DJIBRIL NDIAYE DE GRAP: «Le référendum est un non sens. C’est un mandat de 7 ans qui sied à la réalité de nos pays en voie de développement»

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L’ancien numéro deux de MODEL a une seule préoccupation, servir son pays et son peuple. Djibril Ndiaye qui a eu à flirter avec le PVD de Serigne Modou Kara Mbacké, avant de cheminer avec Benoo Bokk Yakaar et le président Macky Sall, a cherché sa voie depuis 2013 où il a porté sur les fonds baptismaux la « Grande Alliance Patriotique  » ( GRAP ). L’actuel Secrétaire général de AFTU s’est voulu un homme politique et non un politicien, un patriote œuvrant pour l’intérêt collectif, non préoccupé par des strapontins ou autres privilèges qui font courir les acteurs du landerneau politique. C’est cela aussi qui explique que l’intellectuel et le cadre qu’il est ( il est titulaire d’un master en transport et logistiques) a longtemps partagé ses ressources et ses moyens avec ses concitoyens. Il est ainsi au chevet des populations sénégalaises de manière générale, pour surtout partager avec elles, les ambitions et les rêves, pour sortir des impasses et de l’ornière. Le parti politique qu’il partage avec tous ceux épris de justice et de paix, s’est voulu un parti des justes équilibres. GRAP n’est pas ainsi un élément de BBY ou de la mouvance présidentielle. Non plus ce parti n’est pas du côté de l’opposition traditionnelle. Ses animateurs et membres ne sont mus disent-ils, que par des principes de vérité, de dignité, de justice. De la même manière qu’ils peuvent apprécier les actes probants du régime politique actuel, de même ils sont aussi portés vers des suggestions et critiques objectives de l’action gouvernementale. Le leader de GRAP Djibril Ndiaye ( il est aussi le fils du célèbre Ndiaga Ndiaye ) transporteur a procédé avec votre journal préféré à l’analyse de la situation politique actuelle du pays. Favorable pour l’établissement d’un mandat présidentiel de 7 ans, il n’est pas pour la tenue d’un référendum, qui pour lui est un non sens. Les autres leaders Gackou, Baldé, Macky, sont des frères à lui, mais, pour celui qui a annoncé la participation de sa formation politique à la prochaine législative, ce qui importe en premier, c’est son pays, le Sénégal. Il invite tous les autres ( majorité comme opposition ) à avoir la même attitude et préoccupation.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis né à Dakar et j’ai grandi ici. J’ai fait mes études primaires et secondaires à Khombole. Je suis revenu à Dakar quand je faisais la cinquième. J’ai eu mon Brevet au CEM Ahmed Tidiane de Pikine en même temps que votre consœur Aïssatou Diop Fall. Après, j’ai fréquenté le Lycée Abdoulaye Sadji, là où j’ai obtenu mon Bac. Puis j’ai fait l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. J’ai eu mon Master en transport et logistique à l’IST. Aussi, j’ai fait la formation en transport urbain et inter- urbain. Je suis un des co-fondateurs de AFTU qui a commencé ses activités en 2005. Mais le projet a commencé réellement en 2000. Depuis cette date j’assure le Secrétariat général de AFTU. Je m’active dans le transport urbain, inter- urbain et chez les gros porteurs.

Pouvez- vous revenir sur votre cursus politique?

C’est de manière informelle que j’ai ’ai commencé à faire la politique. Je soutenais un frère, un oncle, qui était au PVD, avec Serigne Modou Kara Mais après les élections de 2007, vu que ce dernier avait soutenu Me Abdoulaye Wade «sans condition», nous avons voulu participer ou bien gouverner avec le président Wade. Ce qui n’a pas été possible, parce qu’il y a eu un clash. Le Model a vu le jour. Ibrahima Sall était le Secrétaire général et j’étais son adjoint. C’est là où j’ai pris goût à la politique. Nous sommes le premier parti politique, en 2008-2009, à collaborer avec Macky Sall à sa sortie du Pds. Après 2009, on a collaboré avec le Président Sall jusqu’en 2012. J’étais aussi le coordonnateur de Macky 2012 à Khombole et ses environs. A l’époque, le président Macky Sall n’était pas bien connu à ce niveau, mais on était parvenu à avoir, à l’issue des élections de 2012 un résultat positif en étant deuxième derrière Abdoulaye Wade à Khombole. Après tout cela, le président Sall a gagné les élections de 2012. Je suis resté pendant six à sept mois sans avoir de répondant, après avoir fait beaucoup de choses pour le président de la République. Je me suis dit que si tu ne fais de la politique, la politique va te passer dessus. Avec des amis nous avons créé la Grande Alliance Patriotique (GRAP), c’était en mars 2013.Pendant les élections locales de 2014, on a eu à présenter des listes à Pikime et à Porokhane. Aujourd’hui le maire, Dr Aly Djaby, qui est à Porokhane vient de notre parti. C’est moi qui l’ai investi, qui l’ai soutenu jusqu’à ce qu’il gagne la commune de Porokhane. Il n’avait pas encore fait la politique. On a eu 10 conseillers dans le département de Pikine. Brièvement, c’est ça notre bilan politique depuis qu’on a créé le parti. 2014 a été l’année de nos premières élections.

