Papa Abdoulaye Seck, ministre de l’Agriculture : «C’est maintenant au tour de l’Afrique d’exporter du riz en Asie»

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Longtemps approvisionnée par le marché asiatique dans le domaine de l’importation du riz, l’Afrique peut aujourd’hui voler de ses propres ailes. Mieux, elle peut même exporter ce produit alimentaire à ses anciens vendeurs. Cette conviction afro-optimiste est de Papa Abdoulaye Seck, ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural. Pour ce dernier, le continent réunit toutes conditions pour réaliser cette ambition.

L’Afrique doit rayer de sa conscience que le riz consommé doit systématiquement provenir de l’Asie.  Aujourd’hui, le continent présente toutes les conditions pour exporter sa culture rizicole. C’est la conviction du ministre de l’Agri­culture et de l’équipement rural, Papa Abdoulaye Seck, qui défendait cette thèse hier, au Centre de conférence Abdou Diouf de Diam­niadio, en marge de la deuxième journée de la conférence de haut niveau organisée  sur la transformation agricole par la Banque africaine de développement (Bad). «Notre avenir concernant la riziculture se trouve en Afrique», a déclaré M. Seck devant certains de ses collègues venus d’autres Etats africains. Pour le ministre, l’Asie ne présente plus de conditions favorables à l’exportation de sa culture rizicole. «En Asie, il y a de moins en moins de terres et d’eaux dévolues à la riziculture. Il y a beaucoup de terres agricoles qui ont été recyclées à des fins industrielles, mais aussi à cause de la poussée démographique. Les Asia­tiques ont également atteint  un plafonnement de rendement rizicole», fait remarquer Papa Ab­doulaye Seck.
Tout le contraire de l’Afrique qui, relève-t-il, dispose de suffi­sam­ment de terres avec «un potentiel de rendement qui est extraordinaire». Selon lui, «ces rendements réels représentent à peu près 30% du rendement potentiel». «Nous avons suffisamment d’eau. Si vous consultez les statistiques de la Fao, vous allez ap­prendre que nous utilisons à peu près 4% de nos ressources d’eau renouvelables», exulte le ministre. D’après lui,  les rendements en riz les plus élevés du monde ne se trouvent pas en Asie, mais en Afrique dans des pays comme l’Egypte, le Sénégal, etc. Eupho­rique, Pape Abdoulaye Seck lâche : «C’est maintenant au tour de l’A­frique d’exporter du riz en Asie.»

20 à 30% de la production agricole perdus
Dans ce registre de favoriser l’exportation des produits agricoles de l’Afrique,  Papa Abdoulaye Seck  a insisté sur les pertes post-récoltes. S’appuyant sur des chiffres du Centre international de recherche Africa rice qui a démontré qu’en réduisant la moitié les pertes post-récoltes sur le riz, cela va diminuer les importations de 10% sur le continent.
Au Sénégal, qui vise l’autosuffisance en oignon, la production moyenne annuelle est 350 000 tonnes. Le pays a atteint la barre des 360 000 tonnes pour cette année-ci. Cependant, cela ne suffit pas pour être autosuffisant, à en croire le ministre de l’Agriculture. «Nous ne pouvons pas dire que nous sommes autosuffisants en oignon parce que nous n’avons pas suffisamment de moyens de stockage. Nous y sommes actuellement. C’est pourquoi on a beaucoup insisté pour que la Bad, dans la cadre de son intervention, de ne pas s’occuper uniquement d’as­pects liés à la production afin de prendre en compte les opérations liées aux post-récoltes», soutient-il, indiquant que celles-ci représentent environ 20 à 30% de la production agricole.
bgdiop@lequotidien.sn

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