Pr Serigne Diop : «Ce que je pense de mes collègues Madior Fall et Mounirou Sy»
Ainsi au détour d’une question relative au qualificatif accordé à la position du Conseil Constitutionnel, le Pr Serigne Diop soutient mordicus qu’il s’agit bien d’un avis qui a été donné par les cinq sages …. C’est dans ce sens qu’il pense que ses collègues Ismaïla Madior Fall et Mounirou Sy se sont lourdement trompés en soutenant que le Conseil Constitutionnel a donné une décision.
«Ils (Madior Fall et Mounirou Sy) ont été tous les deux mes étudiants. Je les respecte beaucoup, mais ils se sont trompés sur cette question », fait remarquer l’enseignant Sérigne Diop. Et d’ajouter que «si nous continuons d’en parler, cette erreur pourrait avoir de lourdes conséquences chez nos étudiants qui pourraient faire une énorme confusion entre un avis et une décision du Conseil Constitutionnel. »
Invitant ses jeunes collègues à ne pas persister dans l’erreur, Serigne Diop rappelle que cela est d’autant plus vrai et justifié que leurs maîtres en droit constitutionnel, Seydou Madani Sy et Jacques Mariel Nzouankeu ont déjà tranché le débat. Ainsi s’est-il plu de citer le Pr Madani Sy qui disant : «il y en a qui disent que ‘’avis’’ ou ‘’décision’’, cela n’a pas d’importance. Pour un juriste, c’est très important. Un avis on en a fait ce que l’on veut ; une décision, elle s’impose. Mais le président de la République a utilisé l’article 51 qui lui permet d’avoir un avis, et c’est lui qui fait de l’avis ce qu’il veut! »
«Notre maître à nous tous, c’est le professeur Seydou Madani Sy qui dit que c’est bien d’un avis qu’il s’agit… Je ne comprends pas pourquoi nos deux collègues persistent en citant l’art 92 de la Constitution», dit-il. Et d’ajouter que le document envoyé par le Président au Conseil Constitutionnel était un avant projet de loi ou un document du travail qui n’est pas juridique. C’est pourquoi, enseigne Serigne Diop, on demande un avis parce-que le document en tant que tel ne fait pas encore partie du commerce juridique. Une manière pour l’ancien médiateur de la République de trancher définitivement le débat tout en tenant à indiquer qu’au plan scientifique et universitaire qu’il n’a aucun problème que le Président de la République utilise l’avis du Conseil Constitutionnel à sa convenance.