Etes- vous de la mouvance présidentielle ?

Pour l’instant, non. On ne peut pas être dans la mouvance présidentielle. Parce que nous avons soutenu le président Macky Sall pendant trois ans. Et il nous a oublié (comme on dit). Nous avons créé notre parti. Nous sommes en train de mailler le Sénégal, on a des membres partout dans le pays. Le lancement de notre parti en 2013 l’a bien montré. Aujourd’hui, on est en train de massifier Grap. On est aussi dans l’opposition catégorique. On est une opposition modérée.Si on voit que le président fait de bonnes choses, on le dit; si c’est le contraire aussi, on le dit.

Et si le président Macky Sall vous invite à travailler avec lui ?

L’essentiel pour nous, ce n’est pas de dire qu’on vient vers le président de la République ou pas. Le Sénégal est pour nous tous. Si on nous invite à faire des choses ensemble (les sénégalais savent qu’on le fait en privée), on va voir avec les membres, la direction du parti, le bureau politique, comment s’y prendre.

Par rapport au référendum, quelle est votre position ?

Moi personnellement, je l’ai dit récemment, si je conseille Macky Sall, étant donné que le Conseil a donné son avis disant qu’on ne peut pas écourter le mandat de 7 à 5 ans, le président de la République ne devait pas fixer la date du référendum. Il devait, non seulement attendre, mais donner un message au sénégalais et leur dire ‘’je suis à votre écoute, à quand on pourra tenir un référendum?’’. Et là, les sénégalais pourraient au moins affirmer que vraiment le président veut respecter t sa parole. Donc, comment il peut faire pour écourter son mandat. Il pouvait démissionner, par exemple, rien que pour tenir à sa parole. Moi, je reviens en arrière un peu pour dire aussi quelle mouche l’a piqué afin qu’il décide d’écourter son mandat. Le président Sall a juré devant le Conseil constitutionnel en avril 2012 pour sept ans. Donc, pourquoi, il persistait pour dire ‘’je vais réduire mon mandat’’. Pour toutes ces choses là, nous ne sommes ni avec l’opposition ni du coté du pouvoir. Pour analyser, logiquement, on ne devait pas tenir le référendum parce que ça n’a pas de sens pour l’instant. Le mandat prend fin en 2019, donc il n’y pas à se presser pour tenir le référendum. Si je votais pour le référendum, j’allais voter non. Le Sénégal n’a pas un problème de Constitution. Comme en 2011, Wade voulait toucher à la Constitution et tout le monde s’est levé ; c’est la même chose. Aujourd’hui, tous les partis devaient dire non au référendum. Il ne s’agit pas de voter oui ou non, mais de dire non à un référendum, jusqu’à ce qu’il y ait des concertations sur le plan national et international, jusqu’à ce que tous les partis se réunissent, jusqu’à ce que le peuple sénégalais dise qu’on peut changer notre constitution par rapport à telle ou telle cause. C’est ça mon idée et je pense que la majorité des sénégalais me rejoignent dans ce sens. Le référendum n’est pas la priorité en ce moment. Le Sénégal a des urgences que sont l’éducation, l’électricité, l’eau, l’agriculture, etc. Donc, le référendum n’est pas quel­que chose d’important pour le Sénégal qui n’a pas besoin d’institutions pour marcher. Notre pays marche exactement comme dans les gran­des démocraties. Bon, j’ai entendu dire que dans les grandes démocraties, le standard c’est 5 ans. Mais, nous ne sommes pas encore un pays développé. Ici tout est à faire, à refaire. Dans les pays dé­ve­loppés, les gens ont fait ce qu’il fallait faire. On n’a pas encore atteint le niveau. Et, là ça pause un problème.

Est-ce que vous êtes pour un mandat de sept ans ?

