Transition agroécologique: Fatick trace la voie de la production locale
Faire du département de Fatick une zone agroécologique à travers la production locale. C’est la vision à l’horizon 2035 de la Dynamique pour une transition agroécologique locale (DyTAEL).
Ceci a motivé la tenue lundi dernier d’un atelier sur les chemins de cette transition dans la zone précitée. Les nombreux acteurs qui y ont été conviés ont eu droit à une restitution des différents résultats issus des enquêtes « Holpa » qui ont été menées dans ce sens en septembre 2023 pour surtout une meilleure maîtrise du niveau global des possibilités agro écologiques sur le territoire départemental de Fatick.
Ainsi, selon Mame Birame Sene, le secrétaire général de la dynamique pour la transition agro-écologique (DyTAEL) de Fatick, « ces résultats que nous avons présenté à travers des thématiques assez intéressantes, font suite â un atelier tenu l’année dernière sur les indicateurs de performance de l’agro écologie à l’échelle du département. C’est une enquête qui a été menée par nos partenaires techniques, notamment l’ISRA et le SIRAD qui ont eu un échantillonnage de 200 ménages avec qui ils ont échangé sur plusieurs critères. Ceci, pour voir le niveau de performance de l’agro écologie à l’échelle du département. Notamment, sur les principes: d’équité et de valeurs sociales, l’efficience des ressources, la santé des sols était aussi une préoccupation en plus des indicateurs locaux pour plus de revenus.
Un important potentiel et ses contraintes
Mais selon Mark Pirrot de la coopération française, par ailleurs chercheur à l’institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), « ce procédé est une démarche ambitieuse pour une agriculture durable en dépit des contraintes liées à la salinité sur la sécurité foncière (58%), l’accès à la formation surtout en pratique agricole et innovante mais également l’accès au marché ».
L’on sait selon Mame Birame Sene de Dytael, « Fatick est un département qui regorge d’énormes potentialités, mais qui a aussi beaucoup de contraintes. Et nous l’avons d’ailleurs dit récemment, par rapport à la salinisation des terres. C’est une problématique majeure qui impacte négativement notre développement, il y a aussi la gestion de l’eau. Et surtout, pour ce qui concerne l’agroécologie, il nous faut une réponse adéquate face à ces différents défis. Donc, nous avons à travers les enquêtes qui ont été menées des résultats, vu qu’il y a un effort qui a été fait, certes, mais on gagnerait aussi à redoubler l’effort, à mieux sensibiliser les populations pour parvenir à atteindre l’objectif qui a été fixé par la DyTAEL, à travers sa vision, qui voudrait faire du Fatick un département résilient face notamment aux différents défis qui se posent ».
Il est vrai selon Moussa Sall, chargé de recherche à l’Isra, « on note une dégradation poussée des sols mais ceci doit inciter à changer de paradigme en s’orientant vers l’agroecologie ».
En tout cas, l’horizon 2025 et les années à venir, il est impérieux de prendre à bras le corps toutes les difficultés qui ont été identifiées, dont l’enquête a véritablement donné plutôt les résultats.
Plaidoyer pour l’appropriation du projet
Et pour ce faire, souligne Mame Birame Sene, « nous insistons beaucoup sur la sensibilisation dont la vocation première est de mener un plaidoyer pour l’appropriation du projet. Notamment, auprès des producteurs mais aussi des autorités administratives et politiques locales, les autorités territoriales. D’ailleurs, ce pari nous sommes en train de le gagner puisque si aujourd’hui, les 17 communes que comptent le département ont adhéré à la Dytael avec leurs maires qui ont signé la fiche d’engagement, le président du conseil départemental de même. Donc, c’est vous dire qu’on a sensibilisé et travailler avec eux pour vraiment les faire comprendre les vrais enjeux de l’heure. On les a même poussé à intégrer dans leur plan de développement communaux les questions agroécologiques et cela a été un grand défi ».
Le Secrétaire général de la Dytael de Fatick compte avec son équipe, « poursuivre les forums qui ont été déjà initiés pour mieux toucher la population à la base, puisque l’objectif pour nous, c’est que d’ici 2035 qu’on puisse avoir un espace qui pourrait être véritablement un territoire agroécologique ».
Mohamadou Sagne