Pour soulager les populations : Diène Farba Sarr opte pour le pompage
Diène Farba Sarr était mardi à Rufisque pour constater de visu, les dégâts causés par les abondantes eaux de pluies enregistrées ces derniers jours. Venu pour apporter un «remède moral», le ministre a plaidé des solutions urgentes et ponctuelles, particulièrement par le pompage.
Diène Farba Sarr a effectué une visite mardi à Rufisque «pour partager la peine des populations», mais aussi «identifier les actions prioritaires et urgentes», afin de soulager les habitants de la localité fortement handicapés par les eaux de pluies. «Nous ne voulons pas seulement constater les inondations et faire des promesses», a précisé le ministre du Cadre de vie, de l’habitat et du renouveau urbain, après un constat de visu de la situation à Jaxaay. «Tant que le problème d’assainissement ne sera pas réglé, la situation va perdurer», jure Mor Sarr Bâ, maire de la localité devenue «un cas endémique». «L’heure est aux urgences avec des solutions à court terme», note toutefois Diène Farba Sarr qui souligne «la mobilisation de 3 milliards de francs dans le cadre de la Matrice des actions prioritaires (Map)» pour les actions prégnantes à mener face aux inondations.
Pour le ministre, «le pompage des eaux et leur évacuation vers le marigot de Mbao est la meilleure solution». Aussi, a-t-il assuré la disponibilité «dans les plus brefs délais» du carburant pour cette évacuation des eaux par pompage déjà entamée sur les lieux. Les techniciens sur place ont également exhorté le ministre à s’ouvrir à son collègue de l’Energie pour mettre la zone hors délestage. «Ce sont les coupures d’électricité récurrentes dans la zone qui ralentissent l’évacuation normale des eaux», soutient l’un d’eux.
Diène Farba Sarr s’est rendu au quartier Darou Rakhmane (Rufisque Nord), point de départ du chenal de Rufisque, fortement submergé par les eaux puis à Mérina (Rufisque Est) chute du chenal. «Une infrastructure qui va redonner aux canaux de Rufisque, leur fonction initiale», assure le chargé des travaux de l’entreprise en charge du chenal.
Le Sénégal vit le paradoxe de l’eau
Un bassin versant de 150 ha d’eau de pluie va être drainé par le chenal de Rufisque, selon le chargé des travaux. A cela s’ajoutent les importantes quantités collectées dans le marigot de Mbao, lieu de convergence de «plusieurs points d’eau». Des eaux dont l’exutoire est la mer qui en reçoit à satiété durant la saison des pluies.
Partout ailleurs au Sénégal, la situation est la même : tenter de se débarrasser des eaux qui indisposent grandement les populations. Face à la prégnance de la situation, l’idéal est de soulager les populations comme l’a si bien rappelé Diène Farba Sarr, travaillant pour ce faire avec «le ministère de l’Energie et celui de l’Hydraulique.»
Cependant, dans la kyrielle d’actions à dérouler sur le long terme annoncée par le ministre et qui requiert «des investissements massifs», il n’est pas fait cas de la rétention de ces eaux pour en faire une source de prospérité.
A l’heure où l’émergence est le discours de la République, l’utilisation de ces eaux laissées en l’état de calamité pour les populations est une nécessité absolue. L’agriculture est un levier incontournable vers l’émergence et ces eaux de pluies collectées et utilisées dans ce secteur seraient source de revenus encore plus importants que les investissements lourds pour retenir l’eau. Une ingéniosité de Bill Gates pour transformer en eau potable, les eaux des fosses septiques du Sénégal est chantée alors qu’au même moment s’échappent sous les yeux de nos autorités, des quantités incommensurables d’une eau (de pluie) nettement plus appropriée à la transformation et à même de résoudre les déficits en eau potable que vivent les Sénégalais. De la volonté simplement pour s’épanouir par l’eau dans ce pays qui n’en manque pas assurément.
Correspondant