Sénégal/Politique de redressement fiscal renforcée: Le FMI donne raison aux nouvelles autorités

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La politique de renforcement de la lutte contre la dette et l’évasion fiscale initiée par les nouvelles autorités du Sénégal tant décriée par la presse locale et certains investisseurs étrangers, a-t-elle trouvé un écho favorable au niveau des institutions de Bretton Woods ?

La réponse à cette interrogation se trouve dans le communiqué pondu par le FMI suite à sa mission effectuée du 5 au 12 septembre 2024, articulée autour des discussions entamées en juin dernier concernant le programme économique des nouvelles autorités sénégalaises, soutenu par les accords de la Facilité élargie de crédit (Fec) et du Mécanisme élargi de crédit (Medc) de l’institution internationale.

Ce communiqué diffus semble donné raison à la politique fiscale orchestrée par le nouveau Président du Sénégal et son gouvernement qui comptent impulser une nouvelle dynamique aux recettes de l’Etat sur fonds de redressement et de lutte contre l’évasion fiscale. Ils ont été encouragés dans cette démarche par le FMI qui leur a enjoint « à mettre en œuvre des mesures fortes, notamment la rationalisation des exonérations fiscales et la suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées et coûteuses, pour assurer un retour rapide à l’objectif de déficit budgétaire et placer la dette publique sur une trajectoire résolument décroissante».

Plusieurs ont été les entreprises privées nationales et étrangères qui en ont fait les frais de cette politique fiscale notamment la presse sénégalaise. Son assiette fiscale effacée par le Président Macky Sall, prédécesseur de l’actuel chef d’Etat, a été rétablie par le nouveau gouvernement qui depuis son arrivée valse entre actions de redressement fiscal contre diverses entreprises, renforcement des contrôles fiscaux et taxation des produits numériques des Gafam.

13 milliards de dette fiscale et 25 milliards pour les redevances dues à l’Agence de régulation des télécommunications et de la poste (Artp), soit environ 64 millions de dollars au total, c’est l’ardoise que les autorités cherchent à recouvrer auprès des entreprises de presse au Sénégal.  Une rigidité fiscale éthérée pour le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse (Cdeps) qui invite les gouvernants à la table des négociations. Un appel voué à l’échec car les nouvelles autorités ont fini de fourbir leurs armes et prêtes à redresser également les multinationales présentes au Sénégal à l’instar de Woodside qui exploite le gisement de Sangomar. Ce major pétrolier s’est vu infliger en début juin 2024, un redressement fiscal de plus de 41 milliards de francs CFA, soit 62,5 millions d’euros. La plateforme Sangomar, située au large de Dakar dont les premiers barils de pétrole ont été extraits en juin dernier, appartient à 82% au groupe australien (Woodside) qui n’a pas manqué de contester cette décision devant les juridictions compétentes. Ce qui laisse entrevoir une longue et onéreuse procédure judiciaire pour les deux parties.

Ablaye Modou Ndiaye

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