HABRÉ CRIE SA COLÈRE À SON ENTRÉE DANS LA SALLE D’AUDIENCE

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L’ancien président tchadien Hissène Habré, jugé devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), a crié de toutes ses forces sa colère à son entrée dans la salle d’audience du Palais de justice de Dakar, où s’ouvre son procès ce matin, qualifiant celui-ci de mascarade, tout en dénonçant l’impérialisme et le néocolonialisme.
Encadrés par des gardes pénitentiaires qui l’ont conduit jusque dans la pièce où doit s’ouvrir son procès, M. Habré n’a pu se retenir.

Aussitôt après son entrée dans la salle, il a lâché : ‘’Je n’ai pas d’avocats. C’est une mascarade. En bas l’impérialisme ! En bas le néocolonialisme ! ‘’

L’ancien homme fort du Tchad, qui tenait un chapelet à la main, a été évacué dans une autre salle du Palais de justice de Dakar.
Dans sa foulée, ses partisans se sont mis à crier ‘’Vive le Tchad’’, dénonçant eux aussi le caractère injuste de son procès.

L’ancien chef de l’Etat tchadien avait déjà dit, qu’il ne reconnaissait pas le tribunal chargé de le juger. Il avait gardé le silence durant ses auditions et menacé, par le biais de ses avocats, de refuser d’assister aux audiences.

M. Habré, au pouvoir entre 1982 et 1990, vit en exil à Dakar depuis la chute de son régime. Il avait été renversé par l’actuel président tchadien, Idriss Deby Itno, qui était un de ses proches collaborateurs avant d’entrer en rébellion.

M. Habré, actuellement en détention à Dakar, est jugé par les Chambres africaines extraordinaires (CAE) créées au sein des juridictions sénégalaises et dont les activités ont démarré en février 2013.


En août 2012, le Sénégal a donné son accord au projet de l’Union africaine (UA), pour juger M. Habré devant un tribunal spécial au sein du système judiciaire sénégalais, présidé par des juges africains nommés par l’organisation continentale.

Selon une commission d’enquête tchadienne, le régime de M. Habré a fait plus de 40.000 morts parmi les opposants politiques et parmi certains groupes ethniques.

L’ancien président du Tchad, exilé au Sénégal depuis sa chute en 1990, est poursuivi pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.

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