Souleymane Ndéné Ndiaye : «J’ai demandé à Macky de libérer Karim»

Souleymane Ndéné Ndiaye n’a pas assisté à la marche et au sit-in du Parti démocratique sénégalais (Pds) et de ses alliés vendredi et samedi. Il explique les raisons dans un entretien avec « L’Observateur». «Je ne suis pas allé à la marche parce qu’elle est interdite.

En tant qu’ancien Premier ministre, je refuse de participer à une marche qui est interdite car je ne veux pas apparaître comme un faux courageux. Je ne peux pas avoir été Premier ministre et dans le même temps, défier l’autorité de l’Etat d’une manière ou d’une autre», dit-il, même s’il pense que l’Etat a tort de ne pas autoriser les marches, «car depuis 2000-2001, ceux qui organisent les marches ont juste l’obligation de les déclarer».

Souleymane Ndéné Ndiaye déclare n’avoir pas peur d’essuyer les critiques des membres de son parti pour n’avoir pas participé à la marche. «Cela m’est égal que les gens me critiquent ou pas. Je place mon honneur et ma dignité au dessus de tout. Je ne peux pas me mettre à courir dans les rues, poursuivi par des policiers. Je ne le ferai jamais. Donc que des gens me critiquent pour cela, tant pis. J’assume mes positions», assène-t-il.

N’empêche, ajoute-t-il, il fait de son mieux pour que Karim Wade recouvre la liberté. Il explique que le jour de la rentrée solennelle des cours et tribunaux (jeudi 22 janvier : Ndlr), il a dit au président Macky Sall de laisser Karim Wade sortir de prison. «Je lui ai dit : «Macky, il faut que je te vois avec Leïty (Me Leïty Ndiaye, un des avocats de Karim). Il (Macky) me dit : «Souleymane, la justice est indépendante», révèle l’ancien Premier ministre.

Il pense, toutefois, que quand on parle de l’indépendance de la justice, c’est juste une lecture aérienne de la constitution. «Nous savons tous que dans tous les pays démocratiques où on prétend que les pouvoirs sont séparés, pour invoquer Montesquieu, les pouvoirs ne sont jamais séparés», dit-il.