Tambacounda: Un vent très violent détruit 163 ha, plus de 1,5 milliards FCFA perdus

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Les 43 groupements de planteurs de bananes vivent un profond sinistre. Un vent très violent a ravagé leurs plantations. Les pertes sont estimées à plus de 6096 tonnes.

Les cultivateurs de bananes nichés dans la zone de Gouloumbou et de Sinthian Koundara ne vont pas oublier de sitôt la journée du vendredi 23 et la nuit du 24 août 2024. Un vent très violent a soufflé dans leurs plantations, détruisant 406.474 pieds de bananes estimés à plus de 163 ha de terres emblavées. 43 groupements de producteurs de bananes sont touchés. Les pertes sont évaluées à plus de 6 096 tonnes, selon les responsables du Corprobat. La valeur de la perte est estimée à 1 524 052 500 F Cfa. Les autorités du ministère de l’Agriculture en compagnie du président du Collectif des producteurs de bananes, Yaya Sall, ont visité les périmètres bananières pour constater de visu les dégâts. 

Elles s’attendaient cette année, à des productions records de 90 mille tonnes contre les 74 746 tonnes de bananes de l’année dernière. Malheureusement, les vents sont venus anéantir les espoirs des acteurs et de l’Etat. 

 Dans la région, ce sont au total plus de 2496 ha qui sont plantés de bananes et les 1115 producteurs attendaient cette année près 90.000 tonnes de bananes. Yaya Sall, le président du Collectif des producteurs de banane Corprobat après la visite organisée avec le directeur de l’horticulture et les directeurs régionaux et départementaux du développement rurale de Kolda et Tambacounda du coordinateur du projet Tiers sud et les représentants de l’assurances agricole Cnaas venus apporter la compassion des hautes autorités, a fait le point. Selon le président du collectif des producteurs, les surfaces perdues en hectare sont estimées à 163ha. En terme de production, les pertes sont de l’ordre de 406.474 pieds qui produisaient 6. 096 tonnes. La valeur marchande de la perte est évalée à 1 524 052 500. Les dégâts matériels sont aussi très importants avec ces lots de conséquences sur le niveau de production et les revenus des ménages. A en croire Moussa Sidibé, secrétaire exécutif du Coprovat, la catastrophe est survenue à moins d’un mois de la période de production. On peut dire sans se tromper que c’est  près de 9 mois de durs labeurs et de folles dépenses qui sont tombées sous le coup du vent. Plusieurs millions doivent être payés aux différentes institutions financières. Une bonne partie de la production qui était en maturité a été ravagée par la furie des vents violents. « Nous sommes aujourd’hui dans une situation très délicate eu égard aux engagements au niveau des institutions financières pour le remboursement des crédits. Il nous sera très difficile d’honorer nos engagements. Nous invitons les autorités au plus haut niveau de s’autosaisir de la situation pour nous aider à gérer cette catastrophe ».

La filière de la banane au Sénégal a connu une forte impulsion motivée par une demande nationale croissante et l’importation de banane de pays d’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire ou le Ghana. En 2023, la consommation nationale est estimée à 70 000 tonnes pour une production d’environ 45 000 tonnes (com. pers, Sall 2023). Les grands bassins de production sont concentrés autour des fleuves Gambie et Kayanga dans les régions de Tambacounda et de Kolda. 

Malgré ses efforts, la filière est confrontée à de nombreux défis relatifs aux changements climatiques, les sécheresses, les inondations et les fortes températures qui impactent la production et questionnent sur la durabilité des systèmes de culture en place. De plus, la concurrence de la sous-région (Côte d’Ivoire, Ghana) est forte, ce qui demande aux producteurs sénégalais d’être extrêmement soucieux de la qualité finale de leur produit. Pour faire face à ces défis, dira Yaya Sall le gouvernement sénégalais et les acteurs de la filière, notamment le Corprovag dont le Gie Yellitaare, qui produit près de 70% de la production nationale, travaillent ensemble afin d’améliorer les infrastructures agricoles (motopompes, routes, camions frigorifiques, chambres froides), de renforcer les capacités des producteurs et d’offrir aux consommateurs sénégalais une banane produite sur son territoire. C’est dans cette dynamique que l’Upr Geco du Cirad, Vitropic et le Gie Yellitaare se sont associés afin d’améliorer les connaissances sur la culture de la banane dans un contexte climatique tropical sec et dans les systèmes de culture des deux régions les plus productrices. 

Pour M Sall Ce projet a abouti à l’identification de facteurs limitants le rendement et la durabilité des systèmes. Dans une prochaine phase, les leviers identifiés devront être évalués expérimentalement. Selon Moussa Sidibé secrétaire exécutif (S.E) de la Coprovag coopérative des producteurs de la valle de la Gambie spécialisé en culture biologique Le contexte climatique avec l’absence de précipitations plus de la moitié de l’année nécessite l’installation de périmètres irrigués. Le climat tropical sec de ces régions permet un développement de la culture sans utilisation de pesticides dans un contexte de faible pression parasitaire et fongique. La filière s’articule autour de nombreux acteurs et répond à des enjeux nationaux forts de sécurité alimentaire et de stabilisation des populations dans des régions impactées par le dérèglement climatique (Mwongera, 2022). Ici les producteurs s’organisent en Groupement d’Intérêt Economique (GIE) privés ou communautaires. La banane sénégalaise est principalement destinée au marché national. Deux types de produits sont commercialisés la banane en vrac vendue en régimes entiers transportés dans des camions non réfrigérés, la banane en caisse vendue en bouquets conditionnés dans des caisses et transportée dans des camions réfrigérés. Un réseau de petits mûrisses artisanaux s’est développé permettant d’alimenter en continu le marché. Pour Yaya Sall les doléances des producteurs ont été note et transmis au autorités gouverneurs et direction régional de l’Agriculture. 

Demba Sidibé

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