Santé, hydraulique et sécurité publique: Ces goulots d’étranglement des populations de Gossas

Gossas: Dans ce département de la région de Fatick, les secteurs de la santé, de l’hydraulique et de la sécurité publique et routière, constituent de véritables goulots d’étranglement des populations du département de Gossas.
Les populations que nous avons rencontré surtout à Gossas et à Ouadiour, ont toutes été unanimes à reconnaître cette situation.
Ainsi, au plan sanitaire, en dépit de l’existence d’un centre de santé de Gossas et d’autres postes existants tout autour, il faut saluer la récente création du centre de santé de Colobane. Mais, la structure peine à démarrer encore alors qu’elle pourrait épauler le centre de santé de Gossas qui reçoit la plupart des évacuations sanitaires venant des postes de santé. Cela est dû à la nomination d’un médecin-chef non encore effective pour son fonctionnement. D’ailleurs, selon les informations que nous avons, la commune de Colobane a même inscrit dans son budget le recrutement d’un médecin. L’autorité administrative qu’est le Préfet nous a indiqué que toutes les formalités administratives seront respectées pour permettre à la nouvelle structure sanitaire de disposer d’un médecin. Même si selon lui, « c’est un intérimaire pour au moins démarrer ce nouveau centre de santé et également y installer le cadre que constitue le comité de développement sanitaire (CDS) en rapport avec le Sous-préfet de Colobane ».
En attendant, le centre de santé de Gossas se développe avec beaucoup de services dont un service pédiatrique qui constitue un luxe pour certains, mais qui joue quand même son véritable rôle dans les prestations de service au niveau de Gossas en étroite collaboration avec le comité de développement sanitaire (CDS) sous la houlette du médecin-chef du centre.
D’ailleurs, dans sa montée en puissance, on nous a fait savoir qui la structure sanitaire reçoit beaucoup d’évacuations en provenance de Diourbel qui dispose pourtant des hôpitaux tout comme Kaolack aussi ou quittent des malades pour venir se faire soigner au centre de santé de Gossas où le système sanitaire est très sollicité.
Dans ce sillage d’ailleurs, on note également les nombreuses interventions sanitaires liées aux nombreux accidents qui sont enregistrés sur la RN4B où se pose un serieux problème de sécurité routière. Ceci du fait que cette route qui quitte Kaolack vers Diourbel est très empruntée et la conséquence c’est la récurrence des collisions le plus souvent par l’étroitesse de la route qui s’effrite de jour en jour parce que tout simplement les accotements se dégradent avec tous les risques que cela comporte.
Le sentiment le mieux partager à Gossas il faut le souligner milite carrément pour la reprise totale de la route qui est très étroite constituant ainsi non seulement un risque mais surtout un véritable danger pour les usagers. Un serieux problème qui est aussi valable sur l’axe Gossas-Mbar- Colobane jusqu’à Mbacke (RD 160) et où l’on enregistre tres souvent des accidents mortels.
Difficultés de fonctionnement des forages ruraux
L’autre secteur névralgique qui constitue une préoccupation majeure des populations du département de Gossas, c’est bien l’hydraulique rurale. En effet, l’approvisionnement en eau des populations s’avère être un sérieux problème avec des forages dont le fonctionnement est aléatoire.
« Ici, la plupart des forages fonctionnent avec beaucoup de difficultés qui sont liées surtout à des problèmes de gestion, mais également dues à la vétusté des conduites et autres canalisations qui enveniment la situation », nous rétorque le Préfet de Gossas.
Pour exemple, dans la ville de Gossas, malgré l’acquisition d’un nouveau forage, il faut noter que le château d’eau est dans un état préoccupant. D’où, la nécessité de réaliser un nouvel ouvrage de cette nature pour faciliter l’approvisionnement en eau. Par ailleurs, il y a également les périmètres où beaucoup de puits sont forés mais pas souvent potables.
Au niveau de la commune de Colobane, le forage traine des arriérés de paiement de factures d’électricité de plus de 10 millions dues à la Senelec qui était dans l’obligation de suspendre la fourniture installant une difficulté pour les populations. Même si, des pourparlers ont été entrepris par le comité de pilotage du forage pour une remise du courant par la Sénélec. Mais, il faut noter que le comité de pilotage qui a été mis en place, le gérant qui a été coopté n’a pas encore pris service alors n’est pas encore entré en service. Il y a nécessité quand même d’améliorer la gestion de ce forage qui enregistre beaucoup de pertes d’eau liées à la qualité des conduites.
Selon le Préfet Amadoune Diop, « les populations de cette zone souffrent beaucoup de ces désagréments liés à l’arrêt de la distribution électrique. Et, d’ailleurs même si tout le monde venait à payer, on ne peut pas satisfaire la facture d’électricité parce que, tout simplement, on consomme plus qu’on ne gagne. Et ça, c’est une difficulté. On avait même demandé à l’OFOR de nous appuyer et d’accompagner ce forage-là, pour la formation dans le cadre de la gestion mais également pour revoir ou refaire toutes les conduites, afin de minimiser les pertes d’eau et pouvoir satisfaire la demande. C’est le même problème qui se pose à Colobane, c’est-à-dire les arriérés de factures et dans d’autres zones ».
Les responsables de l’Office des forages ruraux (OFOR) sont invités à se pencher sur ces difficultés liées au fait la quasi totalité des comités de gestion date depuis très longtemps. Et certaines populations réclament leur renouvellement surtout les jeunes.
C’est le cas dans la commune de Ouadiour où l’autorité administrative, en l’occurrence le Sous-préfet était obligé d’agir pour calmer un peu la tension sociale et de mettre en place un comité ad hoc chargé d’assurer3 la continuité du service public. L’option prise par les autorités est d’entamer une réforme en profondeur en mettant en place des comités de pilotage et que l’OFOR puisse accompagner leur installation pour aboutir une véritable rupture dans la gestion et instaurer ainsi la confiance des usagers dont certains ont décidé tout bonnement de ne plus honorer leurs factures pour manque de confiance aux préposés des dites factures. Il a été aussi proposé de recruter de nouveaux gérants pour mieux améliorer l’approvisionnement en eau mais en même temps pour la gestion des forages dont il convient de faire un véritable état des lieux du secteur de l’hydraulique.
Mohamadou SAGNE