Mahammed Boun Abdallah Dionne : «En 2030, un Sénégalais sur deux sera citadin »
En 53 ans, le taux d’urbanisation a connu une croissance fulgurante au Sénégal. À peine de 23 % en 1960, il est passé, en 2013 à 45,2 %. Soit du simple au double. Et, selon les projections, il sera à 52,55 %, à l’horizon 2030, a indiqué Mahammed Boun Abdallah Dionne. Le Premier ministre qui a présidé, ce jeudi 3 février 2016, la cérémonie officielle d’ouverture du Premier Salon international de l’habitat de Dakar (Senhabitat Dakar) a aussi estimé qu’« en 2030, un Sénégalais sur deux sera citadin, si les prévisions se confirment ».
Cette urbanisation rapide est, selon lui, soutenue par la croissance interne des populations des villes à laquelle s’ajoute l’exode rural vers des centres urbains mieux dotés en services sociaux de base. Ce qui l’a poussé à dire qu’« une telle situation accentue notamment le déficit en logement estimé aujourd’hui, au Sénégal, à 300 000 unités d’habitation. Or, l’offre n’était évaluée en 2013 qu’à environ 5 000 logements par an, dont 1 000 par les promoteurs immobiliers et 4 000 pour l’autopromotion ».
Chef du gouvernement, il trouve que « l’émergence s’exprime toujours, à travers deux concepts majeurs : l’industrialisation et l’urbanisation. Le développement de l’habitat constitue, en effet, un puissant moteur de croissance économique et de compétitivité à long terme. Grâce notamment aux emplois directs et indirects créés, à l’impact du secteur du Bâtiment et des travaux publics, sur la formation du produit intérieur brut, on a coutume de dire que quand le bâtiment va, tout va. C’est justement grâce à son effet d’entrainement sur les autres secteurs. C’est ce qui justifie que l’habitat figure en bonne place, parmi les 6 secteurs prioritaires du Pse. Document de référence de nos politiques publiques qui traduit la vision du président Macky Sall », poursuit le Premier ministre.
Ce dernier d’ajouter, que « dans le scénario de décollage retenu pour le Pse, l’objectif moyen annuel visé en la matière par le Chef de l’État, est de créer 15 000 unités d’habitation par an. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement compte sur tous les professionnels de l’immobilier nationaux et étrangers, car l’écart est important entre nos capacités de production actuelles et les ambitieux objectifs qui ont été fixés ».
Des actions sont déjà engagées dans ce cadre. Et d’autres sont en préparation pour mieux prendre en charge la problématique du logement dans sa globalité, notamment, les aspects liés aux fonctions, à la fiscalité, à la production locale de matériel de construction, de composants et équipements du bâtiment.
Cette rencontre doit aussi nous permettre de faire le point sur le secteur de l’habitat et de bénéficier des expériences enrichissantes des autres pays, en vue de mieux apprécier la pertinence des réformes que nous avons engagées et d’atteindre plus vite les objectifs du Pse.