19 ans après sa disparution, Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, l’absent le plus présent
Dimanche 14 septembre 1997. Mercredi 14 septembre 2016. Il y a 19 ans disparaissait le khalife général des Tidianes, El Hadji Abdou Aziz Sy, fils prodige de Seydi El Hadji Malick Sy et de Sokhna Safiétou Niang et ancien disciple de feu Serigne Hady Touré.
A chaque fois que le pays faisait face à des situations difficiles, comme c’est le cas actuellement, II montait au créneau pour tempérer les ardeurs, avec une finesse digne d’un véritable représentant de Dieu sur terre.
La date du 14 septembre est, pour l’éternité, inscrite dans les agendas religieux, politique, culturel du Sénégal, voire du monde. Aujourd’hui, l’ensemble des musulmans du Sénégal et d’ailleurs se souviennent de ce personnage qui a fait l’unanimité autour de sa démarche
Il était un véritable régulateur social. Il a su, tout au long de son khalifat, s’impliquer pour éviter que le Sénégal bascule dans le chaos.
«Mame Abdou» avait le don de désamorcer des bombes sociales. À chaque fois que le Sénégal était traversé par une crise, il montait au créneau pour sauver la situation.
Les Sénégalais, confrontés aux affres d’un quotidien plus dur que jamais, à une mal-gouvernance latente, à une dégradation des mœurs, à des inondations, à des coupures intempestives d’électricité, à un coût élevé de la vie…, regrettent toujours le patriarche de Tivaouane. Son ombre plane, en ces périodes de doute et d’incertitude, sur le Sénégal.
Face à la dégradation des mœurs et à la prolifération des accouplements contre-nature, Mame Abdou se serait, sans nul doute, emparé de son bâton de pèlerin pour appeler les uns et les autres au retour à Dieu.
On se rappelle qu’au moment où la lambada (cette danse salace et impudique) faisait fureur, Mame Abdou s’était rendu personnellement au Palais de la République un soir pour solliciter l’implication du Président Abdou Diouf pour la faire interdire.
Aussi, en fervent partisan de la paix, il s’était régulièrement investi pour appeler à l’union des cœurs et des esprits pour un climat social serein. Il est régulièrement monté au créneau pour apaiser les esprits, dénoncer certains comportements et injustices.
Véridique, humble, respectueux et droit, le sage de Diacksao n’avait aucune frontière. De Touba à Ndiassane en passant par Niasséne, Diamalaye, Alwar, Thiénaba, Gaya ou encore aux «Badamiers» (villa de fonction de l’archevêque de Dakar), «Dabakh» était adulé partout.
C’est cet homme hors pair à tout point de vue que le Sénégal et la Umma islamique continuaient à pleurer avec des conférences dans plusieurs quartiers, en ce jour, dix-neuvième anniversaire de son rappel à Dieu.