Senelec / Chereté du coût de l’electricité imputée à la masse salariale: Le Ministre Ndieck Sarré irrite les travailleurs du SUTELEC

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Le Ministre Porte-parole du gouvernement Moustapha Ndieck Sarré aurait pu mettre beaucoup de ‘’ndieck’’ (élégance :ndlr) dans ses propos afin de ne pas importuner les travailleurs de l’électricité (SUTELEC) qui fustigent avec la dernière énergie la légèreté des arguments qu’il a brandis pour expliquer le coût de l’électricité.

«Mr Moustapha Ndieck Sarré, apparemment sans aucune maitrise du processus de fixation du prix du KWh par la CRSE et avec une légèreté inouïe, impute la cherté du coût de l’électricité à la masse salariale. Quel raccourci !!! Ces  propos,  émanant  d’une  autorité  étatique  qui  porte  la  voix  du Gouvernement du Sénégal, sont d’une extrême gravité et peuvent avoir des conséquences négatives sur la paix et la stabilité sociale de Senelec», réagissent les travailleurs de l’électricité réunis autour du SUTELEC. D’ailleurs, afin que nul n’en ignore, le SUTELEC rappelle que la masse salariale qu’il évoque ne représente que 6,9% des charges de fonctionnement d’abord. Ensuite, les éléments qui entrent dans le processus de fixation des prix du KWh sont les charges de fonctionnement et les investissements : 1. Les dépenses de combustibles pour les centrales de production représentent 54,5% des charges de fonctionnement sur le tarif de l’électricité ; 2. Les achats d’énergie auprès des producteurs indépendants représentent 32% des charges de fonctionnement sur le tarif de l’électricité, dont 20% sur les charges fixes et 12% sur les charges variables ;  Le cumul de toutes ces charges énumérées fait : 86,5% rien que pour la production d’énergie sur le tarif du kWh. 3. Les autres charges tournent autour des huiles, du transport du combustible, des services extérieurs et des achats consommés entre autres. Pour ces raisons, le SUTELEC rappelle au ministre qu’il a oublié (en toute mauvaise foi) la dette des créances échues de l’Administration (Centrale, Collectivités locales, EPAF et Eclairage public) qui s’élève à plus de 100 milliards. Puisque l’Etat est défaillant sur le paiement des factures et ne verse pas la compensation à temps, Senelec est obligée de recourir à des emprunts bancaires avec des intérêts sans compter les intérêts débiteurs pour retard de paiement qui s’élèvent à plus de 8,5% du Chiffre d’Affaires. Ensuite, Senelec s’approvisionne auprès de la SAR à hauteur de 23 Milliards en moyenne tous les mois. Avec les retards de paiement, la SAR aussi applique des pénalités de retard de paiements. A ces difficultés de trésorerie, s’ajoutent les créances des clients sensibles ne pouvant faire l’objet de suspension de la fourniture de l’électricité pour défaut de paiement qui s’élèvent à plus de quarante milliards (Sen-Eau, SETER, LIMAK- AIBD, Concessionnaires d’Electrification rurale : COMASEL et ERA, …).

Dans un communiqué qu’ils ont rendu public, les travailleurs de l’électricité interpellent Moustapha Ndieck Sarré : «Monsieur le ministre, porte-parole du Gouvernement, malgré toutes ces difficultés, les travailleuses et travailleurs de Senelec dont vous faites une fixation délibérée sur leurs revenus sont conscients de leur mission de service public et font montre d’un engagement patriotique sans tapages médiatiques et assurent le service continu de l’électricité dans l’intérêt des populations sénégalaises. Vos propos devraient aller dans le sens de rassurer et de susciter l’espoir des Sénégalais et des investisseurs privés nationaux comme étrangers, au regard du contexte marqué par le début de l’exploitation du Pétrole et sous peu du Gaz. La  souveraineté  économique  ne  s’accommode  pas  de  politique politicienne  mais  d’une  orientation  stratégique  basée  sur  une  vision claire, pour  mettre  Senelec  et  ses  travailleurs  dans  les  conditions optimales de performance». La masse salariale ne représente que 9% du Chiffre d’Affaires de Senelec alors que les standards internationaux affichent un ratio à deux chiffres même dans la sous-région. Pour votre gouverne, si les travailleurs de Senelec faisaient don de leur salaire, cela n’impacterait point le coût du KWh, lit-on. Concernant vos allégations de «recrutements sauvages sic», la réponse du SUTELEC est claire. D’abord : Le SUTELEC exige une réponse de la Direction générale sur les graves accusations irrespectueuses du ministre porte-parole du Gouvernement à l’endroit d’un personnel qualifié, méritant, digne, conscient et responsable ; alerte encore une fois de plus sur les nombreuses attaques dont Senelec et ses travailleurs sont victimes ; exhorte les autorités étatiques à veiller sur la paix et la stabilité sociale à Senelec ; et enfin, demande à tous les travailleuses et travailleurs de ne pas se laisser divertir par des déclarations inopportunes et de rester debout pour la défense de notre outil de travail.

Youssou Ndiongue

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