Bien sûr, moi je suis pour un mandat de 7 ans parce que Abdoulaye Wade, qui a fait 12 ans, a des chantiers pas encore terminés. D’ici 2017, Macky Sall ne peut pas présenter un bilan exhaustif. Donc pourquoi un mandat de 5 ans; pour qu’il passe 60 mois seulement au palais. Le plus important, c’est d’avoir un mandat qui permet de réaliser des choses palpables pour les sénégalais. Puisque l’Etat gère les deniers des sénégalais, cela doit être suivi par rapport à sa gestion. Quand Abdoulaye Wade a fait revenir le mandat de 5 à 7 ans, vraiment j’avais applaudi. Et quand Macky Sall revient pour dire qu’on va retourner au quinquennat, ça pose problème ; dans un pays comme le Sénégal où tout est à faire. Certes, l’Etat est une continuité mais les hommes diffèrent. Regardez : Abdou Diouf a fait 19 ans. Est-ce que Abdoulaye Wade a continué ce que son prédécesseur a laissé ? Non, il est venu avec ses idées, ses engagements, ses projets. Un président de la république doit disposer de suffisamment de temps qui lui permet d’pérer de grandes réalisations. S’il ne le fait pas, le peuple pourrait le sanctionner. L’on ne doit pas aussi tout le temps être dans une campagne électorale permanente. Ce qui me revient toujours à l’esprit c’est quand j’ai entendu les gens de Benno Bokk Yakaar parler de réduction du mandat, le président Macky Sall n’a pas compris que les assises ont fait de lui un président de transition. Pour eux, le président Macky Sall devait faire 5 ans et partir. Pour nous, c’était un espoir d’avoir un président qui est né après les indépendances et qui doit pouvoir aller avec la jeunesse, afin de faire beaucoup de choses.

Pouvez-vous faire un bilan d’étape du régime du président Macky ?

Personnellement, je ne peux pas donner un bilan d’étape. Je vois qu’il pose des jalons. Mais concrètement, qu’est-ce qu’on peut dire ? Il y a le Pudc, le Pse, qui ne sont jusque là que des slogans. Pas encore quelque chose de palpable qu’on peut dire par rapport à ses projets. A mon avis, je ne dis pas qu’il a échoué totalement, mais il ses idées et il veut bien faire. Je sais qu’il veut faire des résultats. Et, il a besoin de temps pour y parvenir.

Comment voyez-vous la coalition Benno bokk yakaar ?

Je l’ai toujours détestée. Si vous vous rappelez un peu du passé. J’ai eu à faire une émission à Sen Jotay, c’était en 2013, où je disais que la coalition Benno Bokk Yakaar ne fait que bloquer le président de la République. Bby n’est pas prometteuse pour le président Il y a des gens qui ne voulaient pas que Macky Sall soit élu. Ça, je l’ai vécu du salon de Ahmed Dansokho à Ngor Diarama. D’ailleurs, c’est nous qui avons théorisé la candidature plurielle pour Macky Sall. Tout cela nous l’avons vécu directement. Personnellement, je dis que la coalition Bby ne peut pas amener loin le président. Elle ne l’a pas élu. D’ailleurs, je dis que toutes les erreurs qu’il a commises, c’est à partir de cette coalition. La coalition originelle qui peut l’accompagner, c’est Macky 2012. Il s’agira de rajouter encore d’autres entités qui étaient là et qui n’étaient pas dans Bby. Il a été deuxième grâce à la coalition Macky 2012, pour faire face à Abdoulaye Wade. Si Macky Sall était troisième, on n’allait pas parler de lui. En deuxième lieu, au second tour, c’est le peuple sénégalais qui l’a élu.

Nous vous avons aperçu à la conférence de presse de Gakou. Est- ce possible, une coalition avec lui ?

Nous sommes ouverts. C’est un ami. Il m’avait invité. J’étais dans l’obligation d’aller à sa conférence de presse. Ce n’est pas une question d’alliance ou pas. Ce sont mes amis ; Macky Sall en premier lieu, Abdoulaye Baldé et Gakou ont suivi. De même, si on les invite, ils viennent…et vice versa. Pour la coalition dont vous faites allusion, si aujourd’hui on voit qu’avec tel ou tel parti on peut faire quelque chose, on va y aller sans trop de calculs. Aussi, si aujourd’hui, le pouvoir en place nous dit venez, on va travailler sur tel point, nous allons répondre, parce que c’est le Sénégal qui nous importe. On n’y va pas pour des intérêts mais si on sait qu’on peut faire quelque chose pour le Sénégal et que le parti au pouvoir nous donne confiance, on peut travailler avec eux. Aussi, dans le cas échéant, si on va vers des élections et que notre parti estime qu’une partie de l’opposition peut demain avoir des résultats, c’est la même chose. Je suis le président de Grap mais je ne suis pas le décideur. C’est un parti où tout militant à sa parole. Tout va être décidé dans le parti. Nous allons participer aux prochaines élections législatives, que ça soit avec le pouvoir ou avec l’opposition, parce qu’on veut représenter les intérêts des populations qui nous ont fait confiance. On veut les représenter au niveau du parlement pour dire tout-haut ce que les gens disent au dehors.

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