Situation géopolitique en Afrique et dans le monde: Quand le monde est dirigé par des cancres

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Le monde est en proie à une crise de leadership sans précédent. Partout, les gouvernements sont secoués par des leaders peu qualifiés ou incompétents, déstabilisant des nations entières et suscitant des interrogations sur la capacité des dirigeants actuels à guider leurs peuples dans un contexte mondial de plus en plus complexe.
Les États-Unis : entre populisme et vacuité
Les États-Unis ont récemment été dirigés par Donald Trump, un homme d’affaires qui, pendant quatre ans, a mené le pays d’une manière controversée. Trump, par son approche populiste et son style abrasif, a fracturé les alliances internationales et miné la cohésion nationale. Beaucoup l’ont accusé de diriger sans scrupules, sans vision cohérente, et en méprisant souvent les institutions de son propre pays. Puis, Joe Biden a pris la relève, mais son âge avancé et sa gouvernance hésitante ont alimenté les critiques sur sa capacité réelle à diriger le pays. Deux présidences, deux styles différents, mais un même résultat : un affaiblissement de l’influence américaine sur la scène internationale.
L’Afrique subsaharienne : la montée en puissance des militaires
Sur le continent africain, des coups d’État se multiplient dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, au Niger, en Guinée, au Burkina Faso, et au Tchad. Des militaires sans formation politique prennent les rênes de nations déjà fragiles, ajoutant une instabilité chronique à des pays vulnérables. Ces prises de pouvoir, souvent justifiées par la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance, posent pourtant un danger réel pour la stabilité de la région et de l’Afrique tout entière. Ces militaires, souvent dépourvus de la formation et de l’expérience requises pour la gestion des affaires publiques, peinent à formuler des politiques claires et risquent d’enfermer leurs pays dans des cycles de violence et de sous-développement.
Le poids de l’héritage des grands leaders africains


Autrefois, l’Afrique était guidée par des figures historiques de grande envergure, telles que Kwame Nkrumah, Léopold Sédar Senghor, Amílcar Cabral, Julius Nyerere et même Félix Houphouët-Boigny. Malgré leurs différences, ces hommes ont marqué l’histoire de leurs nations par leur vision, leur détermination et leur compréhension des priorités de leur époque. Ils ont su guider leurs peuples avec une lucidité et un sens des responsabilités qui font cruellement défaut aujourd’hui.
À l’opposé, des pays comme le Sénégal, jadis symbole de stabilité et de progrès démocratique, sont désormais pris au piège d’une alternance politique mal négociée. Les dirigeants actuels semblent débordés par les défis économiques, sociaux et climatiques qui affectent leur pays, trop petits face à des enjeux de plus en plus lourds.
 Le Rwanda : un pays, deux visages


 Le Rwanda est un exemple fascinant et complexe de leadership militaire en Afrique. Paul Kagame, ancien chef de l’Armée patriotique rwandaise, dirige le pays depuis plus de 20 ans. Son régime divise : pour certains, Kagame est un visionnaire qui a transformé un pays marqué par le génocide en une nation relativement stable et prospère. Pour d’autres, il incarne un dirigeant autoritaire dont la politique de contrôle rigoureux et la restriction des libertés sapent le fondement démocratique du Rwanda.
Un leadership autoritaire et centralisé
Kagame a mis en place un système de gouvernance centralisé, où la liberté d’expression, l’opposition politique et les médias indépendants sont étroitement surveillés. Les critiques dénoncent un climat de répression qui limite toute dissidence et accuse le président de vouloir maintenir un pouvoir sans partage. Amnesty International et Human Rights Watch, par exemple, ont publié des rapports pointant des violations des droits humains, y compris des arrestations arbitraires et des disparitions d’opposants.
Un modèle de développement aux résultats mitigés


Malgré cela, le Rwanda a connu une transformation impressionnante. Kagame a misé sur une économie basée sur le secteur des services et la technologie, tout en adoptant des politiques rigoureuses de lutte contre la corruption et de gestion efficace des ressources publiques. Des villes comme Kigali sont devenues des vitrines de propreté, d’ordre et de modernité. Cependant, la viabilité de ce modèle est souvent remise en question. Beaucoup estiment que cette croissance, soutenue par l’aide internationale et des investissements étrangers, n’a pas suffisamment réduit la pauvreté ni créé une économie réellement durable. Le modèle économique de Kagame, bien que dynamique en apparence, repose sur des piliers fragiles et pourrait manquer de résilience à long terme.
Un déphasage avec les réalités mondiales ?
Kagame est souvent perçu comme un dirigeant qui suit une vision personnelle sans toujours prendre en compte les transformations mondiales, notamment en matière de droits de l’homme et de démocratie. Alors que de nombreux pays évoluent vers des modèles de gouvernance plus participatifs, le Rwanda semble rester figé dans un système de contrôle rigide. Cela crée un écart entre la perception globale de la démocratie et le modèle rwandais, basé sur une stabilité acquise par une autorité forte.
Un homme de progrès ou un dictateur ?
Au final, Kagame reste un leader ambivalent, à la fois applaudi pour son pragmatisme et son efficacité, mais critiqué pour sa gouvernance autoritaire. Il incarne un paradoxe : celui d’un leader africain qui combine les traits d’un modernisateur et d’un dirigeant autoritaire. Le Rwanda d’aujourd’hui témoigne de son empreinte, mais la question demeure de savoir si ce modèle peut résister aux défis futurs sans plus d’ouverture démocratique et de résilience économique.
 Le nouvel ordre mondial, un serpent à la tête farcie
Le concept de « nouvel ordre mondial » évoque des dynamiques internationales transformées par l’évolution des pouvoirs économiques, politiques et technologiques. Les enjeux et inconvénients qui en découlent sont vastes et multidimensionnels, impactant les relations entre États, les économies, les sociétés, et même la souveraineté des nations.
 Redistribution des pouvoirs géopolitiques
 La montée en puissance de nouvelles nations, comme la Chine et l’Inde, redistribue le pouvoir mondial au-delà des États-Unis et de l’Europe, poussant vers un ordre multipolaire.
Ce rééquilibrage permet à des régions autrefois marginalisées d’accroître leur influence sur les affaires mondiales.
 La redistribution du pouvoir peut aussi entraîner une compétition accrue, alimentant des tensions et des conflits régionaux. Les rivalités entre grandes puissances pour les ressources, l’influence militaire et la domination technologique risquent de créer des déséquilibres menaçants pour la paix mondiale.
 Globalisation économique et dépendance accrue
 La mondialisation a permis une interdépendance économique qui a stimulé la croissance, l’innovation et la réduction de la pauvreté dans de nombreux pays. Les chaînes d’approvisionnement mondiales permettent à des économies plus petites de participer activement aux marchés globaux.
 Cette interdépendance crée aussi une vulnérabilité accrue. Les crises, comme la pandémie de COVID-19 ou les tensions géopolitiques, perturbent les chaînes d’approvisionnement mondiales et mettent en lumière les risques de dépendance excessive vis-à-vis de certaines économies dominantes, ce qui fragilise des nations moins résilientes.
 Technologie et cyber sécurité
L’avènement de technologies comme l’intelligence artificielle, le big data et l’internet des objets promet de transformer les sociétés et les économies, offrant des solutions nouvelles en santé, en éducation, et en gestion des villes.
 L’usage de la technologie dans la surveillance étatique, les cyberattaques, et le contrôle des données personnelles soulève des préoccupations majeures. Les citoyens perdent en autonomie et vie privée, tandis que les États et entreprises technologiques s’arrogent un contrôle sans précédent, ce qui pourrait déboucher sur un « capitalisme de surveillance ».
 Environnement et ressources naturelles
Les changements climatiques et la crise écologique forcent les nations à repenser leurs modèles de développement. La transition vers des énergies renouvelables devient un enjeu stratégique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
 Par ailleurs, les efforts pour atteindre des objectifs climatiques sont souvent freinés par des intérêts économiques divergents. Les pays industrialisés, bien que responsables d’une grande part des émissions, n’ont pas toujours les mêmes priorités que les pays en développement, créant des inégalités face aux conséquences de la crise écologique.
 Fragilisation des démocraties et montée de l’autoritarisme
Le nouvel ordre mondial a encouragé des idéaux de démocratie et de droits de l’homme dans de nombreux pays, notamment après la fin de la guerre froide.
 Par ailleurs, des régimes autoritaires et populistes gagnent en popularité, exploitant des sentiments d’insécurité et de mécontentement vis-à-vis des élites. Le recul de la démocratie dans certaines régions peut fragiliser les droits humains, restreindre les libertés civiles, et polariser davantage les sociétés.
 Inégalités socio-économiques
 L’économie mondiale a permis à des millions de personnes de sortir de la pauvreté et d’accéder à de meilleures conditions de vie.
 Pourtant, les inégalités de richesse et de revenus persistent, voire s’aggravent dans certains pays. La concentration des richesses dans les mains d’une élite mondiale laisse les classes moyennes et les populations les plus pauvres plus vulnérables, ce qui nourrit des tensions sociales et des mouvements de protestation.
 Quelles solutions pour un ordre mondial plus équilibré ?
Les nations et les organisations internationales doivent se concentrer sur une coopération plus équitable et transparente pour éviter les dérives de ce nouvel ordre mondial. L’adoption de règles de gouvernance mondiale plus inclusives, une politique de développement durable respectueuse des divers contextes nationaux, et une réglementation sur la cyber sécurité et les données pourraient atténuer certains des inconvénients majeurs.
 Vers une vision partagée
Pour qu’un nouvel ordre mondial soit viable, il doit promouvoir la justice sociale, la protection de l’environnement, le respect des droits humains et une distribution équitable des ressources et des technologies.
 Où est passée l’intelligentsia ?
Dans cette période critique, l’intelligentsia africaine et mondiale semble en retrait. Loin de jouer le rôle d’avant-garde ou de sentinelle face aux dérives politiques, intellectuels et penseurs semblent avoir déserté la scène. Cette absence affaiblit les sociétés, car sans vision ni réflexion approfondie, le progrès devient une illusion.
La science et la technologie : des alliés ou des ennemis ?
La technologie, notamment l’intelligence artificielle, bouleverse tous les secteurs, y compris le travail et la sécurité. Bien que porteuse d’innovations majeures, elle soulève des inquiétudes quant à son impact sur les emplois, la vie privée et les libertés individuelles. Plutôt que de favoriser l’humanité, cette course vers le progrès technologique aggrave la fracture entre les classes, enrichissant les élites tout en précarisant les travailleurs.
Quelles solutions pour l’avenir ?
Face à ces constats, comment réguler un monde en pleine ébullition ?
 La clé réside dans une révision des modèles de gouvernance, avec une priorité donnée à l’éthique, la compétence et la responsabilité des dirigeants. Les peuples doivent exiger des leaders à la hauteur des défis du siècle. Parallèlement, l’intelligentsia doit se réveiller, réinvestir le débat public et accompagner les transformations.
En fin de compte, il appartient à chaque individu de se mobiliser pour un monde meilleur. Une vigilance accrue, une éducation renforcée et un engagement collectif sont les seuls remparts pour éviter la chute dans un chaos global.
Babou Biram Faye
Journaliste-Communicant
Email : biramef75@gmail.com
 

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