Sénégal uni dans la justice,l’éducation et le travail dans une Afrique de paix et de prospérité
    Papa Moustapha GUEYE citoyen